mercredi 18 décembre 2024

Araignée (combat de nuit avec l')

Voilà ça m'apprendra à aimer TOUS (enfin, soyons honnête, presque) les animaux et à être même dans la maison, le protecteur des araignées.

En été ou en demi-saison (printemps et automne quand il ne pleut pas trop) notre grand sport est de manger en plein air, sur la terrasse, dans le jardin, sous le murier, sous l'auvent ou, ciel sur la tête, en plein soleil en cas de fraîcheur relative. Et alors nous sommes, entre poire et fromage ou au moment de prendre le café expresso ou quelquefois dés le plat de résistance, joueurs et presque dresseurs d'araignées. Pas n'importe lesquelles. Les facétieuses et minuscules sauteuses qui aiment courir sur la table pour voir ce qui se prépare, ce qui se passe présentement et courir se réfugier dessous où elles vivent plus ou moins; elles adorent tant les dessus que les dessous de tables, leur monde circulaire ou rectangulaire bi-face où elles circulent constamment en espace Moebius, belles diagonales, tour de la tranche à toute allure, continuité des parcours quelle que soit la trajectoire choisie, sans distinction apparente dans la vitesse entre envers et endroit, soleil ou ombre, quand ce n'est pas sur les doigts de nos mains en section droite ou circulaire (repasse-la moi s'il te plais, si tu l'as toujours sur l'index) ou toute autre partie de peau d'où elles peuvent descendre au bout d'une très mince corde qu'elles fabriquent, ou encore sauter  habilement et sans prévenir ailleurs.

Mais voilà, ce matin c'est autre chose. 

Je me réveille pectoral gauche, omoplate et dessous de bras du même côté, couverts d'assez grosses pustules aux sommets rougis qui ne me grattent pas mais me font mal et m'ont réveillé cette nuit, me faisant croire, presque à une douleur musculaire de surface. Je dis comme d'habitude, c'est rien , une allergie ou Dieu sait quoi. Un produit, une plante, une bête . . . Bien sûr, ça va bien passer. Ma moitié me dit si tu ne veux pas voir le toubib, va voir le pharmacien. Obéissant et devant faire des courses, je sors et passe voir le pharmacien le plus proche du quartier, celui qui n'est pas loin de l'hôpital et de toutes ces officines de pompes funèbres qui n'ont rien trouvé de mieux que de se coller en grappe, les unes contre les autres en raisonnement de proximité.

La pharmacienne ou assistante regarde mon torse, super-étonnée : je ne peux rien dire, c'est impressionnant. Elle appelle le pharmacien. J'ai déjà vu ça dit-il aussitôt : c'est une araignée. 

Donc, si je comprends bien, c'est déjà mieux en un sens que des punaises de lit mais pourtant cette nuit elle n'avait aucune raison de m'attaquer, de s'en prendre à moi, je suis trop gros à ficeler dans son fil comme une proie si ce n'est que pendant qu'elle réchauffait ses pates sur ma peau souvent bouillante la nuit et dehors il commence à faire froid et j'ai dû à un moment ou l'autre, peut-être en plusieurs mouvements, me retourner . . . et elle s'est crue gravement menacée.

Exactement, dit-il.

Oui, je suis trop confiant envers les bêtes, je ne dors pas avec un chapeau de cow boy ou de ranger sur la tête, mais je vais arrêter de me prendre pour John Wayne dans Safari.

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