samedi 30 novembre 2024

Soubassements.

Entre quatre et sept heures du mat j'ai rêvé de soubassements.

En rêves interrompus puis repris à peu près au même endroit. 

C'était d'abord une maison de ma tante paternelle qui n'a d'ailleurs jamais eu de maison à elle. Une maison bien datée des années 30 du siècle précédent avec des détails bien spécifiques, volets de fer avec persiennes un peu rouillées, ornements de façade en forme de petites grappes en relief, appuis de fenêtre construits en ciment et débordants,  mais rien qui ait beaucoup de charme. En revanche elle était bâtie sur un très grand terrain qui valait la peine d'être parcouru. Fait de sable et de gravier, semé de cratères trop petits pour la plupart, sauf un, pour être consécutifs à des volcans plutôt à une guerre.

La cave construite en profondeur assez surprenante, je m'en souviens, était elle aussi tout à fait remarquable. Bien que, à dire vrai, je n'arrive plus à la lumière du jour à voir les détails. Elle était faite de diverses alvéole contenant des motifs sculptés géométriques ressemblant peut-être, mais ce n'est plus tout à fait clair maintenant, des sortes de reliefs en forme de maquettes très angulaires et ouvertes, des sortes de bâtiments vus par dessus en l'absence de toitures. Il y avait aussi des objets. Mais lesquels ? J'avais envie d'en emporter quelques uns pour les voir au jour. Mais c'est alors sans doute que je me suis réveillé pour de bon.

Bien sûr ce rêve s'il ne s'explique pas a quand même des liens avec mon actualité et ce que je suis, passionné de maisons, de recherches de maisons, d'architectures, de lieux surprenants et aussi avec le fait que j'évoquais il n'y a pas longtemps les huacas, les recherches archéologiques dans des nécropoles,

mais que vient faire ici ma tante paternelle que j'ai assez peu fréquentée, qui n'avait pas de maison et qui après avoir quitté la ferme où travaillaient son père mort au front en 14-18, et d'où sa mère veuve de guerre, sourde, et traumatisée après la disparition de son mari qui dut se réfugier en ville, dût, elle très jeune, travailler en usine pour subvenir aux besoins de la famille ?

Mais ne me voilà-t-il pas précisément, cherchant dans mes racines, mes soubassements personnels , les vestiges, objets, images de ce si proche passé d'une partie de ma famille ?

Ne suis-je pas, bien qu'attaché au présent, toujours tendu vers l'avenir qui point pour essayer d'en saisir l'aurore, en train de fouiller dans l'épopée de ma tribu ? et si j'y réfléchis, sans beaucoup de succès puisque je ne sais pas vraiment qui était ce soldat qui s'est fait photographier en uniforme à Tunis pendant, et sans doute avant d'y participer, un conflit en orient proche, et qui à tout prendre, dans sa posture de "guerrier appliqué", me ressemble un peu.

Les seuls objets dont je me souvienne vraiment, remis en lumière et abandonnés depuis lors de je ne sais quels débardements, débardages voulais-je dire, sont ces douilles d'obus en cuivre gravés par des soldats qui traînaient sur la cheminée de ma grand mère et ces verres à pied conservés sur trois générations dont je me sers encore parfois.

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