Plus modestement que d'autres mes tigres . . . minuscules. Vous allez voir sont assez terribles quand même mais attention, attendez un peu. . .(car mon Internet par ondes hertziennes, ici, pour l'instant est trop aléatoire pour en parler et le vent souffle, une Tramontane déchaînée qui fait du bleu sombre sur la mer creusée et ridée) . . .
amers et arguments pour servir à des récits analphabiographiques et CONTES ABIOCEDAIRES
une affaire (tentative tardive) de mise en ordre décousue des occasions saisies ou perdues à mille entrées (va y avoir du boulot pour vous et pour moi)
lundi 14 juillet 2025
lundi 30 juin 2025
Surprise. Entre "10 chevaux" et "Encore quelques oiseaux".
. . . . . "mots et images dans l'apocalypse" lit -on en sous-titre de la revue Le Portillon.
Une revue . . . . , quelle histoire ! . . . où pour ma part, bien extérieur à tous ces efforts pour soutenir la publication, et je ne sais par quelles rencontres inespérées, après une longue vie baladeuse sinon aventureuse
et quelques divagations comme espion fondateur de l'amicale mondiale des agents secrets d'obédience francophone, puis comme chercheur nomade qualifié et enfin, rebondi en touche ou tremplin, dans le coin des lecteurs discutailleurs, batailleurs et prolixes du Nouvel Obs, j'étais admis aux côtés de ces vedettes que sont devenus des gens singuliers et rares du type (ou aussi bien de types tout autres !) par exemple François Matton, dessinateur, ascète, poète, écrivain, gourou non manipulateur, sage et fou unique, puis enfin sur Marsam cet atelier international de bande dessinée, moi arrêté depuis si longtemps, perché sur un pied, à Bibi Fricotin.
Vingt-cinq ou trente ans me séparaient de ces protagonistes pas encore nés en 68 qui pour moi est une date clé, ou qui étaient plongés dans des univers presque incompatibles avec le mien, de modernité, de spécialisations pointues autant que de cultures universelles que j'ignorais, moi, infiltré pseudo saltimbanque accompagnateur.
Et là quelques années après, et après une conversation avec Alain François, le meneur de jeu le plus modeste que j'ai jamais rencontré, qu'il soit d'Angoulême officiellement ou en free lance, ou d'ailleurs, voilà qu'apparaît entre les chevaux de l'apocalypse de Céline au terrible regard prophétique capteur de nos terrifiques peurs, obsessions et maladies, et ce texte peut-être sans folie apparente, plus encore terrifique de banal constat, de l'encore de retour dans nos voisinages peu tranquilles, Alain François, auteur, chercheur, graphiste, metteur en scène, photographe, portraitiste, critique, blogueur, théoricien de cet avenir qui nous attend et qu'il essaie déjà de capter ou de comprendre.
Merci à eux, me voilà donc pris en sandwich, avec mon petit texte de nageur perdu, entre sublimes chevaux fous et hyménoptères par essence vainqueurs de l'humanité.
Allez-y voir . . comme je vous disais du temps du Nouvel Obs, au coin du Net : revue.leportillon.eu, mots et images dans l'apocalypse.
mardi 24 juin 2025
Eponge (jeter l').
Peut-être arrêter de combattre. Contempler.
La force suprême serait de rester impassible.
Et bien sûr être heureux.
Chimère ? De quel côté se trouve l'illusion ?
Informatique.
Moi j'étais plutôt pour.
Mais quand je vois le fiasco de l'administration française qui a démantelé son maillage plus ou moins accueillant mais existant en personnel humain, présent dans les guichets et les bureaux, bien évidemment incapable dans ses résidus, le plus souvent, de bricoler les grosses failles d'un système mal conçu, je ne me dis pas qu'avant c'était mieux, c'était déjà à la fois kafkaïen et courtelinesque comme chacun sait, mais de plus en plus déferle, surajoutée, une autre catastrophe. La catastrophe informatique.
Au système en place , imparfait, contradictoire, lacunaire s'est peu à peu substitué un autre système dit virtuel, nous sommes bien d'accord.
Plus de tickets, plus de sacs même pas en papier, plus de factures, plus d'êtres de chair et de matière dure ou molle mais tangible, que des virtualités, c'est à dire des symboles-ersatz, des chiffres, des mesures, des statistiques, des bilans, des rapports des comptes-rendus qui s'en vont grossir les bacs, les réservoirs instables de très grosses machines dans lesquelles nous ne pénétrons que par petites fenêtres étroites et grillagées, par mots de passe et labyrinthe superposés et incompréhensibles, pour saisir des bribes impossibles à étaler, à comparer, à contrôler à moins de les (travail gigantesque en vrac et en désordre) de les rematérialiser, imprimer et remettre côte à côte, vraiment là, pas susceptibles de disparaître d'un mis clic et de devenir introuvables, archivés par des forces et des intelligences non pas supérieures mais bornées et butées.
Ainsi une chappe fluide ramifiée, gluante, recouvre peu à peu le monde accessible qui à vrai dire existe encore et, la preuve, continue à nous faire des ennuis, forts, réels, douloureux, mais ce qui est nouveau c'est que cette couche transparente coulant comme un sirop visqueux, nous empêche de saisir les choses par le manche et nous colle tantôt au plancher tantôt au plafond de nos cases en forme de cubes où nous voilà nous-mêmes empégués (du provençal et de l'occitan tantôt au sens de collé, englué ou carrément ivre).
