vendredi 20 mars 2020

amis cubains . . . A ou C . . .

. . . à classer A ou C. . . .  je ne suis jamais allé à Cuba (voir le H de la Havane), pourtant j"ai souvent eu des amis cubains, si drôles et si malins, commençons par Miami, où nous avions un arrêt forcé, soit à l'aller soit au retour, que nous prolongions parfois, en vivant au Nord de la Sudamérique, quand ce n'était pas à Cayenne ou Caracas en pleine nuit dans un aéroport brûlant et là, en Floride, j'ai eu un temps pour copain un chauffeur de bus. 
Ayant oublié mon permis de conduire internationnal et ne pouvant louer une voiture, malgré les prix de location et du carburant très promo à cette époque avec les fluctuations du dollar, je prenais le bus, bus dans lequel les chauffeurs n'étaient pas trop sympa et même désagréables, quand on avait quelque chose à leur demander (à une époque ne l'oubliez pas sans téléphone et sans GPS, juste des plans sur papier pliés en accordéon) et donc un jour je tombe sur une ligne avec un chauffeur cubain, alors changement de monde et d'atmosphère, le mec tellement content que je lui parle castillan et que je lui dise que j"aimais bien sa façon de parler par rapport à l'epagnol d'Espagne, parfois si rapeux (et faut dire à l'époque les Américains parlaient assez peu l'espagnol et les Cubains ne parlent pas leur langue, ils la chantent et la psalmodient ou la vocalisent et l'apocopent à l'occasion). Nous sommes restés amis longtemps; après je lui envoyais des nouvelles de Lima ou de Quito qui étaient alors en totale déconfiture, Lima surtout, Enlèvements, attentats, magasins vides, coupures d'eau ou d'électricité monnaie courante qui pouvaient durer une journée ou plus dans les capitales andines ou côtières, et ça le faisait marrer de voir que le désastre n'était pas qu'à Cuba, et de penser que lui avait fait le bon choix de Maaahaaayami !

A Nice un jour nous avons eu à faire à une agente immobilière très communiquante qui nous a tellement fait rire en nous racontant dans sa voiture, le trajet était très embouteillé, que les telenovelas vénézueliennes, si rocambolesques et grossièrement sentimentales l'avaient aidée beaucoup à supporter l'ennui terrible de sa jeunesse à la Havane avec seulement les émissions officielles. Elle nous avait ensuite trouvé à louer dans "un très bon quartier" une maison croquigolette qui avait été celle d'un gardien de villa et qui était restée intacte de l'extérieur et cosy-refaite de l'intérieur, avec ornements aux fenêtres et barières en faux bois de ciment, sentinelle à l'entrée du grand bâtiment construit en place, dans son domaine, la villa. Une merveille accessible.

J'ai eu aussi un ami cubain photographe qui avait percé aux Etats Unis; il m'a aidé à organiser plein de trucs inouïs dont un mois de la photographie à "Lima-la-horrible" ainsi dénommée par ce superbement critique journaliste de la bourgeoisie liménienne que fut Salazar Bondy. Il était la personne la plus débrouillarde que j'aie jamais vue en matière d'entre-gens pour arriver à motiver et à trouver de l'aide auprès d'officiels qu'il voyait, comme étranger à peine débarqué, pour la première fois. Plus improvisateur qu'un joueur de foot carioca, plus astucieux qu'un vendeur à la sauvette à Cuzco.

Beaucoup plus tard mon médecin était cubain, ici, en France. Pur hasard. Recommandé par une copain de copain en débarquant dans cette petite métropole du languedoc. Il avait derrière son bureau une grande photo sinon inédite, du moins peu connue du Che. Une photo où il porte moins beau que sur les portraits les plus diffusés, il est de trois quart, légèrement empâté, très légèrement et se retourne en souriant de façon presque gauche dans son treillis un peu grand. On le reconnait avec un peu de peine sans ête vraiment sûr.
Peut-petre pas la première fois, mais sans doute la deuxième, je lui ai demandé si c'était lui sur cette photo. Il a ri bien sûr et comme je m'intéressais à son histoire, il m'a tout raconté. Depuis des années il allait en vacances mener une enquête sur les traces de son héros Ernesto Guevara, mort en Bolivie.

 Puis un jour j'ai rencontré, vous le savez, le fils de Dio qui avait fait ses études de cinéma à Cuba, une histoire incroyable que certains connaissent.

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