jeudi 11 janvier 2018

Oasis.

O comme Oasis.
C'était une villa qui s'appelait ainsi, "L'Oasis". 
Une villa 1930 avec tour carrée, pignons à festons et balcons multiples, placée maintenant entre la voie de dégagement et la voie ferrée surmontée plus récemment d'une autre voie rapide , elle qu'on avait voulu établir seulement face au train pour le voir passer un peu loin, cachée dans son jardin ombragé et étroit, derrière une végétation ayant repris ses droits, coincée entre deux immeubles plus tardifs et des murs surmontés de panneaux en treillis de bois disloqué, ornée et protégée de belles grilles en fer forgé aux courbes se voulant mauresques ou andalouses, peintes en vert bouteille et un peu rouillées, signalée à l'entrée par un cartouche enchâssé dans la brique et étalant son nom sur un portique. 
Je passais par là souvent, pour gagner ensuite des coins restés presque idylliques, dans mes promenades.
Un jour, indiscret, alors que je glissais mon œil par un trou de la clôture en longeant le jardin, j'ai vu une forme allongée sur le gravier. Une forme humaine, une femme âgée aurait-on dit, cheveux gris, longues mèches blanches, jupe aubergine retroussée sur des bas noir et bras étendu au-dessus de la tête en prolongement du corps, à côté, au-dessous d'un citronnier couvert de fruits. J'ai tout de suite pensé qu'elle était morte comme elle ne bougeait plus du tout et qu'à côté d'elle une petite échelle, une sorte d'escabeau de bois, était renversé. J'ai appelé, crié, en vain. Elle aurait pu ne pas m'entendre étant donné le chahut constant de la voie rapide et des avenues en bordure. Sans réfléchir j'ai poussé la porte du passage piéton à côté du grand portail qui n'était pas fermée à clé.

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