mercredi 14 mars 2018

Enfer.

L'enfer pourrions-nous jamais l'imaginer ?
On s'y est employé, spécialement en peinture, en littérature
et en vrai.
Corps beaux, brassés, broyés, brûlés.
On l'a même à plusieurs reprises traversé pas à pas, procession de mourants, ou créé de toutes pièces en grand, verger de pendus, yeux cavés, gigantesque étendue, épandage pourrissant, chaos brasier, ce bagne borgne, ce désastre politiquement programmé pour asservir, purifier, pandémonium crématoire, cet abattoir, oiseaux noirs, ce champ de tortures à l'air libre,
spécialement en Europe, en libre et riche Europe.

On a tout fait pour l'oublier, l'enfoncer en cauchemar et c'est là qu'il surgit, re-.

Cet enfer, celui dont je voudrais vous parler, est un autre, (est-il un autre ?) je l'ai vu par un tout autre bout, une autre approche, des temps autres.
Sortant de ce climat froid, humide une partie de l'année, on se replie et attend, affecté à Limoges après Rennes, amorcer la descente vers le sud, parachuté, sur ma demande, au Brésil.

Et bien sûr, le Brésil c'était pour nous plutôt le paradis . . .  (à suivre . . . )

Mais ce quartier où on nous avait réservé une chambre, odeur de désinfectant, néon brutal du couloir et dehors mendiants face ravagée, cul de jattes courant sur planche à roulettes, sans ressources estropiés des bras, rampants, rebuts des champs, des usines, assaillis par la vie mauvaise, délaissés du monde des plages et de l'océan, reflux de misère.

Fallait voir les prisons, autres, et le dernier cercle pour les fous d'asiles.
L'Afrique c'était pire, surtout au Congo que j'ai connu.
L'enfer c'est pas l'autre c'est le monde entier où nous sommes nés.
Charognards, urubus.
Faut le voir pour le croire.
Faudrait ne pas être né.

Et puis un jour on m'a proposé de le visiter autrement.
Le vrai, le profond, le souterrain, le mythique, le diabolique territoire des damnés d'après cet enfer-ci de surface, fait de vie encore. Celui qui se tapit dans l'hallucination provoquée, derrière. Ne saurais dire si c'était pire mais fus vraiment secoué.

Ai eu la curiosité d'y aller voir avec un sorcier.
Breuvage.
Peur de n'en pas sortir, ça c'était après quand j'y étais engagé, après avoir bu et assimilé ce jus amer d'herbes et de feuilles de petite vigne.
Un jour je vous raconterai
dans l'article Amazonie ou Ayahuasca.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire