Souvent, particulièrement dans les feuilletons, tournés plus vite et même bâclés parfois pas que dans le détail, l'absence de rendu du travail nécessitant apprentissage, habitude, tour de main, posture acquise, est d'autant plus sensible que le comédien manifestement ennuyé par ces impératifs non seulement ne s'y soumet pas mais les traite avec une désinvolture très spécifique au cinéma français plus bavard que vécu en gestuelle et en présence concentrées. Il me semble qu'on rencontre moins cette légèreté coupable, coupable dans la mesure où elle peut en un quart de seconde décrébiliser un scénario, dans le cinéma américain ou surtout chez les Anglais qui ont l'art de prendre au sérieux malgré leur légendaire humour, le poids des personnages.
Me choquent particulièrement les gestes citadins de nos cultivateurs mimés et la totale irrecevabilité des attitudes de profs improvisés qui seraient couverts de crachats, de tomates ou de ricanements s'ils étaient devant une vraie classe ou un vrai amphi.
On ( et particulièrement un ami facebookien très cher) me suggère que c'est d'ailleurs le cas de tout professionnel, cette impossibilité de se reconnaître dans le mime paresseux et mal incarné qu'on fait de lui, de l'incarnation ratée et plutôt superficiellement allusive de sa profession au cinéma. Le cinéma ne serait-il, par hasard, et surtout par essence, que contrefaçon, que frauduleuse . . . je cherche un mot . . . illusion . . . chimère . . . tromperie ?
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