samedi 29 décembre 2018

palindrome

Qu'est-ce ? 
Un fou palindrome élu par cette crapule emordnilap ouf nu.

Je ne sais pas si ça vaut tripette dit ainsi mais ne sous-estimez pas le genre.

Le champion du palindrome était argentin, rien d'étonnant.
Juan Filloy dont la vie s'étend sur trois siècles était un ami de Borges.
Cortazar le cite.
Freud lui aurait adressé une ou plusieurs lettres dans la/lesquelle il lui déclarait son admiration pour le récit d'un très court tronçon de vie d'un certain Optimus Oloop, un statisticien finois vivant à Buenos Aires.
Il a été juge et écrivain et pendant cette vie officielle et discrète et après, auteur clandestin toute sa vie, ce qui n'a cessé de faire croitre sa légende.

Son visage rond, son ascendance de paysan galicien;

EST-ce suffisant pour vous envoyer tenter de le lire ?

jumeaux

Tout ce qui est double intrigue.
Pas seulement dans le Vaudou.
Aussi bien en Auvergne qu'en Afrique on avait il est vrai et il y a peu, et peut-être encore, une étrange approche magique des jumeaux; on les utilisait en sorcellerie de curieuse ou terrible façon.

J'ai vu Mobutu Sese Seko Kuku Nbendu wa Za Banga, le despote du Congo devenu Zaïre redevenu Congo, encadré par deux femmes dans de nombreuses cérémonies et sur des photos officielles, l'une la sienne, l'autre sa sœur jumelle. Réunies elles étaient censées lui apporter la baraka.
Parmi mes copains et compagnons à long terme de lycée, j'ai vu deux frères jumeaux que personne à dix ou douze ans ne différenciait et que tout le monde donc confondait, rivaliser et chercher un peu artificiellement à se distinguer en choisissant en terminale et prépa des voies "opposées", l'un en math et l'autre en lettres, au risque de se mutiler partiellement.

Dernièrement deux jumeaux de trois ans et demi indifférenciables de visage, de coupe de cheveux, de  grain et de nuance de peau, de mouvements de corps, de vêtements presque semblables, des mini tenues de champions de course, qui ont retenu toute mon attention.
Aussi maigrichons et nerveux l'un que l'autre ils avaient reçu en cadeau de Noël des minuscules motos tricycles à moteur sur batterie tout à fait identiques qu'ils lançaient à fond sur la promenade. Mais au lieu de rouler parallèlement, l'un suivait l'autre, le heurtait et l'agressait jusqu'à ce que la mère exaspérée les sépare. Alors mis à pied tous deux, l'un toujours le même frappait l'autre qui courageusement ne bronchait pas.

vendredi 28 décembre 2018

HS encore

Drôle de truc.

suquet

Ce mot est un diminutif. 
En provençal de suc, hauteur, petite montagne, en catalan de such, bouillon, sauce, ragoût. J'aime les deux. Manger un suquet ou y monter. 
Autant de suquets que de villages sur la côte dite sauvage en Catalogne et de familles de pêcheurs disait-on, selon les poissons ou aujourd'hui, dans les restaurants qui s'en réclament, de crustacés, incorporés au brouet à base d'huile, ail, oignon, tomate, piment, du plus populaire au plus riche et maintenant surtout devenu onéreux et touristique. Nous sommes loin du plat simple préparé par les hommes au travail du filet et de la ligne à même le fond de la barque.
Un seul Suquet majuscule, celui auquel je m'empresse toujours de monter dés que j'en ai l'occasion dans l'ancien village de pêcheurs et autrefois de moines, petit mont qui domine le vieux port et la baie de Cannes rendue fameuse lors d'une épidémie de choléra fermant le passage des très riches Anglais allant hiverner un peu plus loin sur la Riviera italienne et devenu avec le temps le lieu d'un musée archéologique et ethnologique où je me précipite spécialement pour y voir et revoir souvent de plus gros mais surtout de très petits objets des collections antiques, égyptiennes, romaines et précolombiennes ou océaniennes.

jeudi 27 décembre 2018

chantier

ce blog, mais est-ce encore un blog ? est perpétuellement en chantier,
prière de le visiter et éventuellement de ne pas hésiter à le re-parcourir
et piétiner,

ce n'est pas interdit et c'est en principe sans danger
 NON !

