jeudi 4 avril 2019

I d'imperfection(s).

L'imperfection est notre raison (au sens de constitution logique) d'être.
C'est vrai, si le fait même que nous puissions imaginer la perfection, le parfait, nous renvoie à un autre monde, un monde supérieur qui n'est pas le notre,
celui d'une divinité (supposée par bien des hommes . . . et que de spéculations ou croyances étranges selon les peuples !) qui pour communiquer avec nous, par ses forces, par ses dieux secondaires, ses émissaires prophétiques ou par son fils peut-être, devrait descendre d'un cran majeur et s'abaisser jusqu'à nous pour se manifester en assumant et en passant par le chemin de notre propre imperfection . . .
ou bien à l'idée de perfectibilité de notre monde, de nous-mêmes, de nos œuvres et nous suggère des utopies (imaginées par quelques uns seulement, avec des succès très divers, du bûcher au parti unique).

De fait, la perfection est totalement hors de nous, elle est l'irrespirable, l'inhabitable, ce en quoi nous ne pourrions vivre.
Si, au contraire, nous sommes vivants, incarnés, projetés, enracinés, individualisés dans un corps si unique et typé, même son odeur est unique, dans un monde, dans un être, si nous sommes tous si irremplaçables sur cette foutue planète si esquintée déjà, souvent en raison de recherches de totale perfection de pouvoir ou de profit, rarement altruiste et humaniste, c'est que nous sommes immergés, nourris, productifs et constitués d'imparfait. 
Alors, réveillons-nous de tous ces sommeils d'ombres et nuages ou prétextes théologiques qui embrument encore nos visions, n'est-il pas ridiculement, dérisoirement illusoire de penser encore en ces termes spéculatifs ?
Et peut-être n'est-il ni inutile ni absurde / mais peut-être cela pourrait nous mettre en route vers . . . ? / de devoir, pour rester encore crédibles, actuels, comme certains s'y sont aventurés depuis longtemps, de tenter de définir la supposée perfection (posée encore là comme idée ?) comme négation de tout ce que nous pouvons ou même pourrions (maladroitement, inadéquatement et donc imparfaitement) en affirmer, en dire. Comme ces théologiens (plus humanistes que mystiques, quoique . . .) qui ont tenté jadis de le dire, à l'envers; évoquant non pas ce que Dieu est, mais ce qu'il n'est pas et de le dire en niant ces attributs (éternité, perfection, etc . . . ) qu'on lui avait jusque là collés sur le dos.

Donc certains ont pu le voir, je taille des sphères (et aussi des cubes) dans mon jardin.
Mais pourquoi justement des sphères ?
C'est assez désespérant, c'est ce que je me dis en retaillant vainement quelques haies où je sais qu'il n'y a pas de nids d'oiseaux.

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