jeudi 21 juin 2018

HS.

J'y viens.
Par orgueil et épuisement. Vite.
Par goût des renaissances à l'infini. Encore.
Toujours il m'a semblé que j'étais faible et le suis et à mesure que j'avance, au-delà de là où j'aurais cru pouvoir aller, je me relève en franchissant non pas le cap ou le seuil mais la limite invisible de l'épuisement, sans doute aussi de mes compétences, de mes mérites et talents, étant faible je m'épuise assez vite et dois changer d'exercice assez fréquemment, bifurquer, me surprendre, accumuler les charges successives et contradictoires dans l'allégresse et l'obstination, ainsi j'approche, loin des quotidiens épuisants, évitant l'horripilant, crachant hors de ma bouche ce parfum de putréfaction qui s'échappe des eaux stagnantes et des corps disloqués, ainsi, parfois et c'est suffisant, j'approche d'un état qui me comble et me convient, un état où le presque devient sublime, le HS.
Ne supportant ni l'ennui ni la répétition, je marne, bien au-delà de mes limites et capacités, ainsi je vis, absence totale de sagesse, inutile agitation, effort mal appliqué, efficacité parallèle, j'ai essayé la posture yoguique un temps, en vain, mais très peu de temps, dans l'espoir ne maîtriser ce qui m'anime, de le vivre au plus profond et je marne, j'en bave, je m'amuse à ça, essayer encore, sans tomber, ou relevant la tête, drôle de bête, ne pas se décourager, rêver vivre fort ces plans impossibles, extravagants, qui deviendront, partiellement sans doute, à demi mais quand même concrétisés, des réalités posées là pas à pas, posées sur la terre, loin des cieux pernicieux, posées là par terre, car ce n'est pas la perfection que je vise.
Le HS ce serait quand les poumons trop gonflés n'ont pas encore éclaté, reprendre courage et tendre la main.
Au passage j'en ai vus tomber.
Vertige.
Le HS, c'est la ride sur la mer et la peau boucanée, le vers boiteux qui secoue le ventre de rire et la silhouette grise loin qui passe, découpée sur fond gris.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire