dimanche 21 avril 2024

F de Fiction.

Drôle d'affaire que la fiction.

Fable de toute vérité conquise.

On ne peut qu'imagine le réel.

Ainsi dites-vous bien qu'ici nul souci de rapporter le vrai. Impossible. Tout est reconstruit et jusqu'à être remonté et décapé d'oxydation de chaînes de souvenirs, tiré(e)s de puits si profonds ! pouvant aller quand j'avais quatre ans, ( exemple blason historique : les maquisards des FFI entrant dans le village, drapeau bleu blanc rouge et voiture marqués en noir de grandes initiales des Forces Françaises Intérieures lors de la Libération, image vue et vécue de la fenêtre où je me tenais debout sur un tabouret soutenu par mes parents) jusqu'à ces premiers souvenirs, enfouis sous les couches intermédiaires de soixante-dix-neuf ou quatre-vingts ans bientôt.

Commentaire implicite : je ne peux qu'avoir vécu ça, ce jour mémorable, le souvenir est profond au sens où il m'a si fortement marqué que j'en vois bien encore les couleurs et la lumière, mais aussi je sais qu'il fut maintes fois raconté, remémoré, réactivé dans le roman familial. Il ressemble sans doute à ces visages reconstitués "par artistes" à partir de crânes retrouvés et nettoyés par les archéologues préhistoriens.

vendredi 15 mars 2024

VST. Exceptionnel triangle.

C'est curieux que personne n'y ait pensé.

V, S et T forment le triangle Nîmes, Rodez, Barcelone. On peut si on veut y ajouter Sète pour en faire un losange ou un cerf-volant. 

Ce triangle, en peinture, c'est celui des illuminés repoussés, créateurs inspirés par les formes élémentaires, les matériaux pauvres, le monde dévasté, champ de batailles obstinées, producteurs d'oeuvres qu'un certain public souhaiterait "mettre à la décharge".

Le monde de Viallat, son empreinte, sa marque banale et impossible à confondre, éponge  mille fois reproduite, chargée d'arcs en ciels modestes et jamais répétée, seul survivant de ces géants solitaires, né non loin de et vivant à Nîmes, de l'immortel et colossal Soulages ayant travaillé son regard scrutateur à Rodez et un peu sur l'île-montagne de Sète pour y changer de lumière pour en descendre et fendre la mer de ses bras puissants, mort à Nîmes, de Tapiès homme des cités et espoirs dévastés, de lacérations, entailles, griffures, sur fond de poussière et de sable, enraciné, aujourd'hui plus que jamais par sa fondation, dans Barcelone, capitale blessée.

Dans cette portion du Grand Sud méditerranéen où toute une séquence d'histoire de la peinture s'est déroulée, traversée par Courbet,  Matisse, Derain, Picasso ou bien sûr Dali, loin de Paris, loin de côtes devenues plus riches, plus bleues, fréquentées plus tard et promises à la surexposition cosmo-commercialo-médiatique, ils font figure, encore souvent décriés, de lumière et de gloire isolées, universellement reconnus et peu prophètes en leur pays. 

samedi 2 mars 2024

L (de ces lieux)



Celui qui revient le plus souvent dans mes rêves.

La première maison de Rio. Ou au moins un morceau.

Nous ne sommes restés au Brésil que deux ans mais c'était notre premier long séjour à l'étranger, le plus marquant peut-être pour nous, un séjour d'explosion des sens, ça commençait mal pourtant.

D'ailleurs mon prédécesseur qui venait pourtant de Bombay où il était en mission précédemment, n'avait pas tenu le choc. Il avait décidé, écrasé par ce retour à la misère, à la crasse, à la chaleur suffocante, d'abandonner son poste, de rentrer en France à ses frais au bout d'à peine quelques semaines.

