Pour me couler auprès de tous les éditeurs qui auraient envie de publier à titre posthume et donc sans pouvoir attendre de moi d'autres productions alléchantes, tous mes fragments, plus nombreux qu'on ne pense, en forme de, ou plutôt, pour certains parfaitement formés (un livre de critique, des poèmes encore non publiés et . . . et trois romans, le tout sans doute devenu obsolète tant en intérêt d'actualité du contenu que de recherche formelle, de style et de lisibilité) et structurés, réellement impubliables pour plusieurs raisons partiellement énoncées et pour d'autres travaux, restés en état accumulé/dispersé (comme c'est le cas ici dans ce capharnaüm analphabiotique exposé en petits éclats), tout aussi impubliables du seul fait qu'il sont en cours de formation, et soyons honnête, à revoir et plein d'erreurs et incomplétudes internes, l'idée étant de produire un compendium en mouvement, par essence inachevé, j'ajouterai ceci : la notion non pas de brouillon mais de premier jet ou au contraire de reprise incessante me paraît dans ce que je fais et autant que je puisse moi-même en juger essentielle.
Ainsi, cette idée de "me couler" hors du circuit et des mouvements de récupération et de masse, en définitive, est la seule qui aujourd'hui me meut (comme on dirait : je suis un peu neuneu), me fait bouger, m'anime.
Et aussi, paradoxalement d'exposer ça, de le dilapider.
Et secondairement, mais après tout cela devient à mesure qu'on avance, essentiel : le fait de vous avoir comme interlocuteurs, lecteurs, tendant l'oreille et parfois lançant des liens d'amitié comme ce cordage qu'on lance, arrivant sur un nouveau rivage quand on aborde cette île où je me tiens, où je suis réfugiée, ne prenant moi-même que rarement le bac ou la barcasse pour rejoindre le continent.
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