samedi 29 novembre 2025

Hola ! braves gens du monde entier.

Vous avez bien du mérite.

De supporter la lecture d'un truc aussi dispersé, épisodique, fait de fragments, de bribes, d'épanchements spasmodiques.

Car avouez que ça fait bosser ce truc, à tric et à trac, et ce n'est pas du décalquage, recopiage, coupé collé, pompé, démarquage, je ne plagie même pas mes anciens écrits, ça vient comme ça vient et si ça frôle parfois au hasard de trajets et tirs involontaires ou facétieux, certains astres du ciel littéraire, oh de loin ! très loin, par pur rappel d'anciennes passions ou d'anciennes études, ça ne prétend à rien qu'à la reconnaissance au passage de certaines terres inaccessibles et de certains maîtres d'une autre dimension . . . et c'est surtout pure sincérité immédiate.  

vendredi 28 novembre 2025

Supporter le chahut des événements précipités.

Tellement besoin de calme pourtant, de plages de repos hors temps qui court. 

Mais être pris dans le tourbillon des sphères dissociées du monde multiple ce peut être aussi une joie et une plénitude.

Je me souviens d'une chargée d'affaire d'origine Saint Louisienne qui avait remplacé son ambassadeur au pied levé après une crise ayant secoué les rapports Congo-Amérique qui avait amené son gouvernement à rappeler d'urgence l'ambassadeur en titre . . . et qui avait pris le temps de venir voir un spectacle où nous l'avions invitée au "centre culturel " "franco-zaîrois" " (doubles guillemets) . . . et qui, comme je m'étonnais et la remerciais de sa présence malgré son travail, m'avait à peine surpris en me disant qu'elle espérait de nouveau être affectée à la centrale de Washington auprès du Département d'Etat, parce qu'on s'y sentait comme si on y était plongé au milieu les bouleversements incessants et parfois brutaux du monde en train de se produire.

Toute vie, hors travail et relations professionnelles est vouée y compris au plus intime, à ces secousses, ruptures, violences, désaccords parentaux de couple, de génération, d'intérêts, trahisons, désamour. Mais certains au lieu d'en être affectés ou affaiblis y puisent leur intense et quasi diabolique résistance. 

Là où se mettent en place les rouages de l'absurde sociétal.

. . . . constamment, affluent, le matin surtout, des souvenirs anciens, brins d'herbe desséchés ou encore verts quoique venus de loin.

Ainsi, pourquoi revois-je clairement maintenant en songe ce matin d'aujourd'hui, me racontant cela, au sortir du sommeil, et m'en souvenant en toute clarté alors que j l'avais totalement oubliée, cette scène ? mon cousin malin et observateur qui était dans la même classe que moi et qui du fait de sa position avait une bien meilleure vue de l'ensemble alors que personnellement je lui tournai le dos à cette perspective, dans cette classe qui se terminait par l'entrée en sixième au Lycée (dit "classique") ou faute de mieux,  au Collège (dit "moderne"), distinction terriblement élitiste ! pour certains élus de la prétendue méritocratie sélective et hiérarchisante, après un examen ressemblant déjà à un mini primo-concours de recrutement dans cette époque lointaine mais pas tellement, celle aussi où parallèlement ( pas d'échelle sociale sans violence) le maître nous convoquait sur l'estrade pour nous gratifier d'une gifle géante, assourdissante et déstabilisante, au point d'en faire tomber par terre ou contre le tuyau brûlant du poêle, les petiots que nous étions, parfois audacieusement insupportables et dignes des pires châtiments d'ailleurs conestés par les parents mais tout à fait acceptés par nous autres, rejetons adhérant au système, . . . me raconter ce qui se passait de totalement crapuleux, malgré cette sévérité implacable et affichée en acte, dans les coulisses de la classe, processus  que j'avais pour ma part en partie oublié.

Car les bons élèves étaient au premier rang, évidemment

pour qu'ils profitent au maximum des leçons et exercices, récitations, calcul, dictée, commentaire de compréhension du texte ou grammatical, etc . . .

Au fond de la classe une tradition assez laxiste avait laissé s'installer les cancres ou réputés tels, souvent je l'ai noté dans la vie réelle et courante qui a suivi, les plus astucieux et adaptés aux situations pénibles ou contraignantes, qui de toutes façons n'auraient guère profité des cours dont ils saisissaient peu l'intérêt et avaient ainsi, au moins, un peu de liberté pour moins s'ennuyer, bavarder, rire sous cape, déclencher parfois de grosses blagues, tout au fond de cette salle, sur les bancs et devant les tables les plus artistiquement ornés de graffiti à l'encre violette et sculptés à la pointe du compas nécessaire à la géométrie élémentaire ou même au couteau de poche spécialement recommandé parmi les plus émancipés d'une instruction il est vrai assez primaire dans le sens péjoratif. 