Trous d'ombre.
Cet encadrement de ma fenêtre qui délimite des dégradés de vert essentiellement, avec au sol la perspective d'un sentier dallé de pierres inégales et vers le ciel des branches basses tendues comme des bras, aussi connu et rebattu soit-il à mes yeux, comporte des trous, des trous d'ombre spécialement. C'est dans ces trous d'ombre que se passent des combats d'oiseaux entre eux, des combats d'oiseaux et d'écureuils, des disparitions de bourdons et de libellules.
Ce monde minuscule où copulent des punaises vertes et s'enivrent des papillons est pour moi, à mon échelle de plus en plus réduite, une galaxie.
lundi 23 juin 2025
Vingt-troisième (suite).
Comment a pu réapparaître ce bout de papier avec photo d'une oeuvre monumentale que je n'ai jamais vue ?
C'est simple : enfoui dans un paquet d'images qui n'avaient rien à voir. Et si je ne me souviens pas d'avoir vu cette sculpture étonnante c'est qu'elle ne fait que figurer comme illustration sur le billet d'entrée d'un site archéologique que j'ai eu l'occasion de visiter. Je garde ces documents, je viens d'en parler, comme marque-pages de mes lectures. Et elle ne figure sur ce billet d'entrée, mis de côté parmi d'autres, que comme image iconique générale des sites, de tous les sites mexicains dépendant du conservatoire archéologique national. Voilà pour l'occurrence.
Revenons à l'essentiel : qui est de savoir qui est vraiment celle que je n'ai jamais vue, cette Coatilicue, déesse ici présentée et photographiée dans toute sa majesté de pierre monolithique, un seul bloc de douze tonnes, deux mètres cinquante de hauteur, aussi profonde que large et décapitée, me dit-on après un brève recherche.
Surprise et sacré morceau.
Cette statue effrayante, bardée de mains coupées, de crânes, de serpents, de cœurs arrachés, de griffes, a une histoire post-colombienne bien documentée et aussi, bien sûr pré-colombienne, mal documentée sinon par sa place dans la mythologie aztèque. Cette déesse mère archaïque, mère du soleil, mère d'une fille dont la tête coupée devint lune, découverte en aplanissant la place centrale de Mexico, outre sa vie tumultueuse et tragique de mère immaculée mais calomniée de 400 enfants (!) qui voulurent la tuer et que finalement elle tua, a cette particularité, peut-être en tant que maîtresse de la terre, de la mort et de la renaissance, d'avoir été enterrée et déterrée plusieurs fois. Mais ce n'est pas tout.
Découverte en 1790 par un astronome (elle est depuis devenue aussi, pour certains astrophysiciens, le nom d'une supposée étoile géante explosée et devenue mère du soleil et de notre monde), à la place de ce qui deviendra la cathédrale de Mexico, elle fut, par crainte de sa laideur et de sa puissance, aussitôt réenterrée. Effrayante elle l'est cette archi-grand mère mythique, tellurique, énorme, surdimensionnée, mais surtout, aussitôt déterrée elle avait le pouvoir d'attirer à nouveau les descendants de ses petits enfants, finalement peu convaincus de christianisme plus de 300 ans après leur évangélisation.
Le 5 septembre 1803 elle fut redéterrée pour le bon plaisir de Humboldt, alors de passage, qui la qualifia d'idole colossale, puis aussitôt réenterrée.
En 1823 on la re-redéterre pour en faire un moulage envoyé à Londres. puis on la réenterre encore, apparemment toujours pour les mêmes raisons.
Enfin, depuis 1964 elle a trouvé place au musée anthropologique de Mexico.
Bien digne, en tant qu'intruse, de faire une vingt-troisième lame féminine, mère porteuse de tous les engendrements, pour nous, minuscules et multiples dieux destructeurs de la terre qui avons mission de la régénérer après le passage de nos utopies (arcane 21) puis de nos sinistres folies (arcane 22).
Vingt-troisième.
Quand une préoccupation se fait jour, à la recherche d'une issue, d'une image, d'une référence oubliée ou même simplement de précisions suffisantes sur quelque chose que je sais déjà mais incomplètement, il n'est pas rare que quelque signe de réponse apparaisse.
Quelquefois au contraire, pour des questions cruciales, je n'arrive à rien, rien ne se dessine clairement. C'est l'impasse, coincé au pied du mur lui-même flou, ne servant même pas d'écran de projection de désirs ou de représentations qui devraient l'emporter sur d'autres et m'ouvrir une voie de recherche.
Là . . . . . reprenant de vieux marque-pages, j'en ai des tonnes, lisant 36 trucs à la fois, documents, romans, biographies, etc . . . gardés en paquets, cartes postales achetées pour compléter mes propres photos ou s'y substituer, tickets d'expositions ou de représentations gardés en souvenir pour avoir la date et le lieu exacts, vieux courriers, enveloppes, articles découpés pour ne pas perdre de temps à rechercher des références, bref, mais alors là tout à fait par hasard au milieu d'un petit tas de cartes postales, apparait, surgissement totalement inattendu et bien totalement oublié, un rectangle avec une image , celle d'une étrange sculpture monolithique portant au revers
Coatlicue, Museo National de Antropologia , Mexico 1991, Consejo nacional para la cultura y las artes, Instituto Nacional de Antropologia e Historia
avec un tampon tronqué :
Zona arqueologica de . . . /