samedi 23 juin 2018

Canigou (le mont).

Se raccrocher aux branches.
A Nîmes on se raccroche à La Tour Magne, blanche et vénérablement balafrée. La voir de temps à autre en faisant son marché, au-dessus de la Fontaine là-haut, encore entourée de ces bois, presque un peu subsistants, qui furent sacrés dans cette ville du temple, c'est bon.
A Paris, je n'oserai dire que c'est au Sacré-Cœur si invraisemblablement kitsch et visible qu'il faut penser. Plutôt au génie doré de la colonne de Juillet qu'à un moment j'ai vu tous les matins, s'il faut choisir parmi les monticules naturels et érections architecturales.
A Rio, plutôt que le Corcovado j'ai honoré païennement le Pain de Sucre au point d'habiter à ses pieds.

A Perpignan et alentours, on n'a pas le choix,
c'est vers le Canigou ou rien qu'il faut porter son regard.

Accord unanime. sans oublier le château des Rois de Majorque pour autant.

D'ailleurs lee Canigou est un cas.
Un non de chien déjà depuis l'origine où renvoie une étymologie indo-européano-gréco-latine improbable au sens fort mais amusante : cône en forme de dent de chien.

vendredi 22 juin 2018

Le S de Scorpion acculé.

Image terrible et mythique. Surfaite ? Superbe, si Sombre.
Titre d'un livre à coup Sûr . . . oublié, au moins de moi, Sauf ce titre flamboyant.
Oubli total, en ce qui me concerne, des analyses qu'il contenait. Quasi Sataniques ?

Peut-être quelqu'un parmi ces lointains lecteurs bénévoles et imprévisibles que j'atteins, je me demande toujours comment, par le miracle incompréhensible et expansif du net, en Argentine ou aux Philippines . . . avec ces considérations si peu générales, un peu quant-à elles et marmonnées en barbe, pourra-t-il me dire qui était l'auteur de ce livre en portugais je crois qui devait s'appeler :

O Ecorpiaõ encurralado (traduit de l'espagnol peut-être, et où l'avais-je trouvé ? quelque lieu aussi saugrenu que la librairie française de Buenos Aires ?) ayant  cette image pour titre d'un livre dont j'ai un peu oublié le contenu et que à coup sûr, d'un déménagement l'autre, j'ai semé ou perdu.
Un livre prenant à bras le corps, ça je m'en souviens, comme Picasso quand il dessine des toros de combat, l'univers de Julio Cortazar.

Je hais les voitures avec des scorpions dessinés dessus ou encore plus les types tatoué sur les biceps avec cette bête.
Je hais cette image rare, banalisée et terrifiante, de l'arthropode arachnide s'auto-liquidant en suicide rituel quand il est pris dans un cercle de feu.
Peut-être, parce que né en novembre le jour anniversaire de la Révolution russe dite d'Octobre (décalage du calendrier), j'ai dû subir les Sarcasmes injonctifs des astrologues voulant faire de moi un parfait Sujet entrant au Signe du Scorpion ascendant Scorpion, par surcroît, donc pur et dur.

Alors que Cortazar, dieu de dieu, c'est pas ça ! Quelle image tocarde !

Mais que pouvait dire ce livre que j'ai parcouru ? M'était-il tombé des mains ? 
(A suivre).

jeudi 21 juin 2018

Polar.

Si je m'avisais un jour d'écrire . . . un jour . . . . un polar réaliste (le mot est capital) je reprendrais tous les énormes poncifs visuels et auditifs du genre : crâne  brûlé, dents arrachées, empreintes effacées,  policière faisant pipi tout en expliquant à son coéquipier resté dans la voiture qu'il a des progrès à faire dans le tact quand il interroge un suspect, rien de choquant ne surpassant réellement le vocabulaire de leur cheftaine et  commissaire principale, bien sûr amante SM à grosse voix et fourrure ou du juge ou du préfet, ou d'un petit inspecteur ou des trois, est-ce assez ? éructant  des "ça me ferait mal aux couilles" devant ses subordonnés avachis et blindés et surtout petite musique répétitive, délicieusement exaspérante-grinçante, de boîte à musique égrenée sur fond d'horreur tendre et d'enfance loufoque avec nounours et tout en rose, n'oublions pas le scénario super-original : trois tueurs en série (si celui-là est publié j'en mettrai quatre au prochain), associés ne rêvant que de signer en gros (genre Trump)  en clair et en signes cabalistiques leurs crimes longtemps impunis et de se faire démasquer au grand jour (qui ne rêve aujourd'hui d'une telle jouissance et de pareille gloire ?) par un profileur maniéré-dingue mais brillant autant que le hacker de service, lui vraiment  ravagé et peut-être les cheveux teints en vert comme Baudelaire le fit déjà, ce qui aujourd’hui est  bien banal. 

HS.

J'y viens.
Par orgueil et épuisement. Vite.
Par goût des renaissances à l'infini. Encore.
Toujours il m'a semblé que j'étais faible et le suis et à mesure que j'avance, au-delà de là où j'aurais cru pouvoir aller, je me relève en franchissant non pas le cap ou le seuil mais la limite invisible de l'épuisement, sans doute aussi de mes compétences, de mes mérites et talents, étant faible je m'épuise assez vite et dois changer d'exercice assez fréquemment, bifurquer, me surprendre, accumuler les charges successives et contradictoires dans l'allégresse et l'obstination, ainsi j'approche, loin des quotidiens épuisants, évitant l'horripilant, crachant hors de ma bouche ce parfum de putréfaction qui s'échappe des eaux stagnantes et des corps disloqués, ainsi, parfois et c'est suffisant, j'approche d'un état qui me comble et me convient, un état où le presque devient sublime, le HS.
Ne supportant ni l'ennui ni la répétition, je marne, bien au-delà de mes limites et capacités, ainsi je vis, absence totale de sagesse, inutile agitation, effort mal appliqué, efficacité parallèle, j'ai essayé la posture yoguique un temps, en vain, mais très peu de temps, dans l'espoir ne maîtriser ce qui m'anime, de le vivre au plus profond et je marne, j'en bave, je m'amuse à ça, essayer encore, sans tomber, ou relevant la tête, drôle de bête, ne pas se décourager, rêver vivre fort ces plans impossibles, extravagants, qui deviendront, partiellement sans doute, à demi mais quand même concrétisés, des réalités posées là pas à pas, posées sur la terre, loin des cieux pernicieux, posées là par terre, car ce n'est pas la perfection que je vise.
Le HS ce serait quand les poumons trop gonflés n'ont pas encore éclaté, reprendre courage et tendre la main.
Au passage j'en ai vus tomber.
Vertige.
Le HS, c'est la ride sur la mer et la peau boucanée, le vers boiteux qui secoue le ventre de rire et la silhouette grise loin qui passe, découpée sur fond gris.