jeudi 29 avril 2021

Gecko (bébé) à queue et chaussettes rayées.




Il était derrière une table appuyée au mur. Il dormait. C'est un "verruqueux turc" pour parler simple, variété aimée du public A peine gros comme mon petit doigt. Il n'a pas bougé. La meilleure défense est parfois l'immobilité mais cette fois il a eu du pot de tomber sur un admirateur des turcs verruqueux et pas un chat. Un qui a compris que moustiquaires + geckos en quantité suffisante ça permet de survivre dans ces climats dits tempérés, en fait brûlants et glacés.
 

Bois.


Pas trop envie de sortir du bois.

 

mardi 27 avril 2021

Nouvelle.

 J'ai failli habiter la rue Nouvelle. Une très ancienne rue au coeur de ville.

C'eut été sans doute une autre vie mais non, j'ai renoncé au moins à celle-là et à ce moment-là.

Chaque fois que je vois une maison ou un appart qui me plaisent, j'aurais envie de changer, j'ai une appétence au changement de logis, à la tentation d'expérimenter un nouvau point de vue depuis ma minuscule et courte vie (en définitive, bien que déjà longue) sur le monde autour. Comme un chat qui monte sur le dessus des meubles et ne résiste pas à essayer un nouveau carton. Car, c'est sans doute un réflexe un peu choppé dans la lecture du balzacien, ou du simenonien, j'identifie les individus aux cages et lieux qu'ils occupent et seuls les chats y échappent bien qu'ils aient, eux aussi, habitudes et préférences mais au moins ont-ils au cours d'une courte vie, exploré, essayé, changé et souvent eu plusieurs maîtres de leur propre chef. 

Car nous sommes tous depuis toujours enfermés et définis par, bernards l'hermite (autant garder l'archaïque orthographe), les coquilles (étrange que ce mot veuille dire erreur en journalisme) que nous avons choisies et que nous choisissons soigneusement avec nos instincts et nos ambitions d'observateurs, de dormeurs, frimeurs ou enfouis dans l'anonyme, beaucoup plus que nos professions où le hasard, l'héritage, la transmission familiale ont beaucoup trop de place et que nos amis, pour lesquels, outre le hasard, joue une série de clins d'yeux et connivences incompréhensibles.

Peut-être cet amour du changement, fuite selon certains, est-il lié à mon obligation, en France d'abord, à l'extérieur ensuite, de gagner rapidement en ne réfléchissant qu'à peine les postes qu'on m'offrait. Et ensuite au goût que j'ai pris à ce qui pour d'autres aurait été incommodité, arrachement au bien-être du rester immobile, dans ses marques, stable, illusion d'immuable. Au contraire pour moi, c'était l'espoir, la jouissance, d'un nouveau travail, échappant toujours à la routine, impossible à préparer, même le plus souvent à imaginer, fait d'improvisations et d'adaptations en cascades . . . et en prime, en substrat, en arrière fond, en immersion constante, la surprise, le plaisir, l'excitation de devoir entrer dans ces mondes nouveaux, et d'apprendre au milieu d'interlocuteurs pas toujours faciles à saisir, opaques ou bizarres, au moins par quelques actes, à maîtriser des situations inconnues. 

C'est ainsi qu'à peine arrivé à Kinshasa, arrivé depuis trois jours, j'ai dû faire face au cas de ce grand linguiste français, déjà border line et tonitruant, s'emportant et insultant ses adversaires à touts propos, débat, dîner officiel ou conversations de couloir . . . (et contre mon gré peut-être, je m'en trouvais donc, puisqu'il était français, responsable), invité à un colloque sur les langues nationales et la francophonie qui, parce que, généreux avec ça, il avait commandé un grand repas pour remercier ses homologues et autorités invitantes et au bout . . . avait non seulement refusé de payer (il avait dû, débarquant en période d'inflation à plus de mille pour cent, le Zaïre à l'époque atteindrait des records mondiaux bien supérieurs sur l'année complète, ne rien comprendre et d'alleurs à vrai dire ne pouvoir le faire . . . aux prix des mets et vins prestigieux choisis) . . . et . . . mais surtout . . . de plus . . . avait dû, après cette déconvenue spectaculaire, être interné en psychiatrie d'urgence, étant devenu sur sa lancée gesticulante, délirant et dangereux pour les autres et pour lui-même. 

