lundi 30 avril 2018

Bleu violine.

C'est une couleur magnifique.
Il y a tellement de bleus. Vous me direz c'est vrai de toutes les couleurs, du vert , du rouge . . .
Le bleu que je préfère aujourd'hui : celui de la fleur d'un arbuste (céanothe) qui est devenu géant sur la butte du jardin, un bleu d'onde 455 nanomètres qui répand une odeur d'amande et hypnotise les abeilles.

samedi 28 avril 2018

S de Sentier lumineux.

Il n'était pas nécessaire d'aller au cœur des Andes où ils faisaient sauter les pylônes à haute tension ramenant l'électricité produite dans les très hauts barrages, plongeant ainsi la capitale dans l’obscurité pour avoir des nouvelles de Sentier.
Oui, je parle encore de Sentier autoproclamé Lumineux.
Un jour je venais d'arriver au Pérou et j'avais quelques contacts avec des théâtreux qui avaient organisé dans une maison appartenant à l'un d'eux, une fête où j'étais convié. Rhum et/ou Coca, c'était possible, ou rhum+Coca et citron vert, rien d'autre que ce Cuba libre à boire. Ce n'était pas triste. A la fin de la soirée, quelqu'un m'a glissé :

- Tu sais qu'il y avait, qui sont venus sur le tard, des types de Sendero.

Dans ma tête évidemment, mais ne connaissant pas grand monde dans l'ensemble des cinquante ou soixante participants, j'essayais d'imaginer, en souvenirs encore frais, lesquels étaient des sendéristes, peut-être pas forcément les plus costauds, ni les plus maladroits pour danser et de plus ça avait bougé, entrées et sorties avec la musique à fond. Autant le groupe Tupac Amaru à l'époque, semblait relativement intervenir dans le symbolique dans ses actions ou exactions, autant Sentier était déjà impliqué dans de nombreux assassinats et enlèvements utilisant sans états d'âmes, en y ajoutant la terreur, la rancœur bien compréhensible et l'injustice faite aux abandonnés de la sierra.

Le lendemain à la sortie d'un spectacle où jouaient les membres du même groupe d'acteurs, quelqu'un me dit, les gens de Sendero voudraient te voir. Le surlendemain, en effet en arrivant au boulot, ce n'était plus "ils voudraient vous voir" c'était "ils vous attendent dans la voiture". Je vois devant la porte de l'institution où j'étais censé avoir autorité, un gros 4 x 4, . . .je jette un œil au gardien de l'entrée, un homme de confiance qui m'invitait toujours à des combats de coq où je n'ai jamais été, qui me fait signe de monter par la portière venant de s'ouvrir. comme si c'était un acte obligatoire ou comme si, selon lui, je pouvais le faire sans risque.

Dans ce genre de cas on a peu de temps pour réfléchir, on ne sait pas trop ce qui fait qu'on y va ou pas. Bien sûr j'ai dû me dire quelque chose comme "je suis repéré, s'ils veulent me retrouver je ne leur échapperai pas, autant y aller". On a fait le tour de quelques cuadras (quartier, pâtés de maison) sur de larges avenues, le temps de subir un interrogatoire où mes trois interlocuteurs, à découvert, deux devant, un derrière assis à côté de moi, voulaient connaître l'opinion qu'on avait en France sur Régis Debray et savoir si on le considérait comme responsable en quelque chose de la mort du Che. J'ai dit avec un calme qui m'étonnait ce que tout le monde croyait savoir et précisé n'avoir aucune clarté particulière sur le sujet.

Au bout d'un moment ils m'ont ramené, sans plus.
Voulaient ils me voir de plus près et lancer clairement un avertissement ne sachant si, en dépit de toute vraisemblance, j'aurais pu avoir des velléités de jouer les informateurs ou plus invraisemblablement encore, les infiltrés ?

