A l'intérieur, cette impression d'avoir retrouvé mon corps perdu en nageant cet été dans cette eau si chaude, tropicale, caribéenne. Et cependant cette angoisse latente, bruits de bottes partout, drones, roquets, tirs à longues portées, pilonnages, champs minés, combats corps à corps, carcasses noires de bâtiments noircis, éventrés, exodes, Ukraine, Géorgie aussi ?, Liban, Gaza, tant de territoires africains, nord / sud / est / ouest, toujours cœur des ténèbres, plaines, déserts, forêts, monts, lacs, artifice des frontières, prétexte des religions, en guerre perpétuelle où on ne se donne plus la peine de compter les morts, mouvements de flotte dans toutes les mers du globe, menaces, sous-marins, canonnières nouveaux genres, et du coup cette eau chaude guérisseuses frelatée, qui soigne avec le sel et l'iode et surtout les mouvements qu'on peut y faire en apesanteur, mêlée de pollutions chimiques et plastiques, de déjections humanes, et vivre dans son corps ce changement du climat, menace la plus profonde et tellement trompeuse que finalement, impression d'impuissance totale, personne à part quelques gestes symboliques, quelques mimiques rituelles, quelques mesures sans commune mesure avec la démesure qui se prépare et se met en place déjà, sans parler des machines dites intelligentes qui à peu mais pas encore chercheraient à ronger mon cerveau par des séductions de facilité que je repousse en apparence seulement, en combat perdu d'avance, je le sais. Mais le plus scandaleux dans tout ça c'est mon appétit de vivre alors que je perçois que tout tombe en désastre. Serait-ce la raison, si je ne suis pas le seul à éprouver ça, de notre inaction forcenée ?
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