Epoque bénie et en marge d'une équipe immédiatement soudée par les tours de garde pour éviter qu'il se jette par la fenêtre d'une salle en étage où l'ayant récupéré nous l'avions enfermé dans un bureau du service, nous les cultureux défiant toute légalité et bienséance, et on peut facilement l'imaginer, contact immédiat, dans le feu de l'action avec toutes sortes de petits et grands chefs locaux bien goguenards et moqueurs mais reconnaissants du bon débarras.

Oui, adrénalyne et même addiction, vieille addiction.

Ce jour et ce temps d'ondées subites m'y inciteraient.

Je vous raconterai un autre jour un vol en coucou dans un orage et une mission sous la pluie diluvienne en Guinée-Bissau révolutionnaire où le propriétaire portugais du centre culturel franco-guinéen inondé et impratiquable était un vrai truand ayant survécu aux cataclysmes historiques et autres.

mercredi 21 avril 2021

Chats hirsutes et poules qui louchent.

 J'emprunte cette expression à Clarissa Pinkola Estés ethno-psychologue, psychanalyste jungienne née au Mexique et élevée - fracture et ouverture ? - par des Nord-Américains . . . avec laquelle je suis rarement d'accord quand elle se lance dans ses contes bien pensants sauf s'ils lui permettent d'aborder des zones réputées extra-universitaires voire interdites par le rationalisme d'une saisie scientifique classique ou plus récemment formalisante.

Attentive aux mythologies populaires amérindiennes aussi bien qu'à la magie des contes centre ou nord-européens elle s'empare vaillamment de matériaux soujaçants à notre mode de vie supposé rationnel, en définitive tellement édulcoré. Elle qualifie ces forces, ces comportements, ces pratiques, de "sauvages". 

Et donc, mise à part cette approche ethnologique empreinte de religiosité missionnaire (ah . . . cette approche n'a rien de la fascination froide et freudienne qu'on aurait pu souhaiter à la place !) qui justement lui permet de saisir sans crainte et à bras le corps les formes et les forces qui parcourent ce territoire ignoré ou méprisé par les chercheurs . . .  je suis d'accord avec elle. 

Il y a là une prodigieuse puissance du vivant et de l'humanité "primitive" ou "première" ou "sauvage" qui ne se réduit à aucune scénographie de musée ni pas davantage aux superbes schémas logiques dans lesquels de très brillants et savants ethnographes l'ont enfermée. 

Chats hirsutes et poules qui louchent nous font signe.

Laissons-nous, de temps à autres, fasciner par eux.

Ils appartiennent à un monde bien plus passionnant et révélateur que nos tentatives de classifications, d'arrangements topologiques, de cartographies virtuelles et de mise en équation scientiste.    

vendredi 16 avril 2021

Tubange de Hohenzollern.

 Je ne sais que son nom mais dans mon rêve je n'ai pu en vérifier l'orthographe, j'ai seulement retenu, au réveil, ces longues sonorités que je transcris en hypothétique et peut-être mauvaise reconstitution, ne sachant pas comment ça devait être écrit - j'aurais même pu mal saisir les syllabes - dans mon rêve. Etait-ce vraiment comme le nom fameux Hohenzollern avec deux H, un Z et un N à la fin ?

C'était le nom d'une personne que je devais rencontrer la nuit dernière et que je rencontrerai peut-être la suivante ou lors d'un prochain rêve . . . , personne dont je ne sais . . . et savais rien, même pendant le rêve - que son étrange nom à rallonge, clef sans serrure.