Par la suite nous n'avons eu aucun autre contact face à face, hormis une occupation des lieux lors d'une journée de grève générale organisée pas Sentier où ses partisans, après un défilé en ville, étaient entrés dans le local de notre école de langue au centre ville pour exiger symboliquement l'intervention de la France contre l'actuel gouvernement du Pérou (c'était l'époque où ils se sentaient ou se croyaient soutenus par un certain entourage de l'épouse de notre président de la république) avant la venue de l'un de ses plus hauts représentants.
Mais si j'en ai l'occasion je reviendrai sur cet épisode surprenant et encore trouble pour moi.

vendredi 27 avril 2018

requiem pour le mot Mort.

Il n'y a guère que dans les polars qu'on ose mettre le mot mort dans le titre.
Comme si l'hécatombe, le labyrinthique, le crapuleux, l'atroce mutilation des victimes, l'inutile calcul ou je ne sais quelle fascinante kyrielle de machinations enchaînées, pouvait mithridatiser le lecteur, le rendre imperméable à l'angoisse de cet acte auquel renvoie le mot. Acte généralement passif sauf dans l'intimité obscure du suicide.

Les prédicateurs et les philosophes qui en ont trop usé n'osent plus trop. D'ailleurs, à quoi servirait-il de s'y préparer si pour beaucoup d'entre nous, nous ne croyons à l'après, après ce "passage", que comme à la pure disparition ? pourquoi l'invoquer en le prononçant ? si justement aucune approche n'est possible de ce royaume qu'il désigne, au sas en forme de nasse irréversible, trappe du néant ?

Pourtant l'image radicale de la mort, ressuscitée des archéologies primitives et médiévales, fut-elle taillée dans un coquillage comme cette très petite sculpture qui était sur mon bureau avec un minuscule oursin fossile et qu'on m'a volés tous les deux, je ne sais quand . . . dont il ne me reste que cette photo ( le mot, lui, n'est ni une étiquette, ni une image il reste dans ma gorge, sourd et roque avec cet R suivi, prolongé d'un T muet) a envahi et colonisé notre iconographie.
Beaucoup plus que cette image ventage, XXe . . . de l'ange compatissant, aux grandes ailes . . . des tombes riches des cimetières moussus, moyennement anciens.

Serait-ce possible que cette image, 
squelette nu, crâne raclé, aigu des os,
hiéroglyphe, rébus,
métonymie,
glissement frontal et pied de nez, pour aussi directe qu'elle paraisse, frappant notre vue d'un brutal résidu, scorie de vitalité,
beaucoup plus efficace que celle du drap fantôme occultant,
soit, à tout prendre, moins inquiétante
que d'articuler de ses lèvres, de ses dents, de sa langue, le mot ?

L'image nous rassure et nous rejette, en forme de culte vaudou, dans la turbulence et la vigueur de la vie.

jeudi 26 avril 2018

C de Cornac, presque un métier. . .

Parmi les tâches qui m'ont occupé une partie de ma vie, il y eut celle de cornac. On appelle cornac dans certains milieux protocolaires celui qui accompagne des visiteurs choisis et en général solitaires ou en petit nombre. Pas toujours facile mais plaisant de sortir des bureaux gris, réunions infinies, dossiers épineux, accueil des quémandeurs, visite et génuflexion devant les autorités locales ou centrales pour rendre compte ou plaider une cause, voyages de pure supervision ou même inspection dans les lointains centres de province dans des pays où l'aviation était encore un peu incertaine, pensum des budgets à équilibrer, spectacles inaboutis et cocktails imposés, discours de convenance et rédactions de dépêches pour demander des crédits.

Cornaquer certains visiteurs de marque souvent incroyablement originaux, créateurs, inattendus, dont on attend quelque chose ou rien est plus amusant et distrayant que la vie courante, même expatrié. J'étais partant le plus souvent.

C'est ainsi que j'ai dû et pu monter à Cuzco dix fois, au Machu Picchu sept, visiter le parc naturel du Djoudj au Sénégal trois ou quatre fois, approcher les rapides du Congo à la courbe du fleuve à Kisangani au moins quatre ou cinq fois et escalader en téléphérique le Pain de Sucre à Rio un nombre incalculable de fois, sans avoir la même lassitude qu'en visitant le musée de la Porcelaine à Limoges dans une vie antérieure.

