lundi 24 juillet 2023

Impressions d'Afrique (mes archivieilles et bien réeelles).

 En ouvrant la portière de la voiture retenant la capsule d'air réfrigéré indispensable au parcours bousculé/brulant, déjà irruption d'une impression, hélas plus qu'une impression, de chaleur étouffante qui envahit nez, membres, poumons, peau, cerveau. Une certitude, une évidence, une flagrance d'être de retour ici même et sur place, en Afrique. Cette Afrique où en descendant de l'avion on avait l'impression d'entrer au vagin brûlant d'une femme comme disait sans rire mais avec un sourire un ami peintre, ami d'un moment qui dessinait de petits tableaux tout simples et carrés, comme crayonnés sans manière, un peu tremblés.

Retour à ces temps où nous avions plongé non pas inconsidérément mais pour voir, pour aller voir vraiment ce qui se passait en d'autres côtés du monde, en d'autres vies que la nôtre, en un des quatre ou cinq côtés où nous désirions aller. L'Inde j'aurais aimé plus que la Chine, l'Australie aussi ou la Nouvelle Zélande. Ce fut Rio et sa canicule moite, et Kinshasa et sa chaleur d'orage permanent.

Il nous arrive sur la terrasse bien à l'abri de tuiles maçonnées, ici, dans une banlieue de garrigue de Nîmes la Romaine, légèrement en hauteur, d'éprouver exactement la même impression que sur notre terrasse couverte à Djélo-Binza, banlieue chic légèrement surélevée de Kin la Belle, autrement dit Kinshasa. Quand nous recevions des amis et que nous avions bu un peu de ce Bordeau importé rescapé de transports à hauts risques hors de caves doucement tempérées. Et que nous évacuions par tous nos pores en fin de repas, ce surplus de calories métropolitaines, en plaisantant sur les dernières déclarations du chef de l'Etat, d'ailleurs quel qu'il soit, ici ou là-bas, tout aussi surgonflées, écœurantes de forfanterie, loin là-haut ou tout prêt ici, prononcées en palais adéquats, préparés pour donner cours  à ce genre de discours déclamés et déclarés, par nature et destination, captieux, spécieux, fallacieux.

Mes archivieilles et bien réelles impressions d'Afrique, renaissent, ressuscitent, ravivées, en ces jours d'enfer où tout espoir semble vivre tremblant et rien moins qu'improbablement, assurément déjà annoncé comme tel, creux, creusé, retourné de l'intérieur, préalablement vidé, inversé, saboté à l'échelle de continents, colporté  dans des brumes de chaleur, venu de si loin, de temps immémoriaux de tromperies, turpitudes et dominations sans mesure propagées d'un hémisphère à l'autre, mots, intentions à peine voilées, déclenchant l'irréparable, les catastrophes annoncées, à court et à long terme, universellement, sans répit, sans frontières, sans scrupules que de pure forme et sans compensations que de témoignages de verbale solidarité. 

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