On nous avait indiqué un hôtel propre et pas cher situé sur une belle place assez proche de mon lieu de travail, mais qui sentait le désinfectant frais répandu tous les jours (accueil fatal pour nous, néophytes des tropiques, d'autant que nous venions de voir "Mort à Venise" à Paris, quelques jours avant de prendre l'avion) et ensuite dans une rue proche qui avait compté des demeures bourgeoises, dont celle occupée par Paul Claudel, ambassadeur de France ici durant la fin de la guerre 14-18, un appartement exigu, bruyant, malcommode comme accès et communication des deux pièces, mais que nous avions du adopter un temps pour les mêmes raisons de commodité des déplacements à pieds dans cette énorme ville. Ce quartier central était, par ailleurs pourrait-on dire, s'il était permis de faire abstraction des hommes et des femmes le peuplant à certaines heures, une vraie cour des miracles. Mendiants vêtus de loques, estropiés rampant au sol sur des patins bricolés faute de fauteuils ou de béquilles, aveugles les yeux crevés de plaies, visages patibulaires de passants pressés traversant en diagonale l'espace (j'ai pris à la suite de ce type d'expérience l'habitude de prendre cet air de tueur à gage quand je traverse une zone urbaine à risques). Puis nous avons eu la chance.

Assez rapidement, par cooptation, nous avons pu prendre la place d'un attaché d'ambassade qui lui, désolé qu'il était, devait rejoindre son poste à Brasilia. C'était au moment du grand charroi des meubles et personnels des dernières administrations et services annexes jusque là récalcitrants à ce chambardement et à cet exil (députés, sénateurs, diplomates étant les derniers évacués de la Superbe Rio devenue ex capitale).

Nous avons donc par privilège de recommandation, habité plus de neuf mois le rez de chaussée surélevé et le premier étage de cette très grande maison familiale haute de cinq étages. Elle était l'unique survivante de l'urbanisation massive. J'ai vérifié, elle est encore là, dressée, aujourd'hui, entourée d'étouffants buildings et surplombée par une favelle, plus que jamais menacée avec cependant l'avantage d'être à deux pas de la mer.

Cet appartement duplex était trop grand pour nous et trop cher en loyer dans ce Rio super Côte d'Azur où j'avais un salaire plus important qu'en France avec la prime d'éloignement mais où nous étions, tous comptes faits, assez pauvres. Parenthèse, par la suite, quand je serais entré au circuit des postes diplomatiques, on me proposerait sans rire d'être attaché culturel à San Francisco où le titre qui n'attirait plus grand monde bien qu'apparemment enviable et mirobolant offrait un gain inférieur à celui des éboueurs locaux

Nous avons cependant, entre temps et dans un contexte encore d'euphorie, ce départ avait été vécu comme une aubaine inattendue, cédé à la tentation d'occuper ce lieu.

Bien nous en a pris. Il faut dire c'était un logement unique bien que sans grand confort. 

La maison avait été construite par un ancien fabriquant de fenêtres d'aluminium qui y logeait, par tranches d'âge, y régnant encore et s'étant réservé le haut agrémenté d'une immense terrasse, étage par étage, toute sa descendance. Nous n'y occupions, simples très provisoires locataires, pièces rapportées à la famille hiérarchisé, et il se trouvait justement que nous y étions inclus par là, au moins dans la superposition de générations, les plus jeunes, que le bas.

Le bas du bas n'était pas super-agréable et manquait un peu de lumière malgré ses belles grilles et sa vue sur jardin en contre-bas mais l'entrée était spacieuse et menait par un superbe escalier de marbre tout droit à un étage qui avait été le grand salon de réception et de musique de la maison avant d'être réaménagé et loué à des étrangers pouvant garantir un paiement en dollars. Entre autres bizarreries l'espace contenait un bas-relief de Diane chasseresse accroché à la rampe protégeant la cage d'escalier et, sur le mur du fond du grand salon, face à cet escalier, une petite lumière ronde et incandescente  s'allumait quand l'un des occupants très légitime héritier supérieur utilisait l'ascenseur qui ne s'arrêtait pas, ou plus, chez nous, gens d'en bas.