La seule fois où j'ai renoncé et je ne le regrette pas, c'était pour accompagner des amis véritables, un très petit groupe, dans la haute montagne au temple de Chavin de Huantar au Pérou. Il fallait être précédé d'un convoi militaire pour le faire en passant par une étroite et profonde vallée tenue par les troupes se réclamant du maoïsme et dites par auto-proclamation du Sentier lumineux. Ainsi en aucun  cas n'ai-je été comparable aux éléphantarques d'Hannibal qui, d'une part gouvernèrent seize ou trente-deux éléphants et d'autre part les menèrent parfois, quand ils ne créaient pas devant eux suffisamment de terreur par leur seule apparition, à se battre violemment dans des combats

Fils.

J'aurais peut-être aimé avoir non pas tellement un fils (une fille vaut bien un fils, par nature et par principe, et aujourd'hui, là irait sans doute ma préférence, au genre féminin porteur de lignées humaines et de plus de tendresse) qu'un petit-fils, peut-être même un arrière petit-fils ou une arrière petite-fille, aussi bien, ne serait-ce que pour lui raconter des histoires pendant qu'il ou elle regarderait les fourmis qui s'affèrent sous la dalle que je viens de soulever pour refaire l'opus incertum du jardin fait de ces plaques naturelles que je trouve partout ici, bloquant la croissance des racines, à peine enterrées à quelques centimètres dans cette garrigue rocailleuse encore humide mais bientôt sèche et noircie de soleil. Mais en un sens aussi, quel monde lui offrir maintenant ? Mais tout est possible, je ne suis pas forcément désespéré. Un retournement, une embellie, une arche échouée après le déluge jamais exclu ? Encore que le déluge ne soit pas forcément à l'ordre des rééditions.

lundi 23 avril 2018

Profondeur (sens de la).

Vision binoculaire et relief, grandeur relative des objets, contrastes, découpage des plans, ligne de fuite, précision des détails, alignement des masses . . . and so on. Voir jusqu'à l'horizon. Il y a toujours une limite à la perspective. Même pour le marin qui pour la première fois se risque au-delà des îles Fortunées.
Sauf en profondeur verticale où on se plait à voir ou à imaginer une chute sans fin, un enlisement, un enfoncement éternel comme possible à l'infini.

Horizontalement, succession des tableaux et des plans en nombre déterminé, actes et scènes d'un théâtre, épaisseur d'un paysage, bataille navale, fuite cavalière, enfilades urbaines de places et de façades.
Verticalement, vertige des espaces infinis, des changements d'échelles et de mesures, creux à l'estomac, Victor Hugo, science fiction, spéculation astronomique.

Seule la littérature, un peu, rend cela viscéralement.

Seul le cinéma, comme l'image onirique, rend, ce n'est pas souvent le cas pourtant, faute de profondeur peut-être, rend présent à nos yeux et redouble sensiblement la présence de ces deux dimensions d'enfoncements successifs et y ajoute aussi clairement la troisième, celle de la succession des épisodes et du temps.

Vieillir.

 Au lieu d'atteindre l'horizon toujours reporté au loin on ne peut que subir l'ascenseur vertigineux, le vertige, parfois le mal de mer ou d'altitude, le décalage dans le temps sans raccord véritablement explicable.
On dit : déjà ? Comment ai-je pu être le même et arriver là ?

Désert des Tartares, écroulement de la Baliverna

samedi 21 avril 2018

( La belle langue de ) Castille.

Mais qu'ont-ils à dire migüel ou migouel  pour Miguel, le prénom ? alors que c'est miguel comme en français ?
C'est comme patio. Pourquoi dire  passio  ! ? ! * = + ? . . . alors que c'est patio comme en français avec un T comme pâté ou pâton sans passion.

L'espagnol une des langues les plus parlées dans le monde, deuxième après le chinois et avant l'anglais, langue de 21 pays, bientôt le monde sera chinois et hispanohablante, la pièce la plus vivante des langues latines, est pourtant la plus mal traitée.

mercredi 18 avril 2018

Mer.

