dimanche 23 novembre 2025

Restera à parler une autre fois de Perpi . . ....

 . . . gnan.

La mystérieuse et parfaitement méconnue star des villes méditerranéennes, raptée pour l'instant par l'extreme droite, pour parfaire cette vision d' un arc méditerranéen légèrement outrepassé sujet à ces constants retours passionnés, quitte à poursuivre un peu cet arc au-delà, jusqu'à Alicante et Pise.

Un Perpignan de Maillol à Dali aux racines plus profondes. Un Perpignan des remparts disparus, pas tout à fait. Un Perpignan du vent bénéfique, des façades modernistes, de Loge de Mer et des trabucayres ou Trabucaire, ces passeurs, par eau, par terre, de tout ce qu'on voudra (et aujourd'hui parenthèse avec T majuscule devenus maison d'édition de résistance).

Un Perpignan qui ne trouve souvent et par ailleurs, en matière de résistance, que celle aux assimilations franco-occitanes et qui cherche sa place secondaire et méprisée en Catalogne Nord transfrontière et ne parvient qu'à remplir ses banlieues de hauts édifices de béton se tenant mutuellement pour horizon et extensions de petites maisons cubiques à l'infini de partitions rectilignes et peu musicales et son centre de ruelles anciennes de ruines insalubres formant maigre bouchon, baluchon à jeter bas.

Perpignan de gloire des Rois de Majorque y tenant palais.


La ville d'en face.

Ce serait le sens du nom grec (Antipolis) d'Antibes, mais en face de quoi au juste ?

On aurait trop dit et répété qu'elle était en face de Nice (Nikaïa ou Niké : la victorieuse) ce qui pose problème. En effet il est clair que Nice n'a été fondée que longtemps après.

Face à la Corse ou face aux occupants antérieurs disent les chercheurs critiques qui ne sauraient mieux convaincre. Car cette ville qui fut toujours cosmopolite, qui se met en avant et qui fait face est en réalité protégée et bien que face à la mer en partie cachée ou du moins à l'abri.

Cette ville posée derrière son cap assez proéminent et visible de loin sur les circuits maritimes par les navigateurs venus de la péninsule italienne ou de la Corse ne fait face essentiellement et spectaculairement qu'aux lointaines Alpes ce que tous les observateurs et les peintres ont particulièrement remarqué pour en tirer de somptueuses vues, de Claude Monet au prolifique et bref Nicolas de Staël.

Picasso y trouva avec ses peintures sur fibrociment et autres récups, au sortir de la guerre, sa deuxième vie, de Staël y mit fin à la sienne et j'espère, quant à moi, dans le plus grand anonymat que procure le fait d'être inconnu, secret et espion francophone semi dormant, une autre encore belle et pas triste vie.


samedi 22 novembre 2025

Ode aux micocouliers de Nîmes.

Comment pourrai(s)-je (indignation ou hypothèse) les quitter ces plus de 2.200 micocouliers de Nîmes, arbres sacrés de temple antique chez les Celtes du Sud, devenus depuis la destruction des remparts médiévaux eux-mêmes remplacés par de larges avenues et longues promenades, arbres d'alignement puissants au feuillage léger flottant, tutélaire et frissonnant, armée de l'ombre, protectrice / sous, découpant son toit gris-vert, aux fruits en petites cerises passant du vert au rouge et au noir jusqu'au long de l'hiver, / sur un ciel éclatant ?

mercredi 19 novembre 2025

Ambaxto . . .

 . . . . serait un mot issu du gaulois (et par-delà du proto-celtique) . . . . et incontestablement il est . . .

. . . attesté par César dans la Guerre des Gaules. Ce serait donc, et j'admire l'étymologie évidemment sans y croire trop, comme c'est le cas pour d'autres pratiques plus spéculatives, voire divinatoires, que tout à fait "scientifiques" . . . à l'origine des mots ambassades et ambassadeur / drices.

Là où ça se gâte vraiment c'est quand on a recours au sens originaire de ce mot qui s'apparenterait à la signification de "domestique" ou "serviteur" mais aussi à amb : autour et axto: tourner !

Donc si l'étymologie gauloise a quelque chose à voir avec les ambassades, il faudrait, n conséquence que l'ambassadeur / drice soit l'homme ou la femme capable de tourner autour.

Espérons que ce n'est pas du pot qu'il s'agit, mais plutôt du maître qu'il s'agit de servir, non plus le roi mais la nation.

Mon opinion est faite là-dessus.

Combien d'ambassadeurs de France - j'ai déjà dit un mot de certains - ai-je connus, travaillant de loin ou d'assez près de plusieurs ? six ou presque sept si l'on tient compte d'une courte période. Je ne parle pas des ambassadeurs d'autres pays que j'ai aussi pu à l'occasion observer et revenons à nos ambassadeurs, c'est une expérience unique j'ose le dire. 