Dans cette configuration spatiale hautement différenciée du terrain scolaire, bons, mauvais, moyens situés dans la masse intermédiaire, au milieu peu vivant de la pièce, circulaient les nouvelles.

Blagues écrites maladroitement ou dessins à la plume sur tout petit papier plié plusieurs fois arrivant du fond et . . . dans l'autre sens, énoncés et conçus en première ligne du front et parcourant les rangs séparés par une allée de circulation au milieu, jusqu'à la place la plus éloignée du maître, la ou parfois les solutions du problème où circulaient des trains roulant à diverses vitesses et parfois divers sens, ou aussi, plus immobiles en apparence, des bassins d'eau qui se remplissaient ou se vidaient par fractions insupportables (beaucoup trop complexes pour être vraisemblables) avec une toujours introuvable mais calculable précision mathématique.

Cerise sur le gateau mon cousin m'avouait que lui au fond attendait avec impatience pour voir de quel côté de l'allée du milieu de la classe, la solution arriverait le plus vite, de la gauche ou dd la droite, élaborée par les condamnés au banc de première ligne, souvent des fils d'enseignants dont j'étais à gauche) privilège non de caste mais de corporation et transmission inégalitaire, quant à lui, gentil soutien de la tribu, il était fier quand la réponse arrivait du côté gauche de la classe où je siégeais en roitelet.

Pépite dans le noyau  [parenthèse : vous savez ce qu'il y a dans le noyau de cerise qu'il vaut mieux ne pas croquer ? . . . si vous cherchez vous verrez que ça rend ma comparaison, ma métaphore boiteuse ou inappropriée, à moins que là ne soit déjà le poison du népotisme républicain] c'est là que tout se joue, beaucoup plus tard, pour moi . . . c'est grâce au frère de ce rival du primaire, lui aussi habile calculateur et devenu en tant que VSN (volontaire du service national dispensé de service militaire par une mise à disposition de ses talents pour une mission lointaine) devenu ingénieur nucléaire au Brésil, que j'ai pu faire rentrer mes affaires importées à Rio par erreur et par méconnaissance de la part des instances maître d'oeuvres et supposées tenues au courant des nouvelles directives de coopération locales . . . Le rapport ? aucun ! le hasard, le hasard je vous dis.

* [ ici le lecteur lisant au hasard sans suivre le cours de cette histoire absolument invraisemblable et décousue mais vraie, devra se reporter à un autre chapitre antérieur / cependant le lecteur le plus agile, non déconcerté par ces détours, aura déjà saisi le fonctionnement du truc en tant que récit . . . tout à fait fondé en réalité, donc, en arrière plan et support, l'immense machinerie du monde lui-même faite de ces "coïncidences", rencontres, hasards].

De fait, c'est là, loin de l'école primaire, à Rio, que j'ai pris goût aux arcanes, aux détours,  et aux étranges affaires du ministère du même nom, un vrai résumé du miroir du monde et de son absurde fonctionnement que certains voudraient voir et expliquer comme s'il était rationnel. 

Rocambolesques erreurs, savantes tactiques et stratégies fondées sur des renseignements dépassés, lenteur des réactions, ambiance totalement "décalée" rendant parfaitement compte de l'univers qui est le notre, croyant coller au réel et toujours à côté, en porte à faux de nos désirs et croyances.


jeudi 27 novembre 2025

Mise en garde.

 Elle est toujours à double tranchant dans la mesure où une opération de protection; par exemple quand on nous dit "réarmez-vous", créez une armée européenne, peut vouloir être aussi, ou du moins peut apparaitre comme une menace sur notre quiétude et notre bien-être devenus tout à coup au regard de ces injonctions attitude d'irresponsables

Ainsi cette idée de rétablissement du service militaire (peu à peu et hypocritement rendu) obligatoire est-elle violemment agressive bien que approuvée par dit-on une majorité dans nos frileux et raffinés pays de vieille Europe. Je suppose en effet que les adultes rassis et les vieillards qui ont fait toutes les guerres seront toujours d'accord pour sacrifier la génération suivante.

Qu'il ne faille pas être dupe, qu'il faille savoir se défendre, d'accord, que notre puissance nucléaire ne soit pas un parapluie suffisant, qu'il soit nécessaire aussi de détenir des armes intermédiaires et une ferme volonté de combattre au cas où nous serions attaqués . . . oui.

Cependant, cependant.

Que voilà comme dans tous les autres domaines une belle reculade, un retour en arrière dans le temps. 

La fleur au fusil bande de zouaves ? Nationalistes et nouveaux européens glorieux.