Il faudra y revenir souvent, écarter l'eau et le sel, l'ouvrir yeux ouverts, patient comme les vagues, devenir aussi cruel, paresseux, assidu, ailes étendues qu'un goéland, s'y laver du monde pourri, limace ou étoile, algue, anémone, sans peur d'aller au fond, rampant sur le sable ou le roc et flottant, corps étendu.

Paresse.

On m'a toujours dit que j'étais un paresseux contrarié. Quelle incompréhension ! Je n'ai jamais été paresseux mais emporté au loin souvent par mon imagination, par un désir de vie intense et d'aventure quand le réel me semblait insuffisant, répétitif, gris, humide et flou, piquant inutilement, bêtement jaloux, usant par frottement, gras, poisseux ou banalement nauséabond, mais donc, en définitive peu régulièrement laborieux.
Ainsi ai-je souvent, comme tant d'autres qui me liront ou pas, et bien avant son invention, pratiqué le zapping de plages entières de cours, leçons à apprendre, déclinaisons, équations, dictées de monotonies, au point que quand quelque truc au hasard m'intéressait vraiment le prof ne pouvait croire mes avancées et encore plus s'étonnait-il à mes solutions en raccourci par construction de figures en géométrie. J'ai donc traversé mes obligations un peu négligent toujours des fastidieuses punitions qui par orgueil me donnaient plus à rêver qu'à m'humilier. Quatre heures de colle un samedi  matin, répétées un dimanche, ni le "pion" me surveillant, ni moi, n'étions de bonne humeur , passées à lire je ne sais plus quel roman de Conrad au lieu d'apprendre le texte de Virgile dont seul le début m'est resté, douce musique des Bucoliques, m'étant refusé à aller au-delà des deux premiers vers, toujours en horreur d'apprendre par cœur (ah ce pâtre allongé sous le chêne et soufflant sa mélodie !) :

Patulae recubans sub tegmine fagi / Silvestrem tenui musam meditaris avena . . . /

Et s'il m'en reste quelque chose c'est bien cette indifférence aux critiques que je crois non fondées et cette rage à m'occuper à fond, sans plaindre aucunement ma peine, de ce que j'aime, sans égard aux oppositions et parfois aux risques, qui me valut plus tard, déjà, et que je n'attendais plus, ni n’aurais pu imaginer, une si bonne appréciation sur le livret scolaire du même et pas si méchant persécuteur. Quel élève et fils contrariant j'ai dû être, pensée compatissante pour mes parents et éducateurs. Y compris mon père qui patiemment essaya, vainement, de m'apprendre la flûte.

Mal.

Au commencement était le mal dans la nature,
à la fin aussi.
Le mal sans arrêt.

J'ai bien du mal à concevoir les manichéens, leurs luttes jusqu'au bûcher.
Pour rester du bon côté.
Albigeois et Cathares, Purs m'émeuvent et me sont étrangers.

Un Dieu unique déjà
c'est compliquer et dramatiser la nature éternelle, mais deux c'est trop, vraiment trop, un deuxième complique de trop.

L'homme animal perverti, dit-on.
Je dirais pervers déjà
de naissance
et d'origine
mais . . . .
si
l'homme incarne Satan l'Unique,
disons le à l'envers, c'est qu'il se croyant bon de nature.

dimanche 15 avril 2018

Parano et pour cause.

De nouveau un truc capital. Serait-ce l'évolution de la société qui nous rend parano ? Double fond de tous les discours (politique, humanitaire, bien-pensant, moralisant, normalisant, économique, toute économie cachant une recherche de plus-value secrète . . . ) et de toutes les bonnes intentions affichées, surveillance et espionnage accrus des foules et des individus, arnaques à qui mieux mieux sur l'étiquetage des produits, sur les labels culotés et les pourcentages fallacieux, publicité d'arracheurs de dents, litote et antiphrases enfilées en récurrence, etc . . . .
Je serais tenté de dire qu'on a raison d'être parano, sauf que la paranoïa véritable est un discours délirant, tout à fait à côté des pompes bien chaussées et des pistes sérieuses, qui tétanise le fou.
Il n'empêche, rien n'est plus crédule, ignorant et désarmé qu'un humain. Tout humain quel qu'il soit. Le plus savant et avisé est toujours naïf dans . . . et parfois totalement déconnecté de . . . tel ou tel domaine Étonnez-vous ensuite de cette tentative absurde de mise en système des arguments de défense, eux-mêmes aussi ridicules, chez ceux qui se sentent agressés, rabaissés, visés, persécutés, lésés, à tort ou même à raison.