Homme ? Femme ? Vieille ou jeune personne ? J'ai tout oublié des circonstances du rêve, du but de la rencontre, sauf que c'était en sortant d'une sorte de tunnel de pierre sans éclairage, situé sous un énorme édifice un peu écrasant . . . (visite touristique ? exploration ? affaire ? enquête ?) que quelqu'un m'a dit (ce quelqu'un avait l'apparence d'un bureaucrate du temps passé, d'un huissier ou gardien - je ne le vois plus clairement quand j'essaie de me souvenir, je vois surtout sa tête sérieuse, fermée, yeux plissés - il portait des lunettes, tenait un carnet à souches, ça je m'en souviens . . . et était coiffé sagement, les cheveux séparés par une raie et plaqués et il portait un costume sombre orné de fils d'or ressemblant à des galons, était-ce un uniforme de portier ou d'officier subalterne ?) . . . et oui, ça . . .  je me souviens exactement de ses paroles : 

- Vous aurez rendez-vous demain avec . . . suivait sans mention de Monsieur, Madame ou Mademoiselle, ce nom long et étrange, mi-africain mi- allemand, peut-être béninois en partie, ou roumain ?

A bien y réfléchir il me semble avoir connu un Sénégalais (mais c'est évidemment un souvenir totalement hors sujet, quoique dans les rêves rien ne l'est) ayant un nom d'origine allemende assez proche de celui-là, au moins pour une partie du nom. 

C'était un planton de l'Ambassade; il était préposé en particulier aux courses à l'extérieur à faire à pied. Tout spécialement à la poste toute proche où il fallait toujours attendre en suivant la file d'une longue queue composée de citoyens, la plupart hommes et quelques femmes, dont la patience contrastait avec l'insupportable impatience de mes concitoyens français qui . . . c'est bien vrai, où qu'ils se trouvent, et je m'inclue parmi eux, que ce soit pour chercher du courrier ou pour en poster, ou toute autre tâche, se croient tous obligés de manifester leur humeur âcre. 

Tout le monde faisait appel à lui pour éviter ce genre de corvée et d'ailleurs plus encore s'il s'agissait d'aller récupérer un paquet généralement non classé et parfois perdu dans une masse mise en tas d'objets en souffrance pour peu qu'il y ait eu, et c'était le cas souvent dans cette période, une grève qui avaient duré. Du moins ce privilège était-il attribué à ceux qui siégeaient dans la quantité incroyable de bureaux empilés dans les étages de la Mission diplomatique française composée de la Chancellerie proprement dite, du Consulat et de la Mission de Coopération, très fournie en services divers, dont un service des examens français qu'on pouvait passer sur place, ou un service du courrier, des cryptages et communications radio (celui-là gérant aussi la fameuse valise en princioe réservée aux dépêches officielles) ou encore un attaché naval, fonction royale et rare valant à ce marin un bureau tout en haut du batiment, avec vue sur la mer, dans ce pays ami et relativement proche de Paris.

Dans mon rêve, aussi flou que possible au réveil, effacé par un brouillage, ce souvenir était cependant, par quelques images qui avaient survécu, déchirées en bribes et apparemment sans rapport avec le rendez-vous, lié à un immense château juché sur une colline. Inutile de préciser que, nonobstant, dans ma vie réelle, je n'ai jamais visité ni eu aucune intention de le faire, le château dit de Hohenzollern en Allemgne qui, je le découvre en cherchant, existe bel et bien, un peu disneyen, posé sur son gros tertre, parmi la trentaine qui appartenaient à la famille avant cette spoliation que certains de ses membres voudraient voir réparée aujourd'hui.



Je me souviens encore, ce souvenir annexe est dans un autre tiroir qui vient de s'ouvrir en évoquant à nouveau le nom fameux . . . que ce nom déjà long et compliqué s'associait, à un premier nom de famille à placer éventuellement, c'était facultatif, avant Tubbange et qui était : Volo.