Finalement nous avons vécu là peu de temps mais comme des princes, recevant nos nouveaux amis français et brésiliens qui s'extasiaient sur l'escalier à balustrades nobles, sur les colonnes supportant l'ensemble du bâtiment, sur la Diane chasseresse de plâtre, sur la vue que nous avions du petit jardin tropical avec ses deux palmiers voisins des colonnes, faisant face au fond de la rue Anchieta, sur les gigantesques rochers qui sous la favelle et aux approches du Pain de Sucre, se transformaient en spectaculaire cascade les jours de pluie, sur la proximité de la petite plage du Leme assez tranquille où nous posions souvent nos serviettes pendant le bain, ayant garde de ne pas y laisser traîner, à côté, de vêtements ou chaussures trop neufs.

C'est là en mangeant la feijoada maison que nous osions faire, en buvant force caipirinha, que, grâce à la prof de dessin du Lycée français qui était devenue une copine et qui nous avait introduits, nous avons connu une bonne fraction de la jeune garde montante des plasticiens de Rio de l'époque, dont le graveur Eduardo Cruz venu du Sud qui dessinait des gauchos, ces cow-boys qui jouxtent l'Uruguay ou le très turbulant inventeur d'une planète où sont relégués les gens très riches et très laids, Fernado Duval, dont je vous parlerai un jour.

jeudi 29 février 2024

Sagesse (avez-vous parlé de ?)

Manque total de chance ou plutôt de cohérence pour un vieux philosophe en herbe.

Car en effet, philosophe on ne l'est pas, au grand jamais encore moins, sage, jamais au grand jamais on ne le devient, on peut tout au plus y tendre. C'est déjà prétentieux que d'y tendre.

Foin de ces étiquetés tels lors des débats. Avec pancarte sous la photo ou sous la tronche directement. Ils me font rire. Ou carrément m'attristent. Guignols. Commission de sages (désignés de l'extérieur du cercle) peut-être; mais philosophes auto-proclamés  . . .

Pour en revenir à ma pomme ( toujours ou presque de discorde ) si je me suis intéressé à la philosophie ce n'est nullement dans l'espoir de devenir sage, je n'avais pas l'étoffe. Mon tissu est fait de trop de soif et de joie à aspirer à des situations nouvelles, de trop de curiosité et de sybaritisme pour y prétendre. Donc je peux dire que la philosophie faisait, à un moment donné de ma vie, fondamentalement partie de ces expériences avec autour d'autres pratiques dont quelques unes au moins aussi vitales ou presque aussi passionnantes.

Mais il se trouve quand même que l'enseignement de la philosophie et la lecture des philosophes, et c'est déjà en grande partie contradictoire avec ce que je viens de dire, a été au moins un quart de ma vie, que même en dehors de cette activité limitée dans le temps, j'y puise souvent perspectives et référence et qu'en outre j'ai beaucoup aimé la fréquentation de quelques uns réputés tels en quelque manière : Montaigne, Descartes, Leibniz, en profondeur, Alain au vol, Sartre lui-même, observateur du monde de sa terrasse du Flore, Husserl, Merleau-Ponty (réenfanter la vision du monde) et en-deçà les présocratiques dont Héraclite, sage et dédaigneux, le Nietzsche antique, et même le super-géant Platon, visionnaire inégalé qui au lieu d'être dans un premier temps poète aurait fait un accompli cinéaste du fantastique. Sans parler de l'infatigable Marx, Anthée porteur de mondes et son troupeau de pilleurs, commentateurs. parasites et détrousseurs naufrageurs.

Ceci dit, voilà que (effet de mon âge préhistorique, j'ai lu que chez nos ancêtre ces dents devenues inutiles et parfois nuisibles pouvaient tardivement servir à mastiquer de nouveau chez un être humain mangeur de viande crue ayant massacré ses premières molaires au fil des ans, de mon métabolisme propre, de la lune et ses effets sur les germes et plantations ? ou répercussion anormale des perturbations cosmiques ? vengeance des dieux ?) j'ai trois dents de sagesse, deux en haut, une en bas de mes maxillaires, qui me poussent, bousculent les autre et me font à tour de rôle ou toutes ensemble, horriblement mal.

mardi 27 février 2024

Cet homme qui sourit.