J'ai connu un ambassadeur qui avait laissé construire sans réagir, sans songer à changer au moins de crèche, même s'il ne pouvait interdire l'affront, une tour dominant de huit étages sa résidence officielle et même sa piscine dans un pays "ami" où il avait pas mal de pouvoirs et où par ailleurs - car c'était un pays "à risques" et même à hauts risques - il s'était fait doter d'une voiture blindée à vitre anti-balles avec micro intérieur pour communiquer avec l'extérieur quand elle était bouclée.

Mégalo rigolo

Là c'est carrément un nouveau concept et qui va faire du bruit dans le Landerneau des puissants et jusque sur les îles dorées où ils sont exilés parfois, en fin de règne, et malades. Je ne rigole pas bien sûr. Le pire c'est ça, ce côté vraiment comique, cet effet parodie-comédie de la mise en scène ubuesque du type Caligu-Néro-mégalo qui, en général n'a besoin de personne pour y entrer jusqu'en haut, perché au sommet d'un invraisemblable piédestal théâtral dans son délire impliquant les autres.

Le terrible c'est ce côté Charlot du dictateur qui glace les sangs parce qu'au lieu de verser dans le rigolo de la caricature qu'il s'auto-dessinait-appliquait sur ses propres traits dans sa jeunesse et sa gestation, il en devient bien vite grimaçant, menaçant, réellement monstre criminel et terrible, masqué. Monstre qui paralyse.

Ce qu'il faudrait faire c'est l'arrêter avant. Avant qu'il fasse basculer son monde, le nôtre, dans l'horreur du crime et notre rire impossible et figé.
Il faudrait pouvoir le ridiculiser et ce devrait être facile tant qu'il est sur sa pente ascendante et qu'il cherche encore ses gestes et son ton de tueur.
Il faudrait le détrôner par le rire, notre rire en montrant les dents.
Le faire chuter.
L'occire
dans l’œuf.
Le tuer tout neuf, figé en grimace.
Le décontenancer par esprit critique juste et bien appliqué là où ça fait le plus mal.

Avatar un mot très compliqué.

Je sens que ça va être assez long.
Surtout si on part de Vishnou et de ses dix incarnations (principales) sur terre dont certaines sont en grand danger, dont ce petit poisson devenu grand parmi nos frères qui absorbent peu à peu et assez goulument nos déjections et rejets lourds et la tortue qui inventa le beurre dont sont bâti les éléphants (oui, oui relisez le Ramayana et le Mahabharata.
Que faire ? Fuir en d'autres êtres imaginaires ces avatars que nous vivons ici, et ici au sens d'aventures pénibles, sens rejeté par les linguistes les plus puristes.
Concentrons-nous sur l'avatar numérique, lointain descendant de ces tribulations du dieu Vishnou à la touffe de poil au-dessus du sein gauche (du coup regardez si vous en avez quelque résidu et si vous pourriez sinon le réincarner en Lama de là-bas, du moins être encore dignes des cycles de transformations dont nous sommes tous sortis, sortis de et sur cette terre terrifiante, vermine disparue et renaissante, prurit germinatif de démangeaisons grandissantes).
Perso voici mon histoire d'avatar.
Le premier qui doit encore traîner sur le net comme illustration de blogs désintégrés si on tape mon propre nom Duquerroigt sur GG, mon moteur de recherche invétéré et préféré quoique litigieusement mêlé à ces disparitio . . . 
. . . . ns de blog, est un lapin.

