Enorme et écrasante question.
Cependant, toujours et encore je m'interroge et -gerai sur la nature profonde et concrète sur les tenants, aboutissants et conséquences tantôt oui ou non prévisibles de la grande machine à coopérer lancée par notre pays ancien colonisateur dans l'étape d'après.
Car enfin quoi ? Qu'avons-nous réellement inscrit, fait et mis en place après les indépendances ?
Rattaché au Ministère des affaires étrangères, le Ministère de la Coopération, sous-section plus ou moins indépendante de ou inféodée à la vaste entreprise de nos relations avec les pays étrangers, a mené avec les nouveaux Etats faisant partie de l'ex empire une politique très officielle d' "aide au développement" après des décennies, des siècles parfois, d'exploitation coloniale. cette exploitation coloniale visant à enrichir notre économie métropolitaine, ayant parfois, nous en sommes d'accord, eu, au prix de guerres de conquêtes, massacres, dépossessions, réduction en esclavage, pillages, humiliations et soumission, le mérite, en désorganisant ou détruisant les structures traditionnelles en place et en utilisant leurs résidus soumis, de créer un nouvel ordre immédiatement compatible avec le mode d'exploitation capitaliste de nos sociétés occidentales : un ordre où les membres d'une collectivité autochtone défaite n'avaient plus comme ressource que d'accepter d'être enrôlés dans les grands travaux entrepris par les colons et l'Etat colonial ou de disparaître.
Comme passage obligé de cette mise en coupe produisant des matériaux, des matières premières, des produits au premier chef agricoles ou industriels, tous en faveur de l'approvisionnement et du développement de l'Occident, du caoutchouc à l'arachide en passant par l'or ou le bois (le pétrole ne viendra que plus tard), bien sûr il fallut construire des routes et des villes, au mieux des hôpitaux et quelques écoles élémentaires ou réservées aux fils de chef. C'est sur ces structures déjà en place qu'allait s'appuyer la coopération et laide au développement.
De là, malgré le fracas des révoltes, des guerres d'indépendance, des prises de possession des leviers, une continuité remarquable des modes de vie, des structures, des dominations, des modèles, des orientations. La description économique de ce processus trompeur a déjà été révélée et assimilée par tout un chacun.
En revanche, ce qui m'intéressen c'est le détail concret de cette transitin.
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