samedi 31 mai 2025

C de Capsule spatiale low cost.

 Bien sûr c'est une histoire vraie et plus vraie que nature (on se demande néanmoins comment c'est possible).

Pendant que j'imaginais (mais je vis aussi partiellement, par projection intense, ce que j'imagine) que j'étais dans une capsule spatiale-résiduelle, perdue dans l'espace et bientôt oubliée, ma douce moitié vivait quant-à elle une vraie, on ne peut plus vrai histoire et affaire de capsule. ici-bas, sur terre.

J'ai peu coutume de parler de ma mie mais là hors toute mise en cause, habituellement je l'y mets hors . . . chapeau ! Victoire ! Sang froid, courage !

Voilà les faits. Fatigués de la route, des bagages, de l'ascenseur qui à la suite de la coupure géante d'électricité bien médiatisée malgré son échec à interrompre la cérémonie de clôture du Festival de Cannes, nous avait bloqués à un 7ème oui, septième étage, ma dulcinée avait décidé, pendant que je restais au domicile avec en charge, une fois terminée ma séquence de voyage spatial imaginaire mais en quelque sorte réel, déjà réalisée aux aurores, de ranger, faire un brin de nettoyage, de balayage, de remise en route de la maison quant-à moi, de faire quelques courses, quant-à elle qui habituellement me laisse seul les faire dans notre quartier assez pratique non loin duquel se trouvent quelques supermarchés que je connais par cœur.

A partir de ce postulat, mais là il s'agit de notre vie réelle-réelle, voilà la suite bien réelle aussi.

Il ne s'agit pas d'un narratif 

au sens où maintenant tous les journalistes de BFM ou C News, ou je ne sais quoi de soit disant informatif et récapitulatif balançant tous les jours des scoops, désignent et reconstituent à leur manière le déroulement d'événements dont ils ont juste entendu parler et à propos desquels ils imaginent (je ne parle pas de ceux qui triment sur le terrain mais de ceux qui pérorent en salon, experts ou non), comme s'ils n'avaient pas vraiment eu lieu, un discours de propagande de guerre ou de com stratégique,

il s'agit de compte-rendu, voilà :

Fatiguée déjà et vu son âge proche du mien et percluse, elle prend pour sortir du bastringue, au lieu de l'escalier roulant ( Note de la rédaction : construit et aménagé pour percher le magasin un peu en hauteur dans une zone avérée inondable), elle prend donc avec son charriot à demi chargé des plus nécessaires nourritures l'ascenseur spécial pour éventuellement personnes éclopées ou tout un chacun, qui lentement monte et descend du 0 au +1, facilitant l'accès à ce palais de la consommation circumpériphérique de notre cité.

Elle appuie pour descendre, la porte se ferme et . . . . rien ne démarre.

Bon un jour quasi férié, de pont bienvenu pour les employés, Ascension oblige, la voilà bloquée dans sa descension. Rares clients qui passent et malgré (heureusement) la porte vitrée, personne ne la remarque criant et frappant au carreau.

Pourvu que le téléphone passe, tout en cognant à sa vitre, elle m'appelle, oui la liaison passe.

Je lui dis j'arrive (à peine 1 Km, 5 ou 2 que j'aurais pu faire à pied), elle me dit pas la peine un client m'a vue et a prévenu, ils arrivent.

3 employés arrivent avec une clé spéciale et n'arrivent à rien. Disent en criant pour être entendus au travers de la grosse paroi de verre, qu'ils n'arrivent pas non plus à appeler la société de l'ascenseur. Appellent les pompiers. 

Bon, finalement, 3 employés du magasin, 1 employé de l'entreprise ascensoriste arrivé assez vite, + 3 pompiers en voiture rouge flambant neuve, sauvée, et moi au bout du fil toujours prêt à arriver avec barre de fer et marteau n'importe quoi pour péter l'impossible verre à ouvrir, enfin rassuré.

Cela devrait vous rappeler quelque chose, une affaire de cosmonautes bloqués dans l'espace enfermés dans l'ISS qui nous ont longtemps préoccupés. 

Chacun son truc, nous depuis un moment c'est capsule low cost bloquée.


mercredi 28 mai 2025

Carte grise.

 . . . . je ne sais pas si ce n'était pas déjà prémonitoire ou du moins préfigurateur d'un certain avenir nôtre. Car l'appellation populaire de la C.I.V. , la Carte d'Immatriculation des Véhicules (les véhicules étant par nature destinés à circuler facilement d'une zone à une autre, ça va sans dire) la dite "carte grise" c'était déjà inscrit dans une . . . comme qui dirait "zone grise" . . . ou interlope . . . en tout cas quelque chose de louche ou de bizarre pour le moins . . . je me trompe ?

