samedi 21 janvier 2023

Hercule et les bœufs rouges.

 Toute une affaire ce dixième travail.

Il faut d'abord admettre qu'Hercule en partant ou revenant de Grèce pour aller vers ce territoire (une île dans l'Atlantique ?) vers l'Hispanie, non loin du lieu où Atlas, puni par Zeus dans les temps de révolte des géants, est placé pour soutenir le ciel, là où lui-même à coup de ses rudes poings fermés aurait fait émerger, en craquelant la croute terrestre, les colonnes qui portent son nom, est peut-être passé, la question est encore discutée aujourd'hui,  par la plaine de la Crau, où Zeus, encore lui, intervenant pour sauver notre héraut d'une attaque imprévue et subite dans ce désert, aurait fait pleuvoir sur ses ennemis de grosses pierres . . . et pas très loin . . . par Nîmes où il engendra selon quelque conte archaïque, d'une princesse, ce ne pouvait être qu'une princesse, locale, Namos ou Nemoz le dieu de la Fontaine devenu, rebaptisé en romain, Nemausus.

Bien sûr tout peut poser problème dans cette histoire si on s'attarde aux détails de la trame.

Ce qui est clair c'st que le demi-dieu Hercule auquel furent attribuées toutes sortes de vertus en sus de force, éloquence, habileté, courage exceptionnel, esprit d'aventure, avait aussi pour corde à son arc d'Héraclès, devenu pour l'occasion audacieux vacher ou cow-boy hors la loi, les aptitudes d'un exceptionnel voleur de bétail, la grande richesse de ces époques reculée pendant des siècles. 

Autrement comment aurait-il pu s'emparer d'un troupeau de mille têtes de féroces bovins roux qui donc ne pouvaient passer inaperçus et d'ailleurs lui seront partiellement volés en route, lors de cette retraite vers la Grèce où il traverse avec ses partisans une partie de l'Europe et y accomplit chaque jour de nouveaux prodiges ?

La prise de possession de ce troupeau était elle-même extra-ordinaire.

En effet, il fallait, défendu par un molosse à deux têtes, parent du chien Cerbère et par un énorme dragon à sept gueules, liquider le possesseur du troupeau, le fameux roi Géryon, le plus riche de la terre

Or Géryon est un géant. Et Géryon est triple. Son corp - difficile à représenter en peinture - est énorme. Il y faudrait, pour ce faire aujourd'hui, le travail onirique de Rachel Deville sur ces corps monstrueux, multipliés, mutilés, sans tête, sans bras, aux torses multipliés qu'elle fait s'enchevêtrer dans ces mondes infernaux qui lui appartient de voir, puisque Géryon, lui, est bâti de trois corps, bustes, bras jambes, têtes, reliés entre eux. 

On en trouve d'étonnantes représentations antiques au Louvre et au Musée archéologique de Munich, son corps multiple caché à la ceinture par un bouclier unique, étalé, imposant, sur la panse d'un vase grec.

Géryon à l'époque où l'attaque Hercule est réputé l'homme le plus fort et le plus riche du monde.


Géryon, comme dans les mythes de la pampa argentine ou des confins du sud chilien, il faut absolument lire Francisco Coloane, est un roi triple, comme trois frères associés, unis et implacables.

Mais Hercule en viendra à bout. 

Comment ?

C'est là le plus étonnant : d'une seule flèche. Une flèche lancée de biais qui transperce d'un coup les trois corps du géant invincible.

On se prend à rêver. 

Quelle flèche bien ajustée, entre les mains de quel héros entouré de son armée de combattants, permettrait de neutraliser les trois pouvoirs dénaturés des démocraties dévoyées qui nous ont par fraude confisqué nos biens, nous permettant de les récupérer (Voir ici l'antiquité revue et corrigée dans la Divine Comédie de Dante où Géryon devient une figure de la rapacité des plus riche possédants) ?