 C'est incroyable, dans le contexte actuel, au vu de sa propre situation, il ne devrait pas avoir l'air aussi aimable. Il sourit et il n'y est pas tenu. Il sourit et ce n'est pas pour la photo. Et ce n'est peut-être pas un code . ( Reportez-vous à l'étude d'André Gunthert "Pourquoi sourit-on en photographie". C'est . . . ou ça a l'air naturel, autant que ce mot ait un sens. Il y a des gens comme ça. Que ce ne soit pas commercial, je le crois aussi. Quand on va au drive chercher ses provisions, beurre, bananes, farine, œufs, conserves, vinaigre, huile d'olive, et autres aussi banales, c'est pour aller vite, ne pas perdre son temps à hésiter dans les allées du super en scrutant toutes les étiquettes et qu'on a commandé des produits qu'on connaît et qu'on a au préalable sélectionnés. On peut rester poli, dire un mot gentil, plaisanter, reconnaître la personne, mais c'est fait pour passer en filant, tout dans le coffre en vitesse, il me tarde de rentrer chez moi, déjà ranger tout ça c'est du boulot et bientôt il est l'heure de la sortie des bureaux et des embouteillages à chaque croisement, vite, pas de temps à perdre.

Et bien non, croyez-le bien, le type me reconnait, il y a peu de temps qu'il est là, la rotation des employés en dit long sur le privilège confortable et lucratif que représente ce travail (je parle par anti-phrase c'est sûr) mais peut-etre pour lui après tout et après avoir galéré c'est quand même une aubaine. La dernière fois déjà nous avons un peu conversé, la météo, le changement de climat. Il a eu le temps de me demander si je pensais que tout ça allait s'améliorer, et aussi de me dire qu'il avait seulement un enfant.

Ses yeux très bruns rient, ils ont l'air de chercher le contact, la conversation, l'échange. C'est vrai on a un peu plus de temps en province mais quand même c'est rare à ce point. Cette fois encore il aurait bien taillé une bavette malgré les voitures qui se rangent dans les stands et les clients qui font sonner les bornes avec leur carte ou leur téléphone pour appeler leur commande.

Il s'attarde et a encore le temps de me dire, après l'attendu "passez une bonne journée", "oui et vous allez pouvoir profiter d'une éclaircie cette après-midi".

Pour ne pas être en reste je lance en chargeant mes courses et en lui rendant les sacs de papier de la dernière fois : heureusement, c'était jour de lessive chez nous. D'habitude on rate pas une occasion de rincer à la bonne pluie chargée de pesticides, une dernière fois !




lundi 26 février 2024

Absent.

Parfois je suis absent, poursuivant 36 lièvres à la fois.

Ainsi il est bien possible qu'un jour je me délocalise.

La mono-manie, l'obsession de la tâche unique n'a jamais été mon truc, ni ma tasse de thé. Expression qui supposerait encore, condition suspensive, que j'aime le thé. Or j'ai tout essayé, je n'arrive à aimer aucun thé. Le café convient mieux à mon fond de rêveur lymphatique et paresseux contrarié.

Mon regard s'enfonce, revient attentif, ou se perd.

L'enracinement qui me guette quand je deviens casanier, quand je cultive à ma manière sauvage ce lopin de terre, résidu atavique peut-être, pas le lopin mais mon attachement à lui, m'insupporte fondamentalement. Il y a là une contradiction profonde. On ne re-passe pas à rebours du nomadisme à l'agriculture, au labour appliqué à ce sol ingrat.

Je suis très loin d'ici souvent. Loin de vous sans vous oublier pour autant.

