mardi 9 janvier 2018

A comme Apocalypses apocryphes.

Un jour je ne sais plus où (j'ai tellement vécu de moments comme ça), c'était sans doute à Lima, un jour gris comme les autres. Oui sans doute puisqu'il y avait dans la salle ce psychologue qui se trouvait à ce moment-là dans presque toutes les réunions où j'étais aussi convié et qui m'avait impressionné quand il avait déposé son revolver sorti du holster sous l’aisselle en franchissant en même temps que moi cette sorte de checkpoint qu'était devenu le sas d'entrée de l'ambassade après un attentat pas trop grave mais évidemment inquiétant quand même. Le fait est que je n'avais pas fini de m'énerver ce jour-là puisque dans la petite salle de projection nous attendait un film apocalyptique assez pénible, lent, répétitif et mièvre tourné en couleurs verdâtres qui évoquait rien moins que la catastrophe atomique enclenchée par l’inconsistance criminelle des hommes et qui était l'oeuvre d'un ancien assistant de *** , assistant devenu très vieux, assistant de je ne sais plus non plus qui, non je n'ai pas effacé son nom par simple courtoisie, réellement je ne m'en souviens plus, d'un des "grands" du cinéma français de l'après guerre, mort et oublié, lui depuis longtemps, mais qui apparemment avait peu tiré profit des leçons  éventuelles et de la fréquentation assidue du supposé "maître". Donc, énervé et même excédé, c'était très impoli étant données les circonstances et le milieu, je suis sorti avant la fin du film, avant l'accomplissement final de cette apocalypse qui ne révélait rien mais était bien apocryphe au sens de fausse, flambarde, fumiste et toute en charlatanisme, me disant : faux dieux inspirant les mauvais prophètes . . . faites qu'à son âge . . . je ne projette pas, moi aussi, ma trouille et mes angoisses de vieillard à la face du monde pour le punir de vouloir survivre à mon propre trépas.

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