mercredi 10 août 2022

B de Barbe.

 Ce n'est pas mon habitude de parler pour rien de ma barbe, cependant je me dois ce matin de le faire, c'est peut-être un signe.

Car depuis toujours et surtout maintenant en ce millénaire ou plutôt ce siècle bien avancé, depuis le Bug mondial qui n'a pas eu lieu en 2.000, depuis toutes ces annonces et prophéties multiethniques de fin du monde, ( et n'oublions pas, mini signe mais pas si mini, avant coureur des dérèglements dans nos populations, depuis les Gilets Jaunes qui ont presque réussi à paralyser, au moins chez nous en notre hexagone réduit mais paradigmatique, nos trafics et nos pronostics, donnant le la, la note des refus, absurdités et de nos vraies impuissances), depuis la Pandémie et la grande et bien utile guerre ouverte des masques et anti-masques, depuis la Grande Canicule planétaire et égalitaire, depuis que la croute de notre sphère, incendiaires suicidaires, lanceurs de briquets et de mégots ou pompiers pyromanes, brûle ses quelques résidus de forêt originaire, primaire, ou replantée et industrialisée sans trêve et sans répit partout, depuis qu'au mieux couve le feu, depuis que nous avons peur comme jamais que le ciel noir ou la terre brûlée en aient assez de nos galopantes, autogénérées et saccageuses grouillantes engeances, nous guettons tous des signes, 

pas seulement ceux que nous adressent nos dirigeants qui n'en peuvent mais et sont condamnés à survivre tant bien que mal un peu comme nous, mais eux, plutôt mieux et en faisant mine de savoir où ils vont et surtout où ils doivent à coup sûr et de fouets nous mener. Je veux parler des signes du ciel obscur et de la terre craquelée que nous attendons tous. La pluie, l'orage, en cette période irrémédiablement sèche où le monde entier et la garrigue ici, vont ressembler au Sénégal où  / sauf pendant la période dite d' "hivernage" (terme colonial d'origine militaire signifiant que toute manœuvre devenait, vu les circonstances météorologiques, sinon impossible, du moins difficile, voire extrêmement difficile et finalement inutile), période de grande chaleur humide et de pluie à tout rompre, vers le mois d'août  / . . . où le ciel était bleu, très bleu, d'un bleu monochrome, irrémédiablement bleu d'un bleu ciel si sombre dans son omniprésence dominante et sans nuage que n'en naissaient qu'insolation, violente sècheresse, éclatement des écorces, désertification.

Donc à ces signes extérieurs, atmosphériques qui ne viennent pas s'opposer aux discours catastrophistes qu'on nous assène, politiquement, scientifiquement, maladroitement, cruellement surtout, en totale inconscience des ravages et sans garantie du gouvernement, il serait peut-être bon de substituer ces signes naturels ou intérieurs qui nous viennent. 

D'autant que dans leur univers, mais sorties de leur cadre, de leur niche, de leur sphère matérielle, hors tout discours officiel, les bêtes se mettent à (nous) parler, à manifester sous nos yeux, à crier à notre face que tout va mal. Dernier témoin de cette vague de créatures sorties de leur univers clos, partiellement extérieur au nôtre mais le jouxtant, après quantité de singes, frelons, araignées, tiques, moustiques, porteurs de toutes sortes de dangers biologiques pour nos cellules, d'êtres minuscules enfermés dans les forêts impénétrables mais pénétrées qui sont venus infecter notre sang, d'invasions indirectes en dû retour, des parasites de poissons doués de poisons, chauves souries et Cie, pangolins et laborantins. . . 

le bélouga au corps si blanc, si beau, dans l'eau boueuse et polluée, qui remontant la Seine s'est exposé à ceux qui, prétendant l'aider, l'ont "euthanasié", représentait un signe d'une autre nature.

Et soyons clair, en aucun cas je ne confondrai les perspectives et ne mêlerai mes petits ennuis de peau et de poil aux graves désordres subits par tout le règne minéral, végétal et animal de notre univers, cependant . . .

Oui, cependant, depuis plusieurs jours ma barbe st anormalement dure, presque métallique.

Certes j'ai vieilli et il est possible qu'elle ait naturellement durci depuis ma jeunesse en devenant grise et blanche. J'aurais pu moi aussi, profitant de l'occasion, prendre l'air d'un prophète ou d'un aventurier aux traits burinés et pas rasé. Mais non, je préfère, négligeant l'apparence de celui que j'ai été ( un vrai baroudeur on aurait dit, parfois, quelle apparence !) . . . donc, non, je me rase presque tous les jours ou du moins j'essaie, mais voilà.

Voilà qu'aucun rasoir n'en vient à bout. Ma barbe en ce siècle fort avancé est dure comme fer. Elle tinte ou se couche roseau flexible, bambou miniature et résiste à toute lame motorisée ou manuelle. Voilà pour moi un signe des temps . . . , serait-ce que je me suis endurci à ce point ? métallisé , cuirassé ? tentant d'éviter l'extinction peut-être prévisible de l'espèce , déshumanisé ?

 

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