jeudi 10 novembre 2022

Extraterrestre.

 Ce qu'il ma été donné d'imaginer dans ma tête, en matière d'extraterrestres, quand je lis des passages de Science Fiction où on voit des êtres venus d'ailleurs agir sans que soit précisée leur apparence ou au cours de rêves ou d'apparition d'images passagères qui ont pu et peuvent encore me hanter (bien évidemment influencés par lectures et visionnements) n'est généralement fait ni de petits hommes verts ni de robots rampants, ni de monstres issus des profondeurs réelles d'un inventaire biologique des fonds marins, du type êtres gluants et transparents apparentés aux plus hallucinants de nos cauchemars. Ils s'apparentent plutôt à ces êtres que j'ai cru voir réellement de mes yeux, de temps à autres, en un éclair (par exemple quand quelqu'un qui nous est familier se montre tout à coup sous un tout autre jour plus que surprenant). C'est sans doute que leur intérêt en tant qu'extraterrestres envahisseurs (ainsi que sans doute celui de l'écrivain ou du scénariste) est de faire qu'ils nous ressemblent au point de se confondre avec nous.

C'est bien là, pourtant, lors de leur apparition, en dépit de leur ruse ou de celle du cinéaste jouant sur une sorte de double fond caché de la ressemblance, leur aspect le plus inquiétant ou angoissant. 

Depuis, me semble-t-il, la série "the Invaders" (1967), certains cinéastes l'ont bien utilisée cette non-dissemblance, cette parenté, cette proximité au moins apparente n'ajoutant à l'apparence de ces faux semblables qu'un détail discordant, qu'une particularité mineure permettant de les différencier, tel le petit doigt qui ne se plie pas ou une marque de fabrique, cachet distinctif imprimé sur le corps. Il faut bien avouer que cette pénétration dans nos rangs déjà si variés et pittoresques - l'espèce humaine étant tellement riche de toutes sortes de types, de variantes locales - de ces purs aliens irréductibles à notre humanité plus riche de coutumes, de croyances, de comportements que différenciée biologiquement, que cette intrusion peut créer l'effroi. Et cela d'autant plus que les deux modèles humain et non humain vont pousser à fond la ressemblance. Au point parfois de se ressembler presque parfaitement, si le héros est "retourné" par les envahisseurs hostiles ou parfois dédoublé dans certaines fictions renvoyant aux mystères insondables de l'identité et de la gémellité. 

Mais alors comment ne pas voir, face à celui qui nous fait face et nous regarde dans le miroir, que cet appel aux extra-terrestres dans l'espace de notre territoire imaginaire n'est encore pour nous, race humaine imparfaite, qu'une incapacité à nous reconnaître dans les avatars et les formes complexes de nous-mêmes que la nature, l'histoire ou la société, ou parfois notre puissance à imaginer ou à tenter d'anticiper et d'expliquer, dans les méandres de notre for intérieur, nous renvoie ?

Heureusement de tous temps au contraire, certains ont réussi à se reconnaître, au-delà de l'humanité restreinte, de l'humanité limitée à quelques mammifères "pensants",  dans nos frères animaux et aussi végétaux.

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