On avait donc, au complet, si je reconstitue l'archéologie du truc  : Volo Tubange de Hohenzollern. Un nom métis, afro-européen. Que me dit-il ? 

En l'occurence il est clair que je ne sais plus . . . ou caser et comment articuler tout ça; je n'arrive plus à suivre et à comprendre . . . ce que me veut et donc ce qu'au travers de lui . . . : je veux ("volo" en latin, oui encore une fois le latin s'en mêle) ce rêve.

Le fait est que j'ai eu aujourd'hui, après ce rêve étrange, court et tronqué, une journée inattendue et mouvementée. Prémonition de grands chamboulements, de rencontres attendues mais retardées ?

Et, de fait, ça bouge pas mal aussi dans ma tête. J'essaie de comprendre l'obscur, les voies souterraines du monticule.

Comme un effet sub-conscient, mais bien sûr ça n'a rien à voir avec, entre autres nouveantés, un effet secondaire bizarre, métissé, inattendu, découlant d'une longue histoire de transmission de pouvoir, de capital, de savoir . . . il n'y a là ni château, ni tunnel, ni dynastie d'empereurs ou de rois, ni de puissance hégémonique écrasante tout-à coup démantelée. Et ça ne peut avoir aucun lien avec un tel résultat collatéral, c'est sans rapport avec aucun effet à peine émergeant de la deuxième dose de vaccin que je viens de me faire injecter dans le bras . . . presque subrepticement, en version quasi subliminale . . . tellement l'infirmère malicieuse était habile et rapide quand elle m'a dit, feignant de me prendre pour un étranger, une sorte de stéréotype d'Allemand, moi si homme du Sud que tout règlement insupporte, nous venions de parler d'indiscipline, de grogne, moi  arrivant cette fois pile à l'heure et discipliné et avec ma tignasse originairement chatain foncé, presque brune, devenue sur le tard blond-blanc : Hier Her.

Rires en guise d'adieu.

mercredi 14 avril 2021

Jardin (nième) qui fut un paradis.

 Il y a des fois je me demande.

Je me demande si je vais garder un jardin ou partir en appart en haut d'une tour.

A quoi bon ce territoire, cet entourage de haies, cette végétation si résistante à toutes les pierrailles et intempéries, si résillante à tous les labeurs, envahissant mon espace de paix et tranquillité, de ronces, salses pareilles, babous non domestiqués, repousses non désirées, pullulement de broussailles et envahissement de pucerons, de fourmis, de chenilles (Ô papillons trompeurs !), force épuisante de la pour le coup vraiment marâtre nature !.

Tant de travail à sarcler, piocher, ratisser, tondre et de tours de reins, tant de sueur à scier, tant de pierres à empiler en clapas et futurs murs, tant de bestioles qui profitant de l'exubérance des pousses veulent se bourrer, se baffrer, se goinfrer, se goberger de ces si vert tendres feuillages, tiges fragiles nouvelles, rares fruits à peine débourgeonnés au futur indéfini, fleurs pâles pas encore écloses ni éclatées ni formées, troncs et écorces renouvelés à percer et coloniser . . . d'autant que vous le savez . . . j'évite à tout prix le bruit des machines, faisant tout à la force de mon maigre corps déjà rabougri et tout ratatiné, entretenu à l'eau, à l'air, à l'huile d'olive, aux figues sèches . . . tout ça pour entendre pendant ma sieste la souffleuse de feuilles du voisin de gauche, un orage fait moins de bruit, la tondeuse thermique à moteur poussé du voisin de droite, un tracteur serait plus discret, la tronçonneuse de celui du fond de mon lopin, là c'est du lourd de bûcheron canadien tant qu'à faire, ils ne savent plus rien faire à la main, et au loin la bétonneuse, la soudeuse, la platreuse, la projeteuse d'enduit et la scieuse de carreaux pétarradent et crient, après le marteau piqueur et le bulldozer afférant à la construction nouvelle au loin, au loin, mais si fort, si virulentes machines, 

c'est le printemps !

mardi 13 avril 2021

Stand up.