Personne ne va me faire croire que c'est un pas décisif en avant de repartir dans des économies de guerre, de sacrifier tout à l'armement quand le bien être que nous avions forgé, le bien vivre conquis, envié, modèle, vont devoir céder devant la pression humaine belliqueuse utilisée pour l'engraissement sans limite des investisseurs. La transformation des services en centres de profit, détruire l'école gratuite de la république, démanteler le système de santé et de mutualité performant et ouvert à tous, refuser à la justice et à la police de plus en plus empêchées et affaiblies, formation, exigence, et moyens voilà les nouveaux horizons qui devraient nous enthousiasmer.

A moins que l'objectif nouveau ne soit, mais il est déjà affiché : compétition, élimination des faibles, travailler plus pour gagner moins, consacrer sa vie aux pures valeurs matérielles les yeux rivés sur les prix et les fabuleuses promos, appeler culture la bouillie distractive produite industriellement,  et n'oublions pas, essentiel, sacrifier sur le champ de bataille nos enfants, 


mercredi 26 novembre 2025

GCN (de pour ainsi dire par défi : Grand) "Charroi de Nîmes'.

725
Il s'agit d'une allusion risquée et peut-être mal venue aux yeux de certains à une  chanson de geste écrite au XIIe siècle, et très fameuse à l'époque, par qui on ne sait, dans laquelle Guillaume le seigneur héros réussit par une ruse digne des Grecs à chasser les musulmans ou plutôt on disait à l'époque les "Sarrasins" de Nîmes
Car Nîmes comme Narbonne, était à partir de 725, depuis la deuxième incursion sarrasine, partie du royaume d'Espagne dit El Andalus jusqu'en 734 où arrive le fameux et que personne n'a oublié, Charles Martel, celui de Poitiers en 732, lequel en profite pour détruire quelques antiques forteresses occupées par les musulmans et au passage au grand dam des Nîmois qui aujourd'hui encore le détestent, endommager les arènes de Nîmes devenues pour quelques temps chateau fort depuis les Wisigoths. 
Mais l'important n'est pas là.
L'important c'est comment eut lieu ce grand charroi ?
Ce fut l'entrée de 100 charriots chargés de barriques qui devaient contenir pour les offrir ou les vendre toutes sortes de trésors rares, vivres, tissus, bijoux, et de fait en partie remplies de 1.000 soldats en armes qui reprirent aussitôt la ville la rendant aux chrétiens.

On reconnaîtra là un imaginaire mêlé au réel, le méchant musulman contre lequel il est urgent de lutter, invasif et selon les chroniques plus ou moins militarisé et cruel ou poète tolérant, qui hanta le moyen-Age et a repris vie dans nos circonstances actuelles d'immigration.
En ce qui me concerne, ayant fréquenté l'hospitalité tunisienne ou marocaine, je me contenterai donc d'indiquer qu'en partance prochaine - mais encore lointaine bien que programmée - je gagnerai sans problème d'humeur ou de répulsion des rivages de notre beau pays où ennemis encore plus héréditaires qu'avec les chrétiens, juifs et musulmans sont maintenant établis en nombre depuis longtemps par notre volonté post-coloniale ( de Vallauris à Golfe Juan, Juan les Pins ou Antibes et Nice ) mais avec cette impression de vivre à moi tout seul et sans l'aide d'une armée, 
un sacré grand charroi à l'envers;
avec mes charriots et coffres, mallettes et malles remplis des résidus et échantillons choisis de mes rêves; combien de voyages vais-je devoir faire pour ce 
charroi
plein de livres, de tissus, revues, de pierres brutes et masques . . . de souvenirs de mes incursions en terres étrangères.

Temps.

 Cette impression toujours d'un temps infini devant moi alors que je sais pertinemment le contraire par simple expérience du jour qui tourne à ma fenêtre des oiseaux et des écureuils qui s'agitent surtout le matin, de ces soirs d'approche de l'hiver où les rayons passent enfin sous les nuages et de ces milieux du jour où le soleil est déjà si bas. 

La mort au bout, il faut m'y faire et ces forces qui déclinent, cette résistance à l'effort amenuisée chaque jour me le disent. Oserais-je un "m'en fous la mort !" à la conducteur de bus haïtien ? pas question. Observer la bête et ce qui se passe.

Sûrement pas aussi fort qu'un chauffeur de bus haïtien ou même péruvien sur une route longeant des gorges, jamais à ce point audacieux, ni bravache.