Voici les faits.

Ma petite Toyota Yaris increvable qui a déjà plus de vingt ans est restée adéquate et même convient parfaitement pour parcourir les anciens chemins de charrette et de transhumance nîmois, immatriculée qu'elle est avec un format de numéro qui bien sûr, incluant le département, ne resemble en rien aux numéros minéralogiques actuels.

Bon c'est très simple je vous dis, mais accrochez-vous autant que moi. Jusque là tout était OK, mais voilà.

La non réception d'un avis de contravention bénin lié à un stationnement limite prohibé certes mais de courte durée, pour accompagner chez un toubib une personne qui m'est chère, m'a mis la puce à l'oreille : feu de Dieu ! négligent et étourdi je n'avais pas fait changer, il y a déjà belle lurette, mon adresse sur les coordonnées officielles de cette plaque et pieds et mains me coûta le rattrapement par les cheveux de cette amende à vrai dire modique bien que peu justifiée et que, faute de réception de l'avis officiel dûment répertorié (l'Administration toute puissante n'ayant pas la bonne adresse n'en pouvant mais) je ne pouvais quant à moi pas la payer afin d'arrêter la prolifération des augmentations qu'engendrait géométriquement ce non paiement. Vous suivez ?

Donc me voilà parti à le conquête de tous les chemins d'Internet le nouveau dieu, franchissant filtres et barrières, pièges et impasses, pour tenter ce simple changement d'adresse si nécessaire sur la Grande Toile comme il se doit.

Première constatation : à côté et même directement à la suite, voire le précédant, du site officiel "dédié" à l'opération en ligne (rien de plus simple à faire), je découvre un FAUX SITE très bien fait, installé là et qui demande, comme de juste, un paiement "sécurisé" pour effectuer cette opération réputée gratuite. Et d'un.

Et de deux je n'arrive pas après avoir trouvé le vrai site vraiment officiel à entrer le numéro de ma plaque minéralogique qui semble ne correspondre à aucun des formats, nombre de cases à remplir, emplacement des tirets intermédiaires, etc . . . et je me dis, les brutes n'ont pas pris en compte les anciens numéros des vieilles voitures.

Colère ! Quoi après avoir voulu au prétexte de sauver la planète que tout le monde asphyxie à qui mieux mieux d'industries, de guerres, de missiles, de déchets, de rejets massifs, de décharges, de traitements salvateurs empoisonnés, etc . . . tenté de proscrire les vieux véhicules même de très petits rouleurs prenant soin du leur, de circulation en zone urbaine  - c'est vrai, la pauvre hyper-chargée en échappement de CO2 , autant qu'en bruits intempestifs -, voilà qu'ils veulent carrément les envoyer à l'abattoir, les vieux véhicules même bichonnés mais non conformes par leur état civil, à la casse, faire qu'on les revende par containers et cargos entiers en Afrique . . . 

Je cherche encore et découvre qu'on peut, dans certains cas, se rendre à la Préfecture maintenant normalement déchargée de ces basses besognes et autrefois haut lieu d'immatriculation pourvoyeuse de préfigurative carte grise. 

Donc rendez-vous.

Et alors surprise, la Préfecture où j'ai rendez-vous est devenue inaccessible, barricadée de barrière et de gardes y compris appartenant à la "sécurité privée" (mention écrite dans le dos des intervenants).

Têtu j'insiste et après conciliabule suis introduit. Mais alors on me dit que outre les pièces exigées normalement requises, dont la justification de domicile, d'identité et de possession du véhicule, j'aurais dû emporter, que personne ne m'a encore  demandée, pour me re-re-identifier, sans quoi en chair et en os je n'existe pas, mon numéro d'identification national ou au moins celui de ma feuille d'impôts devenu apparemment le substitut du moi devant cet aréopage de machines. Car en fait, le fait est là. Plus rien n'existe déjà, que l'Ordinateur Central. Un truc pareil devait bien arriver. 

Je me déplace pour réparer les lacunes de la machine face à mon être persistant, pour recevoir une aide de compassion minimum et la personne qui m'accueille ne trouve rien de mieux à faire qu' à me mettre devant sa propre inaptitude totale à entrer dans les rouages et les circuits officiels qu'avec précisément la clé qui me manque et que je suis venu essayer de . . . . compenser . . . transgresser >. .>> >.outre-passer . . . bon d'accord j'aurais dû le savoir, on apprend tous les jours, quel idiot je n'avais pas encore compris ce que tout le monde sait, matricule tu es, tu le refuses et voudrais te faire immatriculer correctement, quel crétin !

