lundi 22 juillet 2024

D'âne à âne.

 La nuit dernière j'étais pris, j'avais quelques raisons pour ça, pris dans la trame de catalogues de pièces détachées. Un très gros catalogue essentiellement peu illustré, autant le préciser, et fait de nomenclatures précises et de références codées, un catalogue ne s'adressant qu'aux professionnels, une sorte d'encyclopédie très spécifique écrite en écriture illisible pour le profane autant que pour nous tous en ce jour encore celle des Zapotèques. 

J'avais eu une conversation plaisante avec le grossiste d'une quincaillerie générale capable de fournir toutes sortes de pièces authentiques ou se substituant à l'organe défaillant de nombre d'appareils domestique, gamme élargie, après des années d'efforts, au spectre qui irait du presse-purée à la commande d'étage de l'ascenseur ou du monte-charge.

Dans mon rêve cela me rappelait / le rêveur en action lui-même, ou plus vraisemblablement l'auteur (est-ce l'Inconscient ?) du scénario du film qui lui est spécialement projeté dans son cinéma intérieur, adore ce genre de glissement, de digression, d'interpolation, de glose sur glose, bref de détour buissonnier / ce moment étrange que j'avais vécu  dans une quincaillerie à Kinshasa. 

Je faisais visiter à un conservateur de musée de Paris les collections de "peinture naïve" que je connaissais dans la capitale du Congo alors Zaïre (cette peinture contemporaine devant être l'un des éléments d'une exposition qui aurait lieu ensuite). Or la visite de cette collection en question appartenant à un grand quincailler local avait commencé par la rencontre, dans le fond du très profond magasin, du propriétaire embusqué au fond de sa caverne derrière son bureau. Pour l'atteindre il avait fallu évidemment traverser tout le magasin contenant, on l'imagine difficilement si on ne les a parcourues, des collections incroyables d'objets, ustensiles et machines y compris des kilomètres de tuyaux de couleurs enroulés sur des bobines géantes ou des colonnes de casseroles emboîtées l'une dans l'autre. Or, j'étais quant à moi fasciné par la fascination de ce grand conservateur.

En effet, il avait passé presque autant de temps à contempler et s'émerveiller de ces amas de matières diverses ici juxtaposés, allant du mat du caoutchouc le plus sombre des rondelles permettant de fermer hermétiquement des cocottes minute au plus brillant métal rebondi des formes parfaites des passoires chinoises, qu'à s'intéresser ensuite aux scènes de la vie quotidienne griffonnées sur tablettes de bois qui composaient l'essentiel de la collection que nous étions venus voir, susceptibles d'être mises en scène comme élément d'une exposition quasi officielle, rue de Rivoli à Paris.

Pour en revenir à mon rêve et à sa fin avant mon réveil, la voici :

Après beaucoup de recherches infructueuses de je ne sais plus quel instrument, quel organe, quelle pièce détachée irremplaçable, quel mot rare peut-être (?), je découvrais une expression qui (j'ai vérifié) n'existe pas ou pas encore.

D'âne à âne.

cela voulait dire dans mon rêve quelque chose d'assez comique.

Cela s'appliquait à la situation de quelqu'un, un chercheur, un étudiant, un simple particulier qui n'ayant pas d'informations suffisantes, nomenclature, désignation, usage précis, origine, demande à un spécialiste du domaine où se trouve sans doute imbriqué cet élément de le chercher pour lui, le mettant ainsi malgré ses compétences dans la même situation que lui, le flou, le vague, l'ignorance, l'extrême difficulté à trouver cet objet introuvable, spécifique et pourtant si mal défini.

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