mercredi 26 décembre 2018

algorithme

A vrai dire personne ne sait ou veut savoir vraiment ce que sont les algorithmes. 
Courbes, calculs, robotique dans le robot, potion ingurgitée d'office ? C'est que, l'algorithme n'est en rien magique, son secret n'est que système non poétique, juste fait d'arborescences raides, pas des arbres épanouis en formes maîtrisant le hasard, de pliages absurdes, pas de petits avions ou bateaux de papier lancés dans l'air ou dans l'eau du ciel et du temps, pures suites d'opérations réduites ou ramenées à leur plus simple ou plus (pourrait-on dire encore ?) élégante structure et suite rabougrie logique. 
En fait rien de beau qu'une froide, longue, pénible procédure répétable et automatisée aboutissant à un objectif défini d'avance et forcément restreint.
Pourtant, parfois, c'est à se demander si les gens que nous voyons, agités, élus, journalistes, éditorialistes, ou même nos propres représentants, ou nous-mêmes oui, parfois, nous-mêmes ne sont et ne sommes pas mus par, pour arriver à des fins si prévisibles, pauvres, peu inventives et programmées, par . . . des algorithmes.

samedi 22 décembre 2018

oasis

Voilà la suite pour ceux qui l'attendaient.
J'ai donc franchi le portillon du jardin donnant sur la rue, qui n'était pas fermé à clef. Je l'ai poussé et il a grincé.

Note au passage : tant de souvenirs de portillons qui grincent et qui s'ouvrent dans ma vie . . . mais c'est une autre affaire et ce seraient des histoires à l'infini si je n'y coupais . . . là, dans le vif ! N'empêche, j'entends nettement le bruit dans mon oreille, toujours le même, un bruit que fait encore - est-ce un hasard ?- le portillon peint en vert du jardin de ma propre maison sur le chemin où je vis.

Comme il fallait s'y attendre, mais peut-être n'était-ce pas le cas pour vous, la vieille dame étendue sous le citronnier à côté de son escabeau, la vieille dame de la villa L'Oasis, villa mauresque toute décrépite et collée d'un côté à la voie ferrée et de l'autre à la voie rapide, la vieille dame qui semblait endormie ou peut-être tombée là de son escabeau et morte sur le coup, ne l'était pas.
Ni morte ni endormie.

Alors la suite du conte, vous l'imaginez bien, ne saurait être classiquement celle du prince charmant devenu très vieux et de la belle et plutôt bien vieillie endormie, ce serait à la fois, ridicule, extravagant et banalement approprié aux canons d'une époque envahie par les vieillards qui, récalcitrants, refusent de disparaître d'abord dans les retraites minorées par décret, ensuite dans les catacombes collectives, les nécropoles bâties à grands frais et ces palais où à grand bruit infernal on brûle les corps dépourvus de vie. Non, elle était bien vivante puisqu'elle poussa un cri, revigorée de son absence momentanée et de son sommeil apparent quand elle entendit le grincement du portillon rouillé et surtout quand elle me vit.

(A suivre . . . enfin on verra . . . si cette affaire vaut encore la peine d'être contée plus tard, car on remet toujours à plus tard / comme on remet parfois à plus tard le simple geste de graisser la porte qui grince / ce genre d'affaire qui concerne les gens sur le point de s'effacer d'eux-mêmes, suivant la pente d'une nature cruelle ou compassionnelle, comme on voudra).

mystère des gens

Certes, il y en a partout du mystère et nous ne saisissons pas grand chose de cet immense foutoir qui nous entoure, où les structures complexes sont emboîtées et télescopées ou embouties. Mais l'un des mystères de l'univers à notre propre échelle, ce sont les autres, infiniment incompréhensibles à nos yeux.

lieux

Oui, pourquoi les lieux sont si importants pour moi ? Ce n'est pas seulement une affaire de géométrie ou de géographie. J'ai une idée symbolique du lieu qui en fait beaucoup plus qu'un tiroir commode où ranger gens et événements, je les imagine et les projette comme ayant du sens, aussi absurde que ça puisse être au yeux de tous.
Ainsi je vois la ville où j'ai passé une partie de mon enfance heureuse et de mon adolescence pourtant faite de calme, d'harmonie relative, de protection sans faille, comme un lieu rouge, bâti par son histoire ancienne, remontant aux inquisitions, de briques et de tourments liés à l'au-delà et aux persécutions des hérétiques par la religion officielle. Ma famille qui y vit encore  en partie apparaît ou apparaissait alors, loin du cocon protecteur un peu étouffant il est vrai, avec ce filtre structurant que j'ai incorporé à tous les événements extérieurs qui y eurent lieu, comme un enfer passé, plombant, écrasant, que j'ai dû, et bien fait - à cause de mes propres fantasmes sans doute, autant que pour fuir un amour un peu paralysant et dévorant, de quitter.
Ainsi je vois aussi bien telle plage encaissée sous les falaises de l'Algarve, non loin de là où partirent tant de navigateurs et explorateurs émérites au temps du Portugal ultramarin, où je me suis baigné dans l'eau déjà glacée, au passage en novembre il y a maintenant des lustres, comme la promesse de découverte d'un paradis furtif.

rusticité

J'ai été longtemps fanatique de rusticité. Ou plutôt étiré, en grand écart entre sophistication et rusticité. Agité, attiré, fasciné par la richesse foisonnante des arts les plus baroques, des épures les plus travaillées, par les recherches les plus éloignées des voies moyennes et courantes, j'ai toujours eu une passion pour la Deux Chevaux, le stylo Bic ou la hache plutôt que la tronçonneuse.
Y compris en mets à se mettre sur la langue et dans le palais, j'en reviens toujours à l'anchois, à l'olive à la grecque ou aux sardines grillées.

mercredi 19 décembre 2018

Héros.