Oui, me voilà à jamais entré en zone interlope grise, tellement estompée que me voilà susceptible personnellement d'effacement, ma carte l'était déjà.

jeudi 22 mai 2025



Chaise bleue (pour l'étude d'un remake).

Quand je retrouve ces chaises bleues en vrai ou ces images de chaise bleue dans le ventre de mon ordi, ça me reporte à un vécu relativement récent mais qui s'est déjà éloigné dans le temps, glissant peu à peu vers (bientôt) une autre époque. celle ou emporté par un enthousiasme inflexible j'écrivais un (ou des) feuilleton(s) dans Marsam.graphics, perdu au milieu de créateurs et exégètes de BD, moi qui en suis resté par ailleurs à l'archéo-prototype de Bibi Fricotin, au mieux, voire (pas le meilleur) à Woopy l'indien ou aux aventures du pirate La Bigorne (Pierrot années 50), détestant Walt Disney depuis toujours et à la fascination, par ailleurs, pour les peintres de la Renaissance italienne inventeurs de la perspective ou du prodigieux Dadaïsme ou du submergé Surréalisme et alentours.

Je me souviens de cette affaire (déjà donc si lointaine) de chaise bleue gravée d'initiales trouvée sous les eaux du Cap Creux (que las Catalans me pardonnent, je veux dire Cap de Creus) qui provoqua une enquête et un scandale lié à l'équipe Duchamp-Picabia (amitié de joueurs d'échec sur la Croisette de Cannes) ou Duchamp-Dali (Duchamp étant souvent venu à Cadaquès) ou encore, du moins peut-être, à ses émules tardifs ou peut-être même (hypothèse tout aussi probable) à des faussaires.

mardi 20 mai 2025

Méthode.

Ma méthode de discours est simple. 

Par moments alors que les trois quart du temps je laisse s'écouler des flots d'impressions, d'idées nouvelles, qui me semblent sortir du tout mâché ou de sentiments étranges que je garde pour moi, il advient au cours d'un bref éclair que sonne silencieuse une alerte, une impulsion qui me dit : note ça ! Et pourtant je sais bien par avance quand ça ne pourra intéresser personne car on pensera au vu du titre que je ne fais que céder à l'actualité ou bien je sais bien aussi que je m'aventure inversement dans le trop spécialisé d'un débat, ou l'inactuel apparent de ses retombées, mais surtout, et cela vaut la peine d'être noté, l'impression vague, le point de vue ou l'idée qui ne me semblaient pas mirobolants s'avèrent à l'usage, au sortir de limbes flous, intéressants pour tous, pour vous et pour moi.  

Parfois j'ai déjà le titre et je sais ce que je crois vouloir dire, parfois le sens où l'intention s'infléchissent tout en écrivant mais il arrive donc aussi que rien ne soit clair au démarrage de l'écriture et que se révèle l'inattendu à mes propres yeux.

Ainsi cela peut arriver (rarement) pour quelques histoires que je raconte dont l'essentiel est cependant constitué de faits vrais, réellement vécus;

j'ai par exemple, une fois, une seule fois, commencé à parler d'un certain ami plus ou moins perdu de vue aujourd'hui dont j'ai travesti le nom, le rendant parfaitement méconnaissable, en l'écrivant à l'envers pour éviter de l'y impliquer, et l'ai fait entrer dans une histoire en partie effectivement vécue, sans savoir où la suite (inventée) aller nous mener. Or cette suite impromptue était tellement surprenante et finalement "vraie" au regard des mythes locaux, appartenant au lieu bien précis où l'affaire se déroulait, qu'elle a pris tout le monde de court, y compris moi et qu'elle a fait un tabac dans le genre poétiquonirique (passez moi ce néologisme) que j'affectionne quant à moi et qui parfois me saisit sans que j'y puisse rien comme une émanation, un écoulement, une nuée qui se formeraient seuls et me seraient étrangers. Or cette histoire un peu insolite, cette affaire trouble était, s'est avérée ensuite, tout à fait . . . comment dire ? "compatible" avec le récit archaïque légendaire et bien oublié de tous qu'évoque une mosaïque récemment découverte dans le sol nîmois.

Mais rassurez vous, ce discours au long cours fragmenté est fait de pièces de céramique tirées du réel vécu sans illusion ajoutée pour la plupart de ses bouts.

Et ce que j'invente ou crois inventer un peu malgré moi est après tout encore plus révélateur sans doute de ce qui reste caché et est amené à se manifester.

Poste à Galène.

 En ai-je déjà parlé ?

Fasciné par ces pionniers qui utilisant cet instrument si fragile, si aléatoire, dont l'un appelé "moustache de chat", arrivaient à communiquer avec des inconnus du monde entier ? Et surtout fabriquant eux-mêmes et essayant de maîtriser par tâtonnements et une patience infinie leur matériel ultra-simple et léger. Du quasi bricolé d'écolier curieux et assez malin -  mon père qui avait été radio dans la guerre de 40 et qui maîtrisait par ailleurs parfaitement le morse, adorait ce truc de dingue qui marchait sans électricité .

Orage.

 Ils ont prévu des catastrophes venues du ciel, des palmiers déracinés, des sous-sols entièrement inondés, que va-t-il réellement arriver après ce printemps trop humide et ce ciel imprévisible ?

Cosmonaute perdu ?

 Cette image me poursuit.

Depuis . . . je ne sais plus. Ce phénomène a dû commencer à Nîmes quand j'habitais au centre ville et peut-être ça avait commencé avant, à Rio déjà sur cette grande table ornée d'un cendrier ancien en verre et en métal que j'ai encore sur mon bureau italien aujourd'hui, dans cette grande salle qui avait servi de salle de réunion et de salon de musique qui occupait tout l'étage et que les propriétaires qui vivaient au-dessus nous avaient louée comme salle de séjour dans l'appartement avec accès direct par grand escalier qui occupait la bas de cette étrange et unique maison perdue au milieu des immeubles du quartier du  Leme. (N'ayant pas gardé de photo de l'intérieur, il faudra un jour que je vous dessine ce lieu spectaculaire).

De fait, quand j'écris, face à la page blanche ou à l'écran, je me suis souvent vu, passionné que j'ai toujours été de cosmologie, de conquête spatiale, de vieille science fiction, dans la peau d'un cosmonaute solitaire et oublié, perdu en orbite et ne pouvant plus manœuvrer aucun de mes déplacements, réduit à écrire sur un écran fonctionnant encore dans mon vaisseau largué dans l'espace, écran dont je ne sais avec qui (ou même s') il communique encore.


lundi 19 mai 2025

Transits, Escales, Etapes, Stops, Attentes.

Je me souviens de ces sièges confortables, de ces foules désœuvrées, de ces attentes interminables, en ces lieux provisoires, de ces tentatives d'alléger le temps interminable en parcourant les étages illuminés, entre deux vols, deux destinations, deux retards probables, les couloirs, les galeries, quelquefois de nuit, toutes boutiques et bars fermés, quelquefois dans la chaleur insupportable, quelquefois dans des espaces au contraire restreints et peu éclairés, ou glacés de clim, à Cayenne, Caracas, Asuncion, Marseille ou Djibouti, voire à Paris, passé d'un aéroport à l'autre, c'était inévitable.

Souvent je rêve et aussi je vis ou revis des recherches de sites, de maisons, d'appartements, de lieux où attendre, de lieux à l'abri de tout ce remue-ménage.

J'ai aimé aussi de temps à autre certains points où me fixer au moins dans le provisoire.

J'ai tellement aimé Rio, et finalement les plages bretonnes en hiver et Rio plutôt en été suffoquant, sans parler de la place de la Loge de Mer à Perpignan jouxtant la Vénus de Maillol, en toutes saisons, Milan et ses vitrines du design, de Nîmes je ne retiendrai que les boulevards à micocouliers qui forment cet écusson feuillu, vert tendre au printemps avancé, autour de la ville médiévale et de Lima que ses rivages en falaises abruptes et noires s'écroulant dans la mer grise.

Faudra-t-il que je retrouve d'autres remparts, d'autres places publiques encastrées entre des architectures glorieuses, d'autres plages moins sauvages et même surpeuplées ?


Bain.

 Cette année, j'ai tardé un peu. Eau à 19°. Un peu de mal avec mon épaule droite pour le soulèvement du bras. Beaucoup nagé sur le dos pour revenir. Retrouverai-je non pas mon corps d'antan mais cette sensation de plénitude qui remonte de toutes les fibres quand il obéit bien aux mouvements pour se glisser dans l'eau avec le moins possible de résistance, le plus possible de fluidité et un épanouissement de l'énergie qui refait surface sous la peau ?

dimanche 18 mai 2025

Bétharram (une affaire de grottes).

C'est bien là la question. Une affaire d'obscures approches pédagogiques. Car en fait Bétharram c'est d'abord une grotte (et une grotte c'est d'abord un lieu étonnamment caché) célèbre au long parcours qui se fait à pied, en barque et en petit train, réputée pour l'explication qu'elle permet de la très mystérieuse et longue formation des cavités karstiques. A ne pas confondre avec la grotte de Lourdes (qui finalement n'est pas très loin de Pau qui est à 25 kilomètres de Bétharram . . . ) bien que selon la tradition, justement, affaire de voisinage, Bernadette Soubirous ait été une habituée du pèlerinage à Bétharram  (bien avant sa grotte à elle) lieu sacré.

Mais voilà que maintenant cette affaire de grottes se prolonge, creuse et  troue les soubassements à la sauce béarnaise de notre Premier ministre. 

Pour ceux qui n'auraient pas suivi l'actualité locale devenue nationale (position inimaginable et intenable pour les citoyens forcément informés de notre beau pays), Bétharram est aussi, en ce lieu du village de Lestelle-Bétharram un établissement privé catholique d'éducation, avéré bien funeste lieu de viol et de tortures d'enfants et d'adolescents, pratiques et lieux plongés, avant qu'éclate le scandale,  dans l'obscurité d'une omerta longue et durable. 

Omerta couverte par qui et jusqu'à quelles instances ?

Si les voies de Dieu sont réputées impénétrables, celles des longues carrières et conditions d'une ambition politique sont peut-être trouées d'obstinés silences et de bien obscures cavités karstiques.

samedi 17 mai 2025

R de Rapprochements saugrenus qui sautent aux yeux aussi éloignés soient les éléments

 Dans ma mémoire je fais donc ce rapprochement incongru : Trahoré-Rougerie.

Rougerie éditeur de poésie selon ses propres choix hors écoles, hors courants et chapelles, de Boris Vian à Joe Bousquet ou Saint-Pol-Roux, éditant ses livres sur magnifique papier à la presse à bras, à Mortemart (Haute-Vienne), éditeur typographe, colporteur de ses propres éditions, parcourant toute la France des libraires dans sa vieille Renault HS, hors subventions, hors appuis politiques, mort à 84 ans, au combat de l'oubli de la poésie, de l'étouffement du poème, lors de sa dernière pérégrination à Lorient. 

Trahoré, mort à 68 ans, respectant sa lignée mais en rupture avec elle, combattant du cinéma Africain qui témoigne sur des thèmes sociaux, dans l'ombre de Sembène Ousman, regard neuf et brechtien dans un monde de plus en plus étouffant malgré les apparences de la liberté nouvelle des indépendances.

L'un du côté de l'apparent archaïsme et l'autre du côté de la modernité.

Etres rares, êtres de rupture réellement libres.

Beu (où est la)?

 Aujourd'hui partout.

jeudi 15 mai 2025

R de Rencontres, Ruptures.

 Au hasard de restreintes recherches toujours liées à des interrogations sur l'avenir qui se prépare, notre avenir aux horizons barrés, aux nuages si chargés et aux sols craquelés, questionnement forcément limité aux matériaux à ma courte portée et à ce que je crois savoir du monde (le peu qui s'en est déjà dévoilé à mes yeux), je trouve sur un blog recensant annuellement et pêlemêle, les morts fameux (drôle d'idée, mais pas si mauvaise, cet annuaire cimetière mémoriel), réunis sur la même page du fait qu'ils sont décédés en 2010, ces deux oubliés de la scène artistique : 

Mahama Johnson Traoré que donc j'ai eu la chance de rencontrer à Dakar dès mon arrivée 

et René Rougerie, éditeur de quelques uns de ces poèmes écrits à la volée sur ma petite Olivetti portative, il y a quelques cinq décades et plus, à Toulouse, à Rennes puis à Limoges où je vivais alors. 

Ce lien fortuit pourrait n'avoir rien d'absurde, Rougerie avait eu lui aussi à travailler en Afrique (dans le domaine de l'action culturelle radiophonique) et si j'ai pu rencontrer immédiatement Traoré c'était en partie dans le cadre de mon travail mais aussi parce que, précisément, frais parachuté au Sénégal en venant du Brésil, je venais de publier ces poèmes qui pouvaient me faire passer pour "artiste" débutant et donc peut-être éventuellement comme un être fraternel bien que situé de l'autre côté de la barrière qui sépare, tout autant au pays du poète Senghor, ex-colonisateurs et ex-colonisés.