 Me souviens avoir vu un ou plusieurs morceaux du film produit par John Carrey ex-Carré dans ses origines franco-canadiennes, carré comme la maison de ce nom ou comme la racine :

I'm dying up here.

Je n'aime pas spécialement son comique habituel ou premier fait de grimaces. Bien qu'il ait aussi des traits géniaux dans le loufoque.

Cependant là, dans ce film, dans cette vision des choses, ce qui m'intéresse dans ce rappel  nostalgique des seventies et à cette lointaine époque dans cette idée de planter devant un public de théâtre un individu solitaire, sans texte, sans scénario, sans filet, endroit d'un envers qu'il décide de montrer aussi derrière la scène, le quotidien calamiteux mais aussi source d'inspiration, c'est ce côté impro, solitaire et debout.

C'est devenu banal et parfois dérisoire ou tellement appuyé sur scène, dans les croquis-carricatures style psycho-socio de débat de bazar qui sortent aujourd'hui, chaque jour avec de nouvelles affiches, que ça retombe souvent sinon au rang du déglingué comique troupier, du moins dans la case de l'humour nul, alignements en imitations mal copiées et éclats de voix inutiles.

C'est qu'aujourd'hui on n'a plus besoin de planches, de piedestal, de cothurnes . . . pour ça . . .

. . . d'ailleurs, jusqu'à nouvel ordre, le théâtre comique ou tragique est proscrit, interdit, barré, chacun de nous est propulsé dans la vraie vie des écrans et rs et placé, auto-placé, en stand up.



lundi 12 avril 2021

4 X 4

 ou véhicule difficile à ranger par ordre alphabétique, d'autant qu'il envahit tout, les sables du désert, les trottoirs des grandes villes et des cités balnéaires, les pistes de ski et, laqué de noir, les entrées des grands hôtels lors des dîners de charité et des remises de prix;

 était-ce vraiment la peine de - tuer un roi, - mettre sur nos frontons le mot égalité, - vouloir instaurer la paix universelle, - découvrir que notre survie dépend essentiellement de l'écologie mise en pratique, pour finalement continuer à pivilégier, vénérer et rétablir de nouveaux carrosses méprisant tout (non ce n'est pas un simple épiphénomène ni seulement une orientation à dommages collatéraux, secondire statistiqiement), le manant, l'harmonie des peuples, les ressources naturelles, les espaces sinon vierges du moins pas trop encore piétinés et qui écrasent littéralement les espèces protégées si minutieusement recencées, cartographiées, documentées ?

le 4 X 4 est la preuve par 16 d'un pharisaïsme inextinguible et consubstanciel à notre espèce, aucun discours fondé sur la morale ne devrait plus nous atteindre.

 

dimanche 11 avril 2021

F/S, Femme et Sumo. Ode adressée aux traditionnalistes japonais mais pas seulement.

 A priori on ne voit pas pourquoi une femme ne pourrait pas devenir sumo.

Ce serait juste et sensé.

Une femme peut être combative, bien en chair, courageuse, lourde, agile, bien plantée sur ses pieds, résistante aux coups et désireuse de montrer sa puissance.

Mais les femmes qui veulent être sumo doivent combattre entre elles ou ne combattre que des enfants. En outre elles doivent porter les langes qui entrent dans les fesses des sumos-hommes par dessus un bermuda et couvrir leur buste d'un maillot.

La faute au dojo.

Car le dojo avant d'être lieu de combat, cercle de riz-argile-sable enfermé dans un carré est le sol sacré d'un temple orienté par rapport au soleil, éclat du sud projeté sur la face du maître qui la répercute face à lui sur ses disciples tournant encore le dos à la lumière (ô ! forme extrême orientale du mythe platonicien).

Le dojo serait un lieu trop divin, trop sacré, pour accueillir l'impureté des femmes vouées au sacrifice de l'enfantement.