Quand on me montre ces dirigeants de la Chine et de la Russie qui sont, dit-on, enregistrés, parlant de l'immortalité, ça ne m'étonne pas. C'est comme moi. . . . sauf que moi je ne rêve ni de conquérir le monde ni de ne pas mourir. La tentation est naturelle, se croire indispensable au paysage, pourquoi arrêter ? Je ne dirai pas non plus qu'il le faut (mourir). Mais en un sens, il le faut bien puisque nous ne pouvons pas mieux et que déjà nous sommes trop nombreux à répéter comme des clones, comme des automates, les espoirs, les erreurs, les gestes et les pensées folles de nos aïeux. A quoi bon multiplier ces exemples tous différents mais si comparables et ayant déjà démontré que la race ne s'améliore guère ?

La tragédie de l'histoire.

 Si Hegel en 1807, comme Kant, partisan de cette vision encore religieuse et incontestablement romantique selon laquelle l'histoire réalise "un plan caché de la nature" (Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique, 1784) il a au moins le mérite de la voir comme une tragédie des peuples qui s'incarnent  dans les "héros" que nous sommes tous et spécialement, très spécialement en certains individus, "héros de l'histoire mondiale".

Nous aurions aujourd'hui tendance à rejeter tout en bloc, sauf cette idée que la civilisation tourne autour de la terre d'est en ouest, de ces visions globalisantes et péremptoires. Nous aurions tendance à ne voir l'espèce humaine que comme destructrice globale de l'ordre naturel plutôt qu' "esprit du monde" orienté par la conscience et la liberté.

Quant à nos "grands hommes", ne sont-ils pas en un sens et pour reprendre le fil d'une projection métaphorique religieuse, l'incarnation de cette diabolique destruction, accumulant les traits du mal à la racine : orgueil ou vanité, égoïsme, mus par l'intérêt privé ou étroitement national passant par la domination des autres peuples, recours à l'écrasement et à l'annihilation comme avancée ?

Courage (il y faudra un . . . . fou pour faire ce que je veux faire).

 Encouragez moi.

Que voulais-je dire ?

Pas assez rapide, je n'ai pas noté à temps cet embryon d'image, de son, d'idée même peut-être qui m'a il y a peu ou peut-être plusieurs jours, traversé la tête entre les oreilles et derrière les yeux je vous assure que oui.

Donc me voilà avec un "sans titre" comme si ma cervelle était un gruyère à trous.

Mais rien de tel. On va rattraper l'occasion perdue et mettre de la crème dans les trous.

Chemins de garrigues.

Le monde est rempli de chemins de garrigues, canaux trop étroits,  routes prévues pour troupeaux de moutons, bergers à pied, charrettes et carioles, pas pour ce va et vient constant des couples ou célibataires possédant ou louant 2 ou 3 voitures et allant aussi rapidement que possible au boulot, à l'ANPE, ruiner la sécu par divers moyens, transporter les enfants à l'école, au cours de danse, au tennis, au boulanger, au coiffeur (construction fautive) etc . . .

Oui, car c'est pour tout pareil, sauf que nous sommes de moins en moins décontractés et polis comme c'est encore le cas des privilégiés logés sur les chemins de garrigues qui se cèdent le pas dans les passages étroits et se remercient d'un geste ou d'un appel de phare, de l'espace réduit dans les avions aux postes d'enseignant, ou aux brancards dans les couloirs pour accueillir les patients aux urgence, nous sommes déjà devenus trop nombreux sur ce qui reste de cette croute terrestre, pas seulement et depuis longtemps dans les empires des Indes ou de Chine, et on voudrait augmenter la natalité pour envoyer nos fils et éventuellement nos filles se faire abattre à la guerre provoquée en toute logique par ce fourmillement qui conditionne l'écoulement et les débouchés de nos surproductions idiotes et criminelles.

dimanche 23 novembre 2025

Perpignan

me manque.

La mystérieuse et parfaitement méconnue ancienne star des villes méditerranéennes d'un autre temps, victime d'un rapt, pour l'instant, de l'extreme droite, pour parfaire cette vision d' un arc méditerranéen légèrement outrepassé sujet à de constants retours passionnés de ma curiosité ou de ma nostalgie, quitte à poursuivre cet arc un peu au-delà de ces bornes depuis longtemps fixées, jusqu'à Barcelone et Alicante ou Sanremo et Pise.

Un Perpignan de Maillol et Dali aux racines plus profondes faites de foi naïve et d'attitudes iconoclastes. Un Perpignan des remparts disparus, pas tout à fait. Un Perpignan du vent terrifiant et bénéfique . . .


La ville d'en face.

Ce serait le sens du nom grec (Antipolis) d'Antibes, mais en face de quoi au juste ?

On aurait trop dit et répété qu'elle était en face de Nice (Nikaïa ou Niké : la victorieuse) ce qui pose problème. En effet il est clair que Nice n'a été fondée que longtemps après.

Face à la Corse ou face aux occupants antérieurs disent les chercheurs critiques qui ne sauraient mieux convaincre. Car cette ville qui fut toujours cosmopolite, qui se met en avant et qui fait face est en réalité protégée et bien que face à la mer en partie cachée ou du moins à l'abri.