Le fait est que malgré tout ce qui pouvait nous séparer, Trahoré était un auteur affirmé, présent comme militant panafricain contestataire, comme pionnier et initiateur dans les instances du cinéma d'Afrique de l'Ouest naissant après les indépendances, alors que je n'étais qu'un assez timide, nouvel, officiel et inconnu attaché d'Ambassade, une ambassade encore un peu trop sûre de ses prérogatives dans un pays "ami" et tout acquis à notre stratégie, nous avons pu avoir d'emblée un dialogue direct et décontracté. Il est vrai nous avions le même âge et il avait - c'étai sensible dans les intonations de son français parlé à voix forte et rauque - fait des études de cinéma à Paris.

Refusant de tourner en français il avait eu déjà la force d'imposer des tournages en Wolof pour ses deux films mettant en cause la condition faite aux femme dans les sociétés traditionnelles intitulés : la Jeune-Fille et la Femme (Dinkha-Bi, Diegue-Bi en version originqle).

Le fait est que aussitôt fait connaissance, ça tombait plutôt bien après un festival du film africain organisé à Dakar, il m'invitait à sa tabaski familiale.

Etrange cérémonie de sacrifice du mouton.

Son père vêtu d'un grand boubou, je m'en souviens comme d'un baptême d'africanité pour moi, retour aux racines du sacré, tranchant rapidement la gorge du mouton criant très fort, et nous, autre génération, lui et ses amis, conteurs, écrivains, musiciens, photographes, alignés derrière, accroupis, saisis par ce spectacle rituel remémorant les origines communes des trois religions, juive, chrétienne et musulmane dominante ici pour l'occasion. 

Puis tout aussitôt, parti le père, éclipsée la famille, grand renversement, rupture de contrat avec le passé chappe de plomb, très rapidement, symbole signal de l'appropriation d'autres mœurs,  pas si futile ni légère, autre initiation, chaines archaïques sciées, cette ouverture des bouteilles de whisky cachées pas loin, sous la surface des coussins des canapés où nous étions affalés et début d'une beuverie entre jeunes émancipés profanateurs.

(A suivre . . . )

mardi 6 mai 2025

aventure (Quelle) !

Figurez-vous qu'à force de vouloir jouer à l'invincible, je crois que j'ai franchi un mur comme le passe-muraille de Marcel Aymé. cependant vous connaissez le risque sans doute plus imaginaire que réel, l'imaginaire étant cependant une bonne partie du réel comme chacun le sait, celui de rester coincé dans le mur qu'on prétendait et qu'on avait commencé à traverser. Oui, c'est ça, peur de rester enfoncé à la maçonnerie du mur, une main dans la brique, un pied dans un moellon et le ventre et le cœur pris avec les pectoraux dans une pierre fort ancienne et gravée d'initiales, utilisée en réemploi.

C'est là que je déchaîne ma force de Hulk, que mon corps gonflé, boursouflé de muscles, chétif devenu découplé, excessivement découplé, décuplé en énergie se met en transe et en mouvement. C'est là que devenu beste animalesque, poussant des hurlements, j'arrive à m'extraire sans trop de déchirements du piège qui me paralyse, m'englue, me pince, me lamine, m'étouffe, qui, inexorable, mécaniquement, était en train de se refermer.

Un chien aboie de l'autre coté du mur et m'accueille joyeux.

Voilà ce qui m'arrive, peut-être en rêve ou que j'imagine facilement après une journée mondaine où j'ai vu trop de gens, amis lointains ou de circonstances, où j'ai fait trop de pas. Voilà ce que produit sur moi la fatigue en fin de journée, nul besoin de plonger dans les songes, sans artifice, sans alcool, sans drogue aucune, telle est ma façon de m'en sortir, tête toujours échauffée que je suis, inexplicablement et inépuisablement.

M'arracher à ce qui m'englue et retrouver une liberté jamais atteinte.

Folie direz-vous. Inconstance et fausse persévérance pensez-vous. Mais non, c'est tout simplement mon habitus, mon immédiateté vécue. retrouver  une sorte de pulsion nécessaire.

lundi 5 mai 2025

Feuilleton qui pourrait s'appeler HMS ou Superchien plus fort que Hulk le géant.

 Que diriez-vous si je vous racontais mon nouveau feuilleton HMS ou Foi