Si Hegel en 1807, comme Kant, partisan de cette vision encore religieuse et incontestablement romantique selon laquelle l'histoire réalise "un plan caché de la nature" (Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique, 1784) il a au moins le mérite de la voir comme une tragédie des peuples qui s'incarnent dans les "héros" que nous sommes tous et spécialement, très spécialement en certains individus, "héros de l'histoire mondiale".
Nous aurions aujourd'hui tendance à rejeter tout en bloc, sauf cette idée que la civilisation tourne autour de la terre d'est en ouest, de ces visions globalisantes et péremptoires. Nous aurions tendance à ne voir l'espèce humaine que comme destructrice globale de l'ordre naturel plutôt qu' "esprit du monde" orienté par la conscience et la liberté.
Quant à nos "grands hommes", ne sont-ils pas en un sens et pour reprendre le fil d'une projection métaphorique religieuse, l'incarnation de cette diabolique destruction, accumulant les traits du mal à la racine : orgueil ou vanité, égoïsme, mus par l'intérêt privé ou étroitement national passant par la domination des autres peuples, recours à l'écrasement et à l'annihilation comme avancée ?
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