Cette ville posée derrière son cap assez proéminent et visible de loin sur les circuits maritimes par les navigateurs venus de la péninsule italienne ou de la Corse ne fait face essentiellement et spectaculairement qu'aux lointaines Alpes ce que tous les observateurs et les peintres ont particulièrement remarqué pour en tirer de somptueuses vues, de Claude Monet au prolifique et bref Nicolas de Staël.

Picasso y trouva avec ses peintures sur fibrociment et autres récups, au sortir de la guerre, sa deuxième vie, de Staël y mit fin à la sienne et j'espère, quant à moi, dans le plus grand anonymat que procure le fait d'être inconnu, secret et espion francophone semi dormant, une autre encore belle et pas triste vie.


samedi 22 novembre 2025

Ode aux micocouliers de Nîmes.

Comment pourrai(s)-je (indignation ou hypothèse) les quitter ces plus de 2.200 micocouliers de Nîmes, arbres sacrés de temple antique chez les Celtes du Sud, devenus depuis la destruction des remparts médiévaux eux-mêmes remplacés par de larges avenues et longues promenades, arbres d'alignement puissants au feuillage léger flottant, tutélaire et frissonnant, armée de l'ombre, protectrice / sous, découpant son toit gris-vert, aux fruits en petites cerises passant du vert au rouge et au noir jusqu'au long de l'hiver, / sur un ciel éclatant ?

mercredi 19 novembre 2025

Ambaxto . . .

 . . . . serait un mot issu du gaulois (et par-delà du proto-celtique) . . . . et incontestablement il est . . .

. . . attesté par César dans la Guerre des Gaules. Ce serait donc, et j'admire l'étymologie évidemment sans y croire trop, comme c'est le cas pour d'autres pratiques plus spéculatives, voire divinatoires, que tout à fait "scientifiques" . . . à l'origine des mots ambassades et ambassadeur / drices.

Là où ça se gâte vraiment c'est quand on a recours au sens originaire de ce mot qui s'apparenterait à la signification de "domestique" ou "serviteur" mais aussi à amb : autour et axto: tourner !

Donc si l'étymologie gauloise a quelque chose à voir avec les ambassades, il faudrait, n conséquence que l'ambassadeur / drice soit l'homme ou la femme capable de tourner autour.

Espérons que ce n'est pas du pot qu'il s'agit, mais plutôt du maître qu'il s'agit de servir, non plus le roi mais la nation.

Mon opinion est faite là-dessus.

Combien d'ambassadeurs de France - j'ai déjà dit un mot de certains - ai-je connus, travaillant de loin ou d'assez près de plusieurs ? six ou presque sept si l'on tient compte d'une courte période. Je ne parle pas des ambassadeurs d'autres pays que j'ai aussi pu à l'occasion observer et revenons à nos ambassadeurs, c'est une expérience unique j'ose le dire. 

Un chef d'entreprise ou même un "chef de mission" comme on les nomme en coopération, ça n'a rien à voir avec l'ambassadeur ministre plénipotentiaire. Là nous avons affaire à un bloc d'histoire, à une motte enlevée au sol de la France, à un panache prestigieux de notre nation. N'oublions pas que durant des siècles les ambassadeurs étaient choisi non seulement au cœur de la fine noblesse, mais aussi parmi les fidèles de la tradition et du roi et que de ceux que j'ai pu connaître, quelques uns étaient impressionnants en quartiers de noblesse affichée (est-ce vraiment en train de changer ?).

Ceci, nonobstant ne leur quittant nullement les qualités que certains pouvaient avoir, d'hommes de vision et d'action, au moins de transmetteurs d'alertes, eux qui, tout entourés qu'ils soient d'un décorum filtrant les grumeaux du pays de leur résidence, ont pu parfois avoir l'oreille tendue, être à l'écoute et percevoir des mouvements imprévisibles vus de la capitale qui les avait nommés.

Manifestement, d'autres ont pu s'enfermer dans leur protocole et dans leur propres ronds de jambes, contents de parader en pays resté pour eux opaque.

Il m'est arrivé plusieurs fois de devoir chercher un excellent professeur-répétiteur immédiatement disponible pour de nouveaux arrivés au sommet de la pyramide des Français expatriés afin de leur apprendre dare dare la langue du pays où ils avaient été parachutés pour des raisons difficilement perceptibles. Qu'à cela ne tienne, certains s'en tiraient fort bien, ayant déjà appris le chinois ou l'égyptien, et captaient tout des mouvements d'échine et des exaltations ou passions du pays concerné en quelques minutes ou au moins quelques jours. 