Un chef d'entreprise ou même un "chef de mission" comme on les nomme en coopération, ça n'a rien à voir avec l'ambassadeur ministre plénipotentiaire. Là nous avons affaire à un bloc d'histoire, à une motte enlevée au sol de la France, à un panache prestigieux de notre nation. N'oublions pas que durant des siècles les ambassadeurs étaient choisi non seulement au cœur de la fine noblesse, mais aussi parmi les fidèles de la tradition et du roi et que de ceux que j'ai pu connaître, quelques uns étaient impressionnants en quartiers de noblesse affichée (est-ce vraiment en train de changer ?).

Ceci, nonobstant ne leur quittant nullement les qualités que certains pouvaient avoir, d'hommes de vision et d'action, au moins de transmetteurs d'alertes, eux qui, tout entourés qu'ils soient d'un décorum filtrant les grumeaux du pays de leur résidence, ont pu parfois avoir l'oreille tendue, être à l'écoute et percevoir des mouvements imprévisibles vus de la capitale qui les avait nommés.

Manifestement, d'autres ont pu s'enfermer dans leur protocole et dans leur propres ronds de jambes, contents de parader en pays resté pour eux opaque.

Il m'est arrivé plusieurs fois de devoir chercher un excellent professeur-répétiteur immédiatement disponible pour de nouveaux arrivés au sommet de la pyramide des Français expatriés afin de leur apprendre dare dare la langue du pays où ils avaient été parachutés pour des raisons difficilement perceptibles. Qu'à cela ne tienne, certains s'en tiraient fort bien, ayant déjà appris le chinois ou l'égyptien, et captaient tout des mouvements d'échine et des exaltations ou passions du pays concerné en quelques minutes ou au moins quelques jours. 

Grâce soit rendue à deux d'entre eux, l'un qui me fit avoir le Congo, l'autre qui m'apprit qu'on pouvait combattre le soroche, le mal des montagnes (ne pas abuser du remède) en buvant un ou deux verres de whisky et qui trouvait que mon équipe était montée en première division.



dimanche 16 novembre 2025

Quitter Nîmes.

 Le faudra-t-il ? Impossible après toutes ces années de vie intermittente et de retour sur ma base arrière, tous ces liens, ces amitiés et épisodes quotidiens, ces logements, cet accueil (seule ville qui avait pris en compte mon projet de coopération culturelle Arc en Sud et qui aurait pu le faire vivre si je n'étais à l'époque reparti en poste lointain).

Sans doute, pourtant, quel que soit l'amour que j'ai pu contracter pour cette ville d'adoption, moi amoureux des villes rouges bâties de briques, Toulouse et Albi. Séduit que j'étais par la simplissime (en apparence) beauté crayeuse de ses monuments de blocs de calcaire tirés des carrières avoisinantes et de ses formes premières ! cercle des arènes, carré de la maison, verticalité de la tour dite magne (car bien sûr tout cela est faux, le cercle est elliptique, le carré n'est pas érigé en cube mais en parallélépipède rectangulaire au toit à double pente, la tour est tellement bâti sur bâti, dressée mais archaïquement dépenaillée au point de ne plus rien avoir de ses anciennes formes géométriques, heptagonale à la base et octogonale sur le pourtour du haut. Personnalité puissante qui n'a rien d'écrasant ouverte comme un forum entre plaine et colline. 



Quant à la fontaine sacrée elle a le grand tort pour ce qui est de mes besoins, alors qu'elle est avec son jardin noble et serein l'un des premiers et encore un des plus beaux jardins publics que je connaisse, d'être trop éloignée de la mer bien que les Etats Généraux du Languedoc aient prévu en 1696, projet largement oublié, d'y remédier en rendant, des remparts de Nîmes à Sète, ininterrompu et hautement utile, le Vistre navigable.


jeudi 13 novembre 2025

Quatre-mille livres.

Des quatre mille livres que j'aurai (réellement, sans doute, approximativement mais ce n'est qu'une évaluation probable) pu lire dans ma vie et des Cinq mille (et c'est sans doute un chiffre insuffisant) si j'y ajoute ce que j'ai pu feuilleter par curiosité, nécessité de travail ou / et recherche rapide, souvent fiévreuse (en dilettante boulimique), je n'en ai conservé actuellement guère plus de sept ou huit cents, dont une partie fluctuante selon mes trouvailles alimentées de-ci de-là, au grès d'une curiosité incessante, boîtes à livres, occasions, achat de neufs, et au fil mes dons à droite et à gauche, connaissances, amis, bibliothèques publiques 

(je me souviens par exemple d'une bibliothèque catalane remarquablement riche dont j'avais très modestement contribué, par quelques ouvrages complémentaires anciens trouvés par hasard, à enrichir le fonds après avoir cherché dans ses réserves à tout savoir sur les oliviers de la région et leur production d'olives et d'huile, en fonction des traditions et des recherches récentes en agronomie, afin de ne pas raconter d'âneries dans un chapitre où je racontais la mort probable, victime d'un attentat sous un olivier millénaire, de Dio Darko Brač

boîtes à livres géographiquement distantes (dont l'importance est pour moi, vénérateur du dieu des voyageurs et du hasard, d'une importance cruciale et nouvelle dans l'orientation parfois zigzagante de mes recherches).