Mis à part les héros sérieux, ceux qui mériteraient notre admiration (ma réticence à mettre à l'indicatif vient d'un doute sempiternel sur le bien fondé de nos plus généreux affects), ceux qui pourraient avoir quelque chose d'à la fois magnifiquement fraternel et presque surhumain par leur trajectoire réputée impossible, leur succès en dépit de tout, leur aptitude à nous ouvrir des voies nouvelles et bonnes ou riches par quelque côté, à nous montrer et nous faire aimer les parages éblouissants de vérité de notre condition de faibles et peureux mortels, nous sommes engloutis tout au long de notre vie par d'autres modèles, d'autres exemples et formes prégnantes, souvent moins méritoires et plus rabâchés, parfois stéréotypés et n'ayant que le mérite d'avoir été martelés sur le cuir et dans la chair de notre conscience.

dimanche 16 décembre 2018

cent

Cent n'a rien de magique, c'est un chiffre comme un autre et qui d'ailleurs comme augmentation
en quantité d'Euros, n'a pas réussi à faire masse et calmer les esprits, les agitations de ceux qui
occupent les ronds-points  jour et nuit sans relâche et par permutation
et arpentent les Champs-Elysées en masse variable le samedi.


Cent c'est le très modeste cap que je viens de franchir avec ces simili-articles que je produis ici bien inutilement et que mesurent à ma place les machines automates qui mettent en page ces riens.
Rien encore de significatif ne se passe ici, faudrait au moins arriver à mille et encore,
pourquoi produire de l'inutile, du vide, face au monde qui bouge toujours et encore ?

vendredi 14 décembre 2018

Folie des hommes.

La folie des hommes est consubstantielle à leur moelle substantifique, enkystée dans l'os et d'abord projetée et reproduite sur les rayons de ses épiceries.

Elle est si profonde et si répandue qu'il ne faudrait pas la croire enfermée dans la bien jolie et supposée fermée boîte crânienne,
casque, coque du cerveau si mou, qu'on retrouve enterrée des siècles après, grenade intacte, mais au contraire . . . au contraire . . .
de face percée du trou double et rond, creux des yeux, eux-mêmes si rendus fous parfois, tourneboulés,
de côté aussi par le percement latéral des ouïes exposées aux éclatements des harmonies sempiternelles ou des cris, . . .
puis en sous-bassement nasal et des joues, du mandibule si fort musclé au kilojoules par molaires et centimètre carré d'appétit et de rage. . . et partout, en surface, parcourue de grimaces et glissements de peau, animée de stentorielle puissance,
vociférante oralité, et aussi des passages du respir et de l'avaler, si mince,
si fragile sur les tempes et qui s'écrase en coquille de noix
au moindre choc frontal ou latéral
et au plus profond du corps jusqu'aux plantes des pieds
jusqu'aux fesses et aux burnes,
au coxis,
traversant sous les poumons le voile,
sous le sein le cœur,
derrière l'intestin le rein
la vésicule et le foie.

[là fait défaut une sérieuse leçon d'anatomie de la colère et des courtes ou terribles folies]

. . . . . . . . .



Elle ne se suspend pas toute aux rayons garnis de ses épiceries.

Elle va bien au-delà.

Dans tout le corps répandue, en mains agitées et tremblantes, en épaules nourries de vagues, omoplates soulevées, en genoux et pieds qui manquent à courir ou tenir debout.

Gare aux attroupements, la foule multiplie et monte en alambic l'alcool des assemblages.
Dans le corps imaginaire aussi, celui des rêves, des projections et projets fous.
Mais de là surgissent les révolutions en cours.
Le retournement des jours sages.

C'est que l'homme leste à réagir, trop mime et machine fluctuante, incarne toutes les folies, à-coups et contrecoups de la mécanique céleste et terrestre : il subit les secousses, peau de tambour, four où cuit toute passion, plat cuisiné, lyre aux mille cordes, au rythme de ses visions.

