vendredi 15 mars 2024

VST. Exceptionnel triangle.

C'est curieux que personne n'y ait pensé.

V, S et T forment le triangle Nîmes, Rodez, Barcelone. On peut si on veut y ajouter Sète pour en faire un losange ou un cerf-volant. 

Ce triangle, en peinture, c'est celui des illuminés repoussés, créateurs inspirés par les formes élémentaires, les matériaux pauvres, le monde dévasté, champ de batailles obstinées, producteurs d'oeuvres qu'un certain public souhaiterait "mettre à la décharge".

Le monde de Viallat, son empreinte, sa marque banale et impossible à confondre, éponge  mille fois reproduite, chargée d'arcs en ciels modestes et jamais répétée, seul survivant de ces géants solitaires, né non loin de et vivant à Nîmes, de l'immortel et colossal Soulages ayant travaillé son regard scrutateur à Rodez et un peu sur l'île-montagne de Sète pour y changer de lumière pour en descendre et fendre la mer de ses bras puissants, mort à Nîmes, de Tapiès homme des cités et espoirs dévastés, de lacérations, entailles, griffures, sur fond de poussière et de sable, enraciné, aujourd'hui plus que jamais par sa fondation, dans Barcelone, capitale blessée.

Dans cette portion du Grand Sud méditerranéen où toute une séquence d'histoire de la peinture s'est déroulée, traversée par Courbet,  Matisse, Derain, Picasso ou bien sûr Dali, loin de Paris, loin de côtes devenues plus riches, plus bleues, fréquentées plus tard et promises à la surexposition cosmo-commercialo-médiatique, ils font figure, encore souvent décriés, de lumière et de gloire isolées, universellement reconnus et peu prophètes en leur pays. 

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