Pourtant je vous garantis que les femmes, fortes en apparence ou pas, portent à longueur de journées de sacrés poids, combattent vaillamment des tas de maux, des tas de bobos, des tas de mollassons, des tas d'abrutis et de cons, et même confrontées (que leur féminité me pardonne) à un combat de pets comme au Japon on en fait de légendaires au moins depuis le siècle XVIe, ne seraient pas des moins douées.


mercredi 7 avril 2021

Présentiel.

 Le mot présentiel inconnu du Littré, pour désigner un fait devenu rare et même exceptionnel, indique-t-il que nous avons déserté ?

Indiscutablement le champ de bataille depuis belle lurette. 

Nous avons tout accepté, l'inéluctabilité des guerres, de la misère, de l'ignorance, de l'exploitation, du néocolonialisme, de l'écrasement des peuples, des inégalités de droit. A force de prendre du recul sous les espèces prisées et recherchées du sarcasme et du cynisme, nous avons rejoint l'indifférence, l'absence, la non-réaction, et ne sommes plus présents sur aucun front.

Il ne restait plus qu'à nous faire déserter la rue, la place publique, l'assemblée citoyenne, la possibilité d'émettre une parole vive sans écran et machine, hors contrôle.



Nous avons gagné l'absence fantomatique des spectres. 

mardi 6 avril 2021

(Le) Petit Suisse. Première séquence de présentation hors feuilleton.

L'ayant effectivement bien connu, en chair en os et en journées mémorables, il devrait être facile de vous en parler.

En effet, avant qu'il ne s'envole avec moi, 


comme personnage de fiction assis derrière moi (voir Marsam.graphics, oui c'est un truc que certains d'entre vous doivent connaître), et que volettent autour de moi ( là j'anticipe un peu sur le point actuel où est arrivé ce feuilleton), c'est une toute autre histoire . . . deux têtes bien réelles et bien connues mais participant d'un tout autre univers, justement celui de Marsam où je ne suis entré que numériquement, virtuellement et par effraction, celle de Saint AF en caricature remarquable (il faudrait que je vous la montre) et celle de ce prodigieux magicien qu'est ELRRRIC (si je le prononce en catalan), 

. . . . celui que tout le monde appelle Le petit Suisse était venu un jour manger et m'aider à faire quelques travaux dans ce vrai Mas Dingue bien réel où je vis et dont je vous rebat les oreilles (peut-être avez-vous envie, justement, de vous les rabattre).

A l'époque il était l'amant d'une copine en instance de divorce, nous avions beaucoup pleuré avec son futur ex bien désespéré . . .  et on peut comprendre son attirance à elle pour lui, l'amant, le nouveau tout beau et costaud descendu de ses montagnes et rencontré je ne sais plus comment.

Car Le Petit Suisse (marque déposée d'un bistrot d'abord, d'un fromage frai ensuite) était un gars bien.

D'abord il ne racontait pas d'histoires, tout était vrai en lui. Il n'avait même pas eu besoin de soulever des haltères, ni fait du body building pour être tel qu'il était, un beau mec, grand, fort, mince et musclé. Ainsi fait il devait plaire à tout un chacun, homme, femme ou même maigre jaloux. A la maison nous avions fait avec un copain portugais rénovateur de ruines et un autre journaliste pigiste en repos, de gros travaux déjà quand il est arrivé, creuser des tranchées et mettre des évacuations et des drains pour éviter que la cave s'inonde même par pluie de déluge (car Nîmes est une ville de déluge où les caves ne sont pas fortement recommandées), nous en étions au remplacement d'une poutre d'abri extérieur pas mal attaquée par les intempéries, quand il est arrivé et à tout soulevé, véritable Atlante, donc presque à lui tout seul.

Ensuite donc il parlait très peu, juste pour dire des choses essentielles du genre "j'ai trouvé un boulot de croquemort dans la région" ou "mon père vient de se suicider". Et puis il était toujours de bonne humeur.

