Commençons par l'illustration.
Je me souviens de ma surprise quand au sortir un peu difficile et un peu long (il fallait convaincre les autorités et trouver les fonds pour une impression même modeste) de cet opuscule intitulé "Répertoire de jeux traditionnels" sous-titré : essai de codification en vue de leur intégration dans le cadre de l'éducation physique et de l'animation sportive et publié par le ministère de la jeunesse et des sports de la République du Sénégal au début des années 70, je découvrais sur un papier tout à fait convenable les si parfaites et dynamiques illustrations signées d'un certain Mohiss.
Depuis, Mohiss, de son vrai nom : Richard Maurice, scénariste et illustrateur qualifié dans sa biographie de normand, ancien collaborateur de la pionnière et utopique Télévision scolaire de Niamey (sa technologie, pensait-on, devait aider à résoudre bien des problèmes de sous développement) a eu le temps de faire son chemin, dessinant des cartes postales, des scènes qu'on peut dire "de genre", publiant des BD ayant pour thème de désopilantes et justes scènes de la vie en Afrique, dans la rue, au marché, etc . . . et illustrant aussi parfois des ouvrages de référence.
Dans ma tête, la question était, est encore aujourd'hui : pourquoi, aussi doué soit-il par son regard et par sa plume, un dessinateur français, alors que justement de l'école des Beaux Arts de Dakar, encore dirigés en ces temps pas si lointains où régnait Léopold Sédar Senghor, par un français, étaient déjà sorties des promotions de graphistes remarquables, aptes à se présenter devant le "marché international" et donc, à plus forte raison purement local, même si cette tentative pouvait elle-aussi, dans un domaine moins technique,plus modeste, avoir vocation, comme à Niamey, à devenir une approche pédagogie exemplaire pour d'autres pays ?
A cela, bien sûr plusieurs raisons faisant elles-mêmes partie d'un contexte beaucoup plus général, contexte qu'on imagine assez mal quand on s'en tient globalement aux seules analyses impliquées par ce vieux et toujours usité, renouvelé constamment, concept de Françafrique, détourné de son usage officiel en un sens assez violemment critique nouveau, circulant depuis 1998 depuis le livre qui le porte en titre.
(A suivre)
N.B. : Il est clair que je sais à quel point la question me dépasse, oh combien ! J'apporterai ici fragmentairement un simple témoignage. Et je ne pense pas que ce petit livret illustré de trois ou quatre images contienne un code secret révélateur, une sorte de message caché dans les enquêtes du type de récit fameux "la Maison Russie", mais . . . . sait-on jamais.
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