vendredi 3 janvier 2025

Report du rapport incestueux.

Fondée en confrontation avec les observations de Françoise Dolto, j'ai une expérience à rapporter. Mais comment rapporter honnêtement ce souvenir aussi vif à la fois et aussi lointain et partiellement, inévitablement, fantasmé ?

Partons de Philippe Sollers qui raconte avoir été dépucelé par la bonne espagnole de sa famille bourgeoise. Transfert évident sur l'entourage ancillaire, cet "entourage" lui-même y prenant un plaisir transgressif, de libido en direction de la mère, la tante, la jolie parente fut-elle cousine. Comme il serait possible de partir du débordant Vargas Llosa assumant tous ces rôles en chair et en écriture et amoureux dans la vie de sa tante par alliance, expérience qui inspire la Tia Julia y el Escribidor, au passage, à mon sens son meilleur roman, puis de sa cousine.

Je me souviens avoir vécu, fortement transgressive quant à l'éducation, en une scène doublée donc de transgression exhibitionniste, le déculottages que m'infligea ma grand-mère pour me laver dans l'eau du bassin extérieur à la maison, après que j'y ai bruyamment chahuté, à l'âge de six ans et quelques mois, dans un monde d'après guerre sans salle de bains et sans piscines, en plein soleil alors que la voisine, une chanteuse de cabaret, nous regardait du haut de son balcon et que du coup, nudité, eau, soleil, été, j'éprouvais sûrement pas la première mais une mémorable bien que naine érection, aussitôt réprimée mais pas annihilée par l'air revêche de ma mère qui se trouvait non loin de là et le cri de mon père qui n'avait rien vu mais rabrouait les cris provoqués par l'excitation de son rejeton un peu trop expansif.

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