à suivre . . .

jeudi 12 avril 2018

Olivier est un beau prénom mais aussi un arbre.

Aujourd'hui planté deux jeunes oliviers sous la pluie avant de partir demain vers des cieux plus bleus j'espère où foisonnent des vétérans, des oliviers géants, ancestraux.
La paix soit avec nous.

mardi 10 avril 2018

Escaliers sans ascenseurs.

Avoir l'esprit de l'escalier nous permet de regretter ensuite de n'avoir pas eu la répartie assez (bien que mouchetée et prête à un emploi atténué s'il le fallait) vive, ou plus gravement, de ne pas avoir eu l'aptitude à calculer au débotté l'acte salvateur offensif ou de parade qui eut permis au moins d'esquiver l'assaut, fantôme d'acte dont on se prend maintenant à rêver, bien trop tard.

Bas. On peut aussi choir dans un escalier et aller jusqu'à rouler jusqu'en bas de celui de la gare Saint Charles à Marseille, fantasme cinématographique (plus qu'un nu descendant) de chute à la Cuirassé Potenkine.

Cette fameuse image du philosophe "sous" l'escalier (Rembrandt et autres) vaudrait-elle plutôt comme  brumeux ascenseur mystique que comme solide incitation à une réflexion introspective ou renverrait-elle tortueusement à cet esprit de l'escalier qui porte envie, après coup, d'y réfléchir à deux fois et assez fermement pour,  après méditation, y remonter sans tomber ?

Dés avant, plutôt que la spirale, colimaçon de tournis, j'ai toujours aimé d'un bout de ma vie à l'autre ces immenses escaliers promenades, larges et à angles droits où on peut s'asseoir, reprendre haleine, contempler, qu'il faut gravir d'emblée, de bon matin, quand la foule ne les a pas encore envahis, pour les redescendre ensuite, lentement et avec vue, à contre-courant de cette foule qui commence à monter peu à peu dans ces lieux à la beauté si humanisée, encombrés de touts temps par des pèlerins en procession religieusement moutonnière, aux Andes aussi bien qu'aux Jardins de la Fontaine, ou sur ces modestes collines parcourues de sentiers de douaniers et de contrebandiers en bord de Méditerranée.

Et les plus beaux sans contredit restant ceux si durs, rigides et inexplicablement droits, pyramides debout.

. . . . . . . . . . .

Y courir à perdre haleine. S'élancer dans l'escalier.
J'ai toujours aimé m'y précipiter plié en Z.

(Souvenirs de chambre de bonne sans eau ni ascenseur au dernier étage où j'habitais sous les toits.)

lundi 9 avril 2018

Animaux asservis.

Quand je dis à mes amis que je n'aime maintenant les animaux que sauvages . . . . après avoir eu comme d'autres, chats, chiens, perroquets, etc . . .  me prennent pour ce que je suis : libre de beaucoup d'attaches, pas seulement pour moi.
Toutes ces vidéos de jeux avec des animaux totalement ou partiellement domestiqués me font trembler, me font peur, me hérissent.

Comment ceux qui s'en réjouissent ne voient-ils pas que c'est leur propre image-reflet qui les amuse : celle d'êtres asservis, muselés, entravés.
Quand je vois ces étiquetages que subissent les derniers représentants de certaines espèces, sous prétexte de recensement scientifique et de protection, j'ai un haut le cœur. 

Le pire que j'aie vu dans ce domaine :
                                                        les éléphants de mer encore présents sur quelques îlots rocheux face à Montevideo marqués de numéros et de signes de reconnaissance au fer rouge par des chercheurs-protecteurs tellement imbus de la supériorité de notre culture concentrationnaire et cheptellesque d'abattoirs de masse qu'ils ne comprenaient pas qu'on en soit choqué. 

Accès.

