mardi 1 juin 2021

Feuilleton (qu'est-ce qu'un ?).

 Bien malin qui le dirait. Mais c'est impossible.

Car un feuilleton a d'abord été avant tout un truc collé en bas du journal comme un appendice.

On sait bien que ces feuilles pliées en feuillet, en petit journal ou mini-livre (quelquefois collées au bas des cartes) comme complément que le lecteur, qu'il soit littéraire, juriste ( ah . . déjà dans le code civil les notes minuscules ayant trait à la jurisprudence, quelle affaire !), critique politique (à l'affut des histoires annexes) ou guerrier (dans le cas d'une carte militaire stratégique méritant inventaire complémentaire des forces en présence ou des mouvements secondaires des troupes non inscrits sur la carte), pourra prendre un plaisir marginal, ajouté, rapporté, à lire "en supplément", par surcroit, ce truc en rab.

Mais ces feuillets qu'on feuillette en feuilleton ont peut-être aussi à voir avec la menuiserie, le bois devient papier et s'effeuille, est-ce une affaire ? la patisserie, ah ! le mille-feuilles de mon enfance est lié au souvenir du sacré saint-honoré du dimanche que j'allais chercher en même temps que les tickets du cinéma . . . , la zoologie ou l'étude des roches, la nature est un livre, air connu, si on se rapporte à l'usage extensif du mot.

On voit la surface occupée par la métaphore au-delà du pur littéraire et d'ailleurs elle a gagné aujourd'hui, sous un autre nom, après avoir perdu bien des batailles sur le champ de la littérature pure et populaire, l'espace fascinant et non moins répandu et envahi du cinéma sous le nom de séries.

Impossible donc de définir simplement un tel dragon renaissant,  multiforme, envahissant.

Je m'en tiendrai à la première intuition :

Un feuilleton c'est un truc qui est collé en bas du système, un truc réputé un peu inutile, ou totalement superflu, hors de propos dans la plupart des cas et ressemblant à cette petite queue enroulée comme celle d'un cochon qi se tient au bas de l'intestin humain, cet "organe" dont on ne sait presque rien depuis Aristote ou Darwin, sauf qu'il est peut-être un résidu d'une époque où le pré-homme était herbivore, mangeait parfois et faute de mieux des écorces d'arbre, déjà bien avant d'en faire des livres, et que tout bien pesé, il vaut mieux, quand on le peut, ne pas l'enlever . . . même et surtout préventivement bien qu'il puisse provoquer on ne sait trop pourquoi, dans certains cas,  une crise infectieuse grave, auquel cas . . . .

Et voilà qu'on lui subodore aujourd'hui plus qu'autrefois des vertus immunitaires de réparateur d'attaques microbiennes . . . 

Bref ce truc est un truc plus que bizarre, absolument contradictoire et qui parfois se donne plus d'importance qu'il n'en a.

N'insistons pas, car je ne suis pas sûr qu'un feuilleton "littéraire" (disons qui se voudrait tel avec toute l'ambiguïté nécessaire et voulue) ce soit un truc, drôle de truc, pas si différent du dit "appendice" éternel objet des conjectures des biologistes aussi bien que provocateur . . . d' appendicites.

Note en bas de page : imaginez donc mon réel à moi, mon exil de chat perché, écrivailleur maladroit et orphelin, n'ayant lu qu'un peu Tintin et Bibi Fricotin, toujours un peu à côté sinon réellement ailleurs, mon "vécu" et mon "ressenti" d'adopté bien qu'hors de la couvée, puisque je me suis compromis, ignorant tout de ce cercle et de son exubérante générosité, à être feuilletoniste bénévole et appendice, à raconter mes histoires qui n'ont rien à voir, sur un média-atelier où n'apparaissent par appel et vocation que des gens d'une toute autre espèce, graphistes, scénaristes, critiques, créateurs, historiens, quelquefois tout à la fois, de ce huitième art qui implique au plus haut le dessin que je ne pratique pas. 


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