Grâce soit rendue à deux d'entre eux, l'un qui me fit avoir le Congo, l'autre qui m'apprit qu'on pouvait combattre le soroche, le mal des montagnes (ne pas abuser du remède) en buvant un ou deux verres de whisky et qui trouvait que mon équipe était montée en première division.



dimanche 16 novembre 2025

Quitter Nîmes.

 Le faudra-t-il ? Impossible après toutes ces années de vie intermittente et de retour sur ma base arrière, tous ces liens, ces amitiés et épisodes quotidiens, ces logements, cet accueil (seule ville qui avait pris en compte mon projet de coopération culturelle Arc en Sud et qui aurait pu le faire vivre si je n'étais à l'époque reparti en poste lointain).

Sans doute, pourtant, quel que soit l'amour que j'ai pu contracter pour cette ville d'adoption, moi amoureux des villes rouges bâties de briques, Toulouse et Albi. Séduit que j'étais par la simplissime (en apparence) beauté crayeuse de ses monuments de blocs de calcaire tirés des carrières avoisinantes et de ses formes premières ! cercle des arènes, carré de la maison, verticalité de la tour dite magne (car bien sûr tout cela est faux, le cercle est elliptique, le carré n'est pas érigé en cube mais en parallélépipède rectangulaire au toit à double pente, la tour est tellement bâti sur bâti, dressée mais archaïquement dépenaillée au point de ne plus rien avoir de ses anciennes formes géométriques, heptagonale à la base et octogonale sur le pourtour du haut. Personnalité puissante qui n'a rien d'écrasant ouverte comme un forum entre plaine et colline. 



Quant à la fontaine sacrée elle a le grand tort pour ce qui est de mes besoins, alors qu'elle est avec son jardin noble et serein l'un des premiers et encore un des plus beaux jardins publics que je connaisse, d'être trop éloignée de la mer bien que les Etats Généraux du Languedoc aient prévu en 1696, projet largement oublié, d'y remédier en rendant, des remparts de Nîmes à Sète, ininterrompu et hautement utile, le Vistre navigable.


jeudi 13 novembre 2025

Quatre-mille livres.

Des quatre mille livres que j'aurai (réellement, sans doute, approximativement mais ce n'est qu'une évaluation probable) pu lire dans ma vie et des Cinq mille (et c'est sans doute un chiffre insuffisant) si j'y ajoute ce que j'ai pu feuilleter par curiosité, nécessité de travail ou / et recherche rapide, souvent fiévreuse (en dilettante boulimique), je n'en ai conservé actuellement guère plus de sept ou huit cents, dont une partie fluctuante selon mes trouvailles alimentées de-ci de-là, au grès d'une curiosité incessante, boîtes à livres, occasions, achat de neufs, et au fil mes dons à droite et à gauche, connaissances, amis, bibliothèques publiques 

(je me souviens par exemple d'une bibliothèque catalane remarquablement riche dont j'avais très modestement contribué, par quelques ouvrages complémentaires anciens trouvés par hasard, à enrichir le fonds après avoir cherché dans ses réserves à tout savoir sur les oliviers de la région et leur production d'olives et d'huile, en fonction des traditions et des recherches récentes en agronomie, afin de ne pas raconter d'âneries dans un chapitre où je racontais la mort probable, victime d'un attentat sous un olivier millénaire, de Dio Darko Brač

boîtes à livres géographiquement distantes (dont l'importance est pour moi, vénérateur du dieu des voyageurs et du hasard, d'une importance cruciale et nouvelle dans l'orientation parfois zigzagante de mes recherches).

La question est : lesquels emporter si, comme j'en ai l'intention fluctuante (arriverai-je à prendre cette décision ?) je me replie du Mas Dingue vers un appartement à taille relativement réduite dans lequel prendront place non seulement un choix drastique et crève cœur de toutes sortes de souvenirs, de vêtements, de tissus traditionnels, d'ustensiles, d'outils, de tableaux et d'objets pour la plupart, ces derniers, très anciens, collections archéologiques ou parfois préhistoriques ou au moins artefacts "primitifs". Et bien sûr bribes d'archives concernant mes ancêtres ou mes familiers vivants ou disparus.

Lors de mon occupation de postes lointains pour lesquels j'avais la faveur de pouvoir déménager quelques effets personnels dans un vrai container, mais avec l'obligation d'emporter d'énormes objets utiles tels machines et électroménagers introuvables dans certains pays auxquels j'étais voué, interdisant, sauf exceptionnellement à l'occasion précisément de ce premier transport d'arrivée, l'importation de tout autre article pour nous expatriés officiels, je m'étais limité arbitrairement à cent livres. 

Cent livres précieux que j'ai tous rangés en bibliothèques, en vitrines et étagères à portée de la main, sauf perte occasionnelle de deux ou trois.