Un mot compliqué cet accès à la mer aussi bien accès de colère ou de folie.
Que de folies ont été accomplies pour avoir un accès à la mer, individuellement ou collectivement.
On comprend les revendications apparemment devenues un peu obsolètes de la Bolivie face au Chili,  déployant un drapeau de 200 kilomètres plus de 130 ans après cette autre guerre du Pacifique dans laquelle fut largement impliqué le Pérou et que tout le monde en Europe (à l'époque la question l'intéressait pourtant directement avec en particulier l'accès au nitrate dans le désert d'Atacama) a depuis un peu oubliée, guerre au cours de laquelle la Bolivie perdit son accès à la mer. Tout pays enclavé rêve de cet accès que l'empereur Dioclétien, persécuteur des chrétiens, ayant divisé son empire entre ses fils, s'accorda collectivement et individuellement, royalement de son palais devenu le noyau historique de la ville de Split, sur le quai (Riva) autrefois dénommé Tito.
Tout cela n'est-il pas transposable en géostratégie d'aujourd'hui, y compris au niveau individuel, à voir toutes ces régions magnifiques et boisées de bord de mer mitées, bétonnées, saccagées pour livrer en masse des accès à la mer aux classes dites moyennes ?

dimanche 8 avril 2018

Planche.

J'aime avoir du pain sur la planche, du TAF.

Construire.

Construire (dit-il). Tout m'échappe, tout me fuit - aujourd'hui (seulement aujourd'hui ?) - et pourquoi donc en serait-il autrement ?
Quitter un tant soit peu la trajectoire purement animale du manger, boire, courir, reproduire (se) . . . passer par les mêmes circuits, filer tel une ombre, un rêve. Faire l'architecte, non monumentaliser mais édifier quelques plots sur ce flot mouvant, signaux aux autres. Nager en plantant de-ci de-là de minces poteaux ! Image absurde, objectif oiseux,  ridicules repères.

P double de Pluie de Printemps

La pluie de printemps, légère, intermittente, bruinée, n'a rien à voir avec la pluie d'automne qui ici arrive en ciels d'apocalypse et ravine tout jusqu'à menacer les fondations des édifices millénaires. Pourtant, dans ce rideau opacifiant, translucide, percé du chant grêle du rouge-gorge, seul à supporter ça en patience et obstination, une nostalgie, une tristesse, une régression froide des sentiments anciens, paralysants, semble brimer alors qu'elle les encourage à germer les forces immenses, végétales, renaissance des eaux pulsées en sève, en bois, en feuilles éclatées.

mercredi 4 avril 2018

Rêve absurde, mégalo, rigolo.

J'ai fait un rêve absurde, il est clair que mon inconscient se fout de moi et de ma mégalomanie.

C'est bien le rêve le plus absurde et mégalo qui me soit advenu, au moins dont j'ai le souvenir.

Chacun des articles que j'entame ici /
et qui restent ici à moitié en suspens, souvent non terminés, dans cet analphabio-machin qui n'a pas de nom définitif, ce truc bizarre écrit lettre à lettre, mot par mot plaqués là au petit bonheur, devait être, tenu d'une main et tapé de l'autre sur les touches d'un mini-portable ou d'une tablette, allongé sur mon lit dans ce rêve où je me voyais /
ne devait être . . .  c'était une obligation, que le début d'un plus long texte, souvent un roman à écrire ensuite, en somme un simple " incipit ".

Donc, dans mon rêve, bien que mégalo je me marrais et demandais :
-  Oui mais si c'est moi qui dois faire ça, au train où c'est parti, même avec un article tous les deux jours dans dix ans ça fera au moins 3800 entrées à remettre dans l'ordre alphabétique et à prolonger par au moins 180 ou 200 pages pour être un minimum sérieux si c'est pour un roman, alors ? Si je dois tout écrire moi-même . . . . ben dame ! J'aurais dû commencer avant !

Alors du haut du ciel une machine sardonique cachée dans les nuages, genre haut-parleur de gare à la voix encourageante dans les pires circonstances,  me répondait :

-  Pas de problème, si vous tenez le rythme, vous aurez une rallonge de 36 minutes pour chaque page rédigée.

J'aurais pu mal le prendre mais je sais qu'en me réveillant et après avoir fait le calcul, ce matin là j'ai décidé de continuer.