vendredi 17 janvier 2020

Diagonale.

Que j'aime.
Certes il ne faudrait pas en abuser, parfois il faut lire mot à mot, verset par verset, le poème travaillé au souffle, au rythme, au sillon dans la terre, au cordeau. Même la simple phrase claire, un peu étirée au détour des aboutissants, doit être parcourue en son cours. Épeler les articulations et les circonstances, ne rien omettre, écouter la musique aussi, la respiration, entendre les coups qui ont forgé le galbe du discours, son creux, sa logique, ses recours au verbe révélateur, brûlant ou sourd et atténué.
Pourtant, est-ce un défaut, un fâcheux penchant, je suis impatient.
Je n’omets pas, je cours.
Bref, je parcours beaucoup de longueurs en diagonale. tellement de discours sont parfois allongés à croire qu'ils relèvent de l'hésitation pure, du non dire du vide ou du paiement au mètre.
Les vues en diagonale ont aussi ma préférence.
Couper en travers pour rejoindre, au bout encore, la ligne de fuite du monde changeant.
Même, et c'est plus grave, ça pourrait me conduire à me tromper, ces omissions et raccourcis, quand le discours et la pensée sont fermes et tendus, j'aime aller vite à ce qui me semble essentiel, la clé.
Voir dans la personne et ses œuvres, la figure résumée ou plutôt, ramenée au trait concis.

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