Après toutes ces années de garrigue, de végétation séchée, de pierraille et de belle surface où j'ai retrouvé le goût d'être chez moi dans un espace grand, bien suffisant, dans des murs et des meubles non loués, j'ai donc accumulé et étalé jusque dans la cave et les couloirs, sans parler du grenier, enfermés parfois, jusqu'à il y a peu, dans des cantines métalliques, mes trésors. 

Lesquels vont m'accompagner, lesquels vont devoir être sacrifiés ?

Collectionneur et accumulateur, je vis enfoncé dans la terre et l'humus du passé.

Et je ne comprends pas qu'on puisse être attentif au surgissement toujours inattendu du présent sans ces bases, sans daigner les connaître, aussi éloigné en soit-on, par son âge juvénile et aussi imprévisible en ne faisant que des projections, ce présent d'autant plus surprenant que parfois il se révèle pur produit d'un passé oblitéré, oublié, dénié.


Que vous dire aujourd'hui ?

 Que j'ai enfin réussi à coller mon code envoyé par SMS (ça veut dire, mine de rien, message écrit sur téléphone portable et ça semble déjà invraisemblable pour un type comme moi, sortant à peine de la préhistoire du siècle précédent) sur un questionnaire, une vérification d'identité ou un truc machin d'inscription à n'importe quoi, sans pour autant (parce que je me croyais obligé de consulter séparément mes derniers messages et ensuite je ne pouvais évidemment et rapidement revenir sur la page où je devais reporter le code envoyé par écrit sur téléphone que sous sa forme réinitialisée pour l'occasion, et revenue aux questions préalables sur mon identité, mon âge, mon genre ((facultatif)), etc . . . et donc devais tout recommencer sans fin . . . à moins d'user de deux instruments, un portable et un ordi ou une tablette mais ça compliquait un peu, vous avouerez.

Et donc, en fin de compte, ce n'est pas la fin de l'histoire, après avoir scanné le truc ouvert sur mon portable à la caisse, opération amusante, simple et facile j'ai gagné sur ma note de yaourts bio achetés pour en refaire chez moi de meilleurs, de bananes du Costa Rica et plein d'autre truc dont le réconfortant par ces temps, Costière de Nîmes, 0,97 centimes ce qui n'est pas rien.

Je sais, vous allez me dire qu'avec mon esprit cartésien au carré et déformé au cube par de longues études littéraires et autres, superbement théoriques et spéculatives, j'ai fini par tout compliquer et rendre ma vie quotidienne impraticable. Ben non, rassurez-vous, à force de patience et même d'obstination de maladroit incapable d'utiliser les pouces pour taper sur un clavier, au seul doigté de mes index tendus j'ai réussi, oui, quelle victoire ! aujourd'hui pour charger le système de LIDEL des foules + (pas de pub, juste un fait concret) qui m'a permis ce gain, à comprendre qu'il fallait taper direct sur la petite languette me signalant en haut de l'écran l'arrivée du message et là, ignorant sans ambage la remarque de Gros Ventre Gros Yeux, qui intempestif alors que j'étais au bord du triomphe, me demandait si le site et donc le message étaient sérieux ou s'il s'agissait d'un spam . . . j'ai cliqué sur le petit rectangle fléché, inspiration subite, qui permet d'agrandir et de voir le message et donc de découvrir le code sans faire disparaître la case où je dois le copier.

Je crois, ceci dit, qu'ils vont nous rendre transparents comme des méduses avec ce magnifique instrument qui est en train de prendre la place de nos cellules une par une et qu'ils appellent Net qui tous les jours remplace déjà nos moelles et nos nerfs après les avoir mis en boule sans pour autant les parcourir de courants zygomatiques.

mercredi 12 novembre 2025

Dextérité.

Voilà un mot qui personnellement ne me convient guère.

Magagne comme je suis, vous le savez. Droitier maladroit me conviendrait mieux sauf, bizarrement quand il s'agir d'attraper une balle et qu'alors tous mes instincts animaux (mes esprits aussi) se concentrent sur un but qu'il ne s'agit pas de rater, ou encore mieux un objet que j'ai moi-même fait tomber. Un jour dans un grand magasin de vente d'appareils électroménagers, essayant de comprendre comment fonctionnait une de ces machines à café d'antan, avant que je me précipite comme tout un chacun sur celle de Monsieur Clooney, ayant fait tomber de son réceptacle je ne sais quel élément soutenant le filtre qui vraisemblablement aurait dû être mieux fixé à l'ensemble de la structure, je l'ai frappé de ma main ouverte, de ma paume, ou de mes doigts mal orientés, au moins six ou sept fois, incapable de l'attraper, de le saisir vraiment à chaque fois, sauf la dernière et évitant ainsi, après ce jeu de frappes et rebonds qu'il aille au sol. Donc les réflexes fonctionnent mais pas forcément avec de petits projectiles, faute d'entrainement ? où se niche la dextérité.

