dimanche 17 novembre 2024

Culte lunaire.

 

Quelle puissante, tranchante, irréelle, illusoire et dévoilante lumière ! De quoi se convertir au culte de cet astre proche et fou de Mercure messager ambigu, de Saturne gazeux, de banquets de magnificence, de Vénus tout/e (oh là là !) entière à sa proie . . . .

Pourtant ce n'était pas une si super lune, seulement lune du castor répondant à l'appellation canadienne et amérindienne. Lune du moment où se reconstruisent ces ouvrages d'art formant une tanière sur pilotis à l'entrée plongée sous la surface d'une eau étale et à niveau à force de travaux et d'incessante industrie.

Sans doute avait-elle éclairé ces velléités nouvelles qui me poussaient à refaire un rude barrage sur les flots de l'écoulement et à remettre au beau milieu du lac, de l'étang arrondi et rétabli, faux calme de l'eau grise des jours plats, une nouvelle barraque émergeant à peine du noir du fond. 

Havre architecturé, tanière et forteresse. Casemate en mots. 

Faute de déménager encore et encore, d'aller au-delà des frontières imposées par la force et le temps, la fatigue, l'impossible, vers l'étrange, l'inconnu à nouveau, le pays évanescent où refaire un monde défait, dissous, brisé, évanoui à chaque fois. 

Tout reprendre, re-parcourir, redresser ces murs de branches brisées, et du fond de cet abri mis en ordre de bataille, reconquérir de ma frêle et devenue frugale existence ces vieilles fringales vécues et regagner ces nouveaux bords, ces joyeux, juvéniles, ajournés, fringants appétits.

En nocturne, reconnaître tout ce réel géographique, cartographié, borné et parcouru, pas plus solide ni sûr que ces ombres allongées de rêves projetés.


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