dimanche 7 mai 2023

Pourquoi (cette soif) encore ?

 Pourquoi ai-je envie de parler de choses irracontables moi qui ne suis que conteur, que narrateur et ni chercheur, ni penseur, ni explorateur ? Peut-être seulement étonné et étranger sourcilleux de vocation. Et encore moins "écrivain" ou même pas écrivailleur. Scribouillard occasionnel comme dit Vargas-Llosa dans cette histoire où il est amoureux de sa tante. Irracontables en plusieurs sens, c'est-à-dire impossibles à faire entrer dans une narration cohérente même en résumé laconique. Impossible aussi parce que ces choses que je veux essayer d'exprimer sont trop liées à des intuitions oniriques, plus qu'à un semblant de récit ou à un embryon d'explication. Ces choses incertaines sont à l'état de limbes, à la frontière du dire-voir-entendre-saisir dans le fort et dans le flou à la fois. Vagues images. Bruits. Contacts. Pourtant je les ai vécues. Et si je les ai vécues je dois pouvoir en dire un mot si tel est depuis le début mon propos. Irracontables aussi parce que peut-être aux yeux de certains je ne devrais pas les raconter. Même pas sous forme de roman désarticulé. Dépecé. Dont ne subsisteraient dans l'air, flottant, insaisissables, évanescents, transparents, périssables, que des pelures dégradables . . . ( j'étais parti sur l'idée d'un substantif à peine plus roboratif mais surtout au masculin, excusez l'accord désaccordé). 

Des échos insistants et inintelligibles. 

Ainsi me resterait-il à parler de ce que j'ai fait, cru faire, réellement entrepris et parfois jusqu'à aboutissement à Lima qui est la ville lointaine (les Argentins parlent de "cul du monde" à son propos) où j'ai le plus longuement travaillé et vécu. Où, durant les dernières années de mon long séjour, j'ai vécu une liberté presque excessive. Un rêve; . . . 

Ou dans un tout autre registre, de ce personnage  totalement inventé sous le nom de "Fils de Dio" qui évidemment, dans ma vie, comporte un modèle (d'ailleurs totalement indépendant du modèle du dit Dio, supposé son père et personnage encore plus imaginaire ) mais reprenant quelques traits dont je me suis pour certains détails, inspiré (tant pour le père que pour le fils réunis dans ce conte et totalement éloignés et indépendants l'un de l'autre dans la vie réelle où j'ai été les puiser). Personnage qui il y a peu (le temps passe si vite), animait à partir de cette scène qui a lieu à Barcelone et où il ne trouve rien de mieux à faire, fatigué qu'il est d'attendre, que de s'assoir sur un prie Dieu (en s'asseyant donc à l'envers par rapport à la position dite normale, c'est à dire à genoux) un récit  fantasmagorique et parsemé de pièces et de bribes empruntées au réel (telle ce fragment de la vie bien réelle et soumise à aléas des voleurs de téléphone portable, . . . si vous voulez savoir, ici, le voleur va s'avérer à la fois intrusif et amical pour notre héros le Fils de Dio) paru / on se demande par quel inex/tri/plicable artifice / . . . dans . . . (une incroyable revue numérique portant le nom d'un petit dieu égyptien presque parfaitement inconnu, sorte d'atelier international ouvert aux bonnes volontés des meilleurs ainsi qu'aux aspirations des débutants les plus brillants,  élaborée et soigneusement concoctée à Angoulême . . .  dont le propos essentiel est  axé sur la BD, ses créateurs, son histoire).

Sans parler, mais je vous ai aujourd'hui assez étonné et estourbi, de, c'est une affaire moins facile à suivre, de cet Homme/Ville/Paysage vivant dans un univers qui n'est que l'infime partie du corps absolument invisible et inimaginable à son échelle "humaine", minusculement réduite il est vrai, d'une Femme/ Immense Géante dont cet homme ne voit que quelques particules infra-cellulaires et dont je n'ai pour l'instant qu'une très imprécise et parcellaire représentation post-baudelairienne plus que platonicienne.


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