Par exemple ce matin j'ai encore rêvé, présent avec moi dans un lieu inconnu, c'était peut-être une île, l'air y était humide et frais, d'un ambassadeur que j'ai eu au-dessus de ma tête en Afrique, à Dakar, en fait au-dessous de mon bureau qui était au dernier et troisième étage avec un balcon et une magnifique vue sur la mer comme vous savez, le sien étant au premier, traumatisé qu'il était par les ascenseurs. Nous parlions dans un moment de loisir, hors toute tâche urgente ce qui dans la réalité n'était jamais arrivé, des avantages et inconvénients d'une vie en province, impensable pour lui et d'une vie à Paris, difficile à choisir pour moi même si de temps à autre j'ai beaucoup aimé y flâner, y voir des spectacles, des expositions et y retrouver des amis inconditionnels et indéracinables de cette capitale. 

Même si j'étais arrivé à aimer vraiment Paris, et j'y serais arrivé à force d'y vivre plus longtemps, j'aurais toujours, il me semble, rêvé sur des cartes, des guides de voyages et eu besoin d'horizons inconnus, de déplacements, d'espaces échappant à l'urbanisation, de rencontrer des gens hors des cercles déjà connus.

Il m'arrive aussi de rester de longues heures, voire des jours, loin d'un ordinateur ou d'un téléphone connecté ou même loin de ces bibliothèques auxquelles je suis tellement attaché, où je classe par genres, les livres majeurs à mes yeux, ceux que j'ai plus ou moins emportés partout, poètes et philosophes, souvenirs de mes recherches, toutes sortes de documents sur les lieux où j'ai pu vivre, dernières acquisitions, apparentes trouvailles susceptibles d'éveiller une curiosité, une forte excitation nouvelle, quelques très rares grands classiques fondamentaux, quelques dictionnaires, Gaffiot, Littré, (Quillet), vieilles encyclopédies, Robert en six volumes, etc . . . 

Lourdeurs. Impedimenta.

Or je suis un piéton, un randonneur solitaire, sans sac à dos, un pèlerin des sites sacrés, mains, tête et épaules nu/e/s, essentiellement, un nageur sans palmes occasionnellement, et surtout un enquêteur observateur amateur d'espaces, de parcours, de repères visuels, de conversations  et de curiosités accessibles sans bus, sans métro, sans vélo.

Finalement je fais partie de ces dilettanti (attesté par Balzac et Jules Verne) qui se passionnent toujours pour les mêmes objets mais avec de multiples alternances (voir, écouter, observer, écrire, dessiner, organiser des rencontres, monter des coups, tenter de comprendre, pénétrer des lieux solitaires, excentriques, m'assoir au bord de la mer, découvrir des ruines, jardins, berges, rives, ce peut être aussi des places publiques, je ne suis pas agoraphobe, choisir mon environnement, tenter de le transformer, au moins imaginer ce qui pourrait être transformé, lire indifféremment toutes formes d'écrits, de documents, de poèmes, de romans oubliés ou non, de biographies, d'histoires locales, aller au-devant des dernières recherches de l'archéologie, de l'ethnologie, explorer la peinture, l'architecture (et accessoirement les bizarreries humaines). 

Ainsi je vous regarde, quand je reviens, avec un sentiment d'étrangeté. 

Je ne vous avais pas vu sous ce jour. Bizarres et lointain, vous êtes. Du coup, je vous trouve chaque jour plus intéressants sur fond de ces choses et de ces êtres lointains que j'ai pu connaître, que je remémore, que je retrouve en songe. Vous avez quand je vous retrouve un air de sérieux, de constance, de stabilité, de puissance qui m'avait, lors de fréquentations quotidiennes, échappé. Si j'en suis plus zombi vous en êtes, aussi lointains soyez vous, plus vivants plus forts. Proches en quelque sorte.

Ainsi, je vous le promets depuis longtemps, vais-je pouvoir vous décrire un à un, successivement et en détails, (vous allez enfin entrer dans mon récit) tel que je vous vois, sans vous nommer.

Car mes yeux absents vous voient, vous observent.

Retournement du miroir que je promène.

(s') Attendre à tout.

 Plus que jamais il est nécessaire de s'attendre à tout. Mais comme on ne sait pas à quoi ça ne sert pas à grand chose.