C'est pourquoi j'admire celle du très fameux et habile dessinateur gaucher qu'est ELRIC.

Un trait d'une sûreté et d'une vélocité hallucinantes. L'œil, le doigt, l'entraînement, ça donne une certaine grâce.

C'est comme sa voix, posée claire, experte en clarté dans les explications simples et directes qu'il donne de son travail. Il aurait pu être journaliste ou comédien à une époque où ceux-ci savaient articuler et ne pas forcer inutilement leurs voix excitées et essoufflées ou inaudibles et chuchotées.

jeudi 6 novembre 2025

Lune du Castor éblouissante.

On me raconte que c'est une affaire inventée par les Amérindiens.

C'est vrai qu'au Nord d'un certain parallèle avant qu'ils en soient dépossédés, les peuples de ces immensités glacées étaient de sacrés observateurs de leur territoire, territoire où les castors pouvaient tout à loisir mais aussi en urgence et en travaux forcenés avant l'hiver, construire leurs demeures aquatiques à double ou triple entrée, devenues en cette période chantiers éclairés de jour comme de nuit.

Ici, par dessus le toit, je l'observe très haut, aveuglé, cette lune énorme projecteur scénique, phare et non plus balise, ni poétique, ni rengaine mystique, pâle et rebattue hostie;

demain matin elle sera surprise en train de plonger par dessus la colline, ouvrant aux étourneaux, roulant en nuage bruissant et rapide, les portes de l'hiver.


Tours d'étourneaux .

 Ce n'est ni un ballet, ni un rituel, ni une quelconque mise en scène aérienne, c'est une très habile et concentrée manœuvre collective pour écarter tout danger, épervier ou autre, pour renforcer la solidarité et la discipline en vol, et pour chercher méthodiquement le meilleur point d'attaque d'un champ récemment ensemencé où un lieu assez confortable et spacieux pour abriter, si possible loin des courants d'air, un campement pour la nuit. Il n'en reste pas moins que c'est assez beau et extraordinaire, au point d'ailleurs que leur implantation totalement artificielle en Amérique où ils n'existaient pas semble avoir été réalisée par un riche passionné de Shakespeare.en 1890 prétendant selon la légende ou la plaisanterie sophistiquée introduire à New York les oiseaux de son théâtre.

A moins qu'en examinant les choses sous un autre angle on ne puisse parler à contre pied qu'en poème noir ou négatif.

Car enfin ces riches désœuvrés qui ont joué avec les espèces et leur implantation avaient peut-être avant tout le souci d'introduire en Asie et Australie aussi bien qu'en Amérique, un oiseau commettant des ravages sur les insectes prédateurs des cultures 

qui finalement, fil à retorde de l'expérimentateur intéressé s'est révélé terrible prédateur des cultures . . . et accessoirement envahisseur saccageur de villes par la multitude de ses excréments

mardi 4 novembre 2025

Sans titre.

Faire un "sans titre" non par glossolalie mais par volonté de tant embrasser et pourtant si peu de temps.  

Chiens.

 Toujours j'ai aimé les chiens, depuis le "Teddy" de mon enfance, ce vif cocker de mes parents à la robe bicolore, blanc et chocolat, un peu frisée à plat et aux oreilles pendant si bas, autant ou plus que les chats avant de préférer sur le tard ces derniers, ne serait-ce que pour ce regard qu'ils lancent quand on s'intéresse à eux et qu'ils sortent à peine du sommeil de leur dernière sieste, ce regard, disons  comme dans Tristes Tropiques "de connivence", de modeste et bien fondée sagesse. Ces derniers temps cependant j'en avais un peu marre (des chiens) promenés dans les bras, les plus petits, substituts d'enfants lécheurs, jappant pour rien et faisant les matamores face aux plus gros qu'eux et conchiant à qui mieux mieux, trottoirs, plages, chemins écartés. Cependant, à force d'en voir, j'ai fait comme Brigitte Bardot et en suis venu à les préférer aux maîtres, grognons, tristes, rabougris de vitalité, eux si francs et sans détours, joyeux à la moindre occasion. Oui, maintenant, lors de mes promenades je reconnais d'abord les chiens qui eux aussi m'ont repéré alors que leurs dompteurs au petit pied qui les gouvernent et les tiennent prisonniers au bout de cordes et harnais souvent m'indiffèrent. Ensuite seulement si je complimente les chiens pour leur allure, leur prestance, leur pelage rare, il arrive que les maître flattés me saluent avec reconnaissance et parfois illumination de leurs traits.