Jusqu'au jour où nous l'avons perdu de vue en attendant sa réapparition. (A suivre . . .)

lundi 5 avril 2021

Lamelles.

 . . . . je me rends compte à quel point j'aime morceler, découper, structurer en labyrinthe

lamelles, fragments, éclats, bribes . . . 


si je n'y prends garde bientôt on va se perdre dans mon jardin avec toutes ces haies naturelles que je laisse pousser, que j'encourage dés que je vois un arbuste persistant sortir de la terre, un oiseau qui s'y niche en vitesse et disparaît; oui ne rien imposer à la terre au bout d'un an ou deux ou trois, elle rejette ce qui ne lui plait pas, qui a fleuri magnifiquement mais bientôt s'épuise, ici, en ce lieu de passage brutal  des orages monstres à la sècheresse, à la canicule, où on apprécie d'autant plus d'avoir des arbres et arbustes qui ne perdent pas leurs feuilles ou du moins les renouvellent sans cesse même en hiver malgré le sol si ingrat où les racines sont acculées à courir sur les cailloux et les dalles de pierre en se faisant la guerre, et ici dans cet hiver bleu, ébloui de soleil sous les branches, mais froid, venté, l'air propulsé glisse partout et gonfle les frondaisons, les voilures, les habits en montgolfière, besoin de cette végétation un peu naine, pas de grands arbres comme dans le Limousin, petits arbres tordus, capricieux, noueux,  fragile mais utile barrière du semper virens feuillage verni

et dans le texte c'est pareil, haies, tranches, échantillons coupés, fragments du temps qui change et friture des bulles, souvenirs hachurés, lacis, coupes grossies, éclairées, lamellisées, rendues transparentes sous l'œil microscope, expérimenter, fendre, creuser, ouvrir le reflet du ce qui fut qui fuit, ces moirures, ces boursoufflures, ces engelures, ses bubons, ses phagocytoses, ses grumeaux, . . . ces excroissances, ces aventures et tavelures 

Lundi de Pâques.

 Il fallait quand j'étais mioche aller pique-niquer avec une omelette;

chez les Polonais on s'aspergeait d'eau lustrale pour le lundi de Pâques. Chez nous pas besoin, y avait toujours quelques gouttes pour mouiller l'omelette, tombées du ciel instable.

Le pape a hier, quant à lui, déjà fait son travail Urbi et Orbi. Please, par pitié, prononcez le et latin comme un est français, sinon je sais bien que tout fout le camp . . . mais quand même ! faites pas comme cette journaliste d'au moins trente ans qui n'ayant pas fait de latin, c'est excusable, ce serait même un peu saugrenu aujourd'hui d'en faire . . . mais l'ayant entendu prononcer cette expression au moins chaque année depuis plus de vingt ans, vu son âge, disait "et" comme en français.

Mais ce n'est pas tout.

Le truc c'est que ça fonctionne vraiment, je me sens renaître, sensible aux rites païens, ça déménage, ça va être le grand charroi, le grand chambardement, on va mettre tout cul par dessus tête . . . (pour l'instant, parenthèse dans la parenthèse, douleurs de dos, d'épaule droite, allergie chaque année pire aux pollens, maux de tête encapuchonnée et yeux qui piquent, éternuements à l'infini, bon, tant que c'est que ça !).

Plus j'approche des quatre-vingts ans plus j'ai envie de changement, de renouveau.

Encore une fois changer, après on verra.

Irréaliste et ridicule, je sais.

N'allez pas croire que je ne le vois pas, mais n'allez pas me prendre pour ce que je ne suis pas. Oublieux, stupidement rêveur, un peu gâteux déjà avant l'âge, distrait en permanence, quelquefois présent mais souvent absent à un point ! mais irrémédiablement combatif, indifférent aux quolibets, toujours projeté dans l'avenir, même quand il est particulièrement incertain, tout cela rassurez-vous, je l'ai toujours été depuis mon jeune âge.