Le croire simple monade serait une erreur.
Il ne reflète pas seulement, miroir sphérique de l'univers,
il le machine et le mime et le remâche et ravale et crache à sa manière de potier minuscule,
en constitution, carcan nouveau, tournant sa vie d'espoir contre toute terreur, gonflant un ballon de liberté ou sculptant, maquette dérisoire, possible redressement,
petite crèche de Noël,
fabuleuse  sucrerie,
utopie
nouvelle loi
ou terrifiante saint sulpicerie.

vendredi 7 décembre 2018

manifester

Trop pris de coups déjà . . . jadis . . .
dans le temps, il fut un temps, avant de prendre le large ailleurs, loin.
Maintenant de retour ici, m'en garderai bien.

Retour et regards sans rancœur.

Usé tant de chaussures sur les pavés rongés de ma jeunesse. 
Crié. Collé des affiches. Barbouillé des pancartes noir sur blanc. Même chanté, 
mais peu et faux. 
Surtout passé un peu de temps à rameuter le peuple, à agiter, tracts, réunions, perspectives et illusions.

Bien sûr charges des hommes en bleu sombre, CRS et gendarmes à matraques si peu immobiles.
Mais aussi les fachos à parapluie de la Fac de Droit et leurs nervis à gourdins agités.
Mais me souviens surtout des courses, des essoufflements, du bruit, de la cuisse d'une copine quand nous franchîmes ensemble pour soutenir la grève, les grilles de l'usine.

C'est toujours d'abord perçu comme absurde une colère du peuple d'où qu'elle vienne, 
même du plus profond, toujours, surtout par ceux qui n'ont aucune raison, eux, étant loin de la déconfiture,
mais bientôt canalisée en surface, en tellement de canaux, coulures, débordements mal inspirés souvent, la colère se perd ou se transfigure.

Gaspillage de force, rare mais puissante réflexion venue du fond.
Manifester, aussi inadéquat que ce soit, c'est faire réapparaître dans le brouillon
le bouillonnant des foules, l'humain solidaire, la chaleur du faire ensemble, l'honneur d'être debout,
de ne pas plier.

C'est pourquoi mettre à genoux des lycéens qui ont tambouriné sur des poubelles
(n'ont rien fait d'autre ici) et retrouvé l'adhésion aux solidarités
aux combats des adultes honnis et perdus,
c'est bien un acte imbécile
rappelant le pire

C'est appeler de futures révoltes bien ancrées dans les cœurs.

fumer

Étrange, bien étrange coutume que j'ai pratiquée longtemps et je sais bien pourquoi.
Cinéma, attitudes, cercles, chacun sa façon de tenir le mégot de l'allumer, de réfléchir et de s'envelopper de nuages.
On en arrivait à mépriser c'est trop fort, à marginaliser les enfants trop sages qui ne fumaient pas, nous les anti-sport si imbus de préjugés sur nous-mêmes, coterie de présumés penseurs, discutailleurs de nuits interminables et n'oublions pas la volupté des volutes, sensualité ajoutée aux moments des amants.
Si j'ai arrêté c'est à cause des images de poumons noircis, charbonnés, goudronnés et de cette fois où voulant courir en montant une pente de colline j'ai tellement toussé, bronchiteux déjà.
Ça fait longtemps déjà, mais j'ai dû arrêter tant de fois avant d'y arriver vraiment.
Aucun regret mais un plaisir de plus retranché de la panoplie.
Et après tout sans doute la sagesse des indiens qui fumaient leur tabac à l'envers, feu dans la bouche, fumée chassant les mauvais présages affluant à l'esprit, qui fumaient pour apporter ensemble, en cercle, la paix après la guerre, sachant bien qu'un jour la mort les consumerait du dedans si ce n'était pas d'un coup violent reçu du dehors.


lundi 3 décembre 2018

virginité

Voilà un mot bien mal utilisé, valorisé et galvaudé.
Un jour devant de très jeunes étudiants se prévalant de leur jeunesse, de leur innocence, de leur virginité en matière de pouvoir, de charges, de notabilité, de politique, j'ai été très mordant.
- Vous êtes "purs" et "vierges" leur ai-je dit, attendez quelques années. Ça veut juste dire que vous n'avez pas eu le temps de faire de grosses conneries ou pire.

Périodiquement des citoyens, certains citoyens, rêvent de ce qu'on appelle maintenant "dégagisme" (concept du printemps arabe passé par le moule du collectif belge "Manifestement"), de faire table rase des turpitudes passées, des élites dévoyées, sans pour autant retomber en recettes rancies de l'anarchisme un peu court en solutions réellement collectives.
Que dire ?
Qu'attendre du vide créé ?
Peut-être le meilleur est-il à venir.

Soyons charitables et espérons.

Mais j'ai un peu de mal, suis peu enclin à la crédulité, à ne pas voir se dessiner, dans l’œuf, dans l'illusion du neuf, les vices nouveaux tout beaux.