La question est : lesquels emporter si, comme j'en ai l'intention fluctuante (arriverai-je à prendre cette décision ?) je me replie du Mas Dingue vers un appartement à taille relativement réduite dans lequel prendront place non seulement un choix drastique et crève cœur de toutes sortes de souvenirs, de vêtements, de tissus traditionnels, d'ustensiles, d'outils, de tableaux et d'objets pour la plupart, ces derniers, très anciens, collections archéologiques ou parfois préhistoriques ou au moins artefacts "primitifs". Et bien sûr bribes d'archives concernant mes ancêtres ou mes familiers vivants ou disparus.

Lors de mon occupation de postes lointains pour lesquels j'avais la faveur de pouvoir déménager quelques effets personnels dans un vrai container, mais avec l'obligation d'emporter d'énormes objets utiles tels machines et électroménagers introuvables dans certains pays auxquels j'étais voué, interdisant, sauf exceptionnellement à l'occasion précisément de ce premier transport d'arrivée, l'importation de tout autre article pour nous expatriés officiels, je m'étais limité arbitrairement à cent livres. 

Cent livres précieux que j'ai tous rangés en bibliothèques, en vitrines et étagères à portée de la main, sauf perte occasionnelle de deux ou trois.

Après toutes ces années de garrigue, de végétation séchée, de pierraille et de belle surface où j'ai retrouvé le goût d'être chez moi dans un espace grand, bien suffisant, dans des murs et des meubles non loués, j'ai donc accumulé et étalé jusque dans la cave et les couloirs, sans parler du grenier, enfermés parfois, jusqu'à il y a peu, dans des cantines métalliques, mes trésors. 

Lesquels vont m'accompagner, lesquels vont devoir être sacrifiés ?

Collectionneur et accumulateur, je vis enfoncé dans la terre et l'humus du passé.

Et je ne comprends pas qu'on puisse être attentif au surgissement toujours inattendu du présent sans ces bases, sans daigner les connaître, aussi éloigné en soit-on, par son âge juvénile et aussi imprévisible en ne faisant que des projections, ce présent d'autant plus surprenant que parfois il se révèle pur produit d'un passé oblitéré, oublié, dénié.


Que vous dire aujourd'hui ?

 Que j'ai enfin réussi à coller mon code envoyé par SMS (ça veut dire, mine de rien, message écrit sur téléphone portable et ça semble déjà invraisemblable pour un type comme moi, sortant à peine de la préhistoire du siècle précédent) sur un questionnaire, une vérification d'identité ou un truc machin d'inscription à n'importe quoi, sans pour autant (parce que je me croyais obligé de consulter séparément mes derniers messages et ensuite je ne pouvais évidemment et rapidement revenir sur la page où je devais reporter le code envoyé par écrit sur téléphone que sous sa forme réinitialisée pour l'occasion, et revenue aux questions préalables sur mon identité, mon âge, mon genre ((facultatif)), etc . . . et donc devais tout recommencer sans fin . . . à moins d'user de deux instruments, un portable et un ordi ou une tablette mais ça compliquait un peu, vous avouerez.

Et donc, en fin de compte, ce n'est pas la fin de l'histoire, après avoir scanné le truc ouvert sur mon portable à la caisse, opération amusante, simple et facile j'ai gagné sur ma note de yaourts bio achetés pour en refaire chez moi de meilleurs, de bananes du Costa Rica et plein d'autre truc dont le réconfortant par ces temps, Costière de Nîmes, 0,97 centimes ce qui n'est pas rien.

Je sais, vous allez me dire qu'avec mon esprit cartésien au carré et déformé au cube par de longues études littéraires et autres, superbement théoriques et spéculatives, j'ai fini par tout compliquer et rendre ma vie quotidienne impraticable. Ben non, rassurez-vous, à force de patience et même d'obstination de maladroit incapable d'utiliser les pouces pour taper sur un clavier, au seul doigté de mes index tendus j'ai réussi, oui, quelle victoire ! aujourd'hui pour charger le système de LIDEL des foules + (pas de pub, juste un fait concret) qui m'a permis ce gain, à comprendre qu'il fallait taper direct sur la petite languette me signalant en haut de l'écran l'arrivée du message et là, ignorant sans ambage la remarque de Gros Ventre Gros Yeux, qui intempestif alors que j'étais au bord du triomphe, me demandait si le site et donc le message étaient sérieux ou s'il s'agissait d'un spam . . . j'ai cliqué sur le petit rectangle fléché, inspiration subite, qui permet d'agrandir et de voir le message et donc de découvrir le code sans faire disparaître la case où je dois le copier.

Je crois, ceci dit, qu'ils vont nous rendre transparents comme des méduses avec ce magnifique instrument qui est en train de prendre la place de nos cellules une par une et qu'ils appellent Net qui tous les jours remplace déjà nos moelles et nos nerfs après les avoir mis en boule sans pour autant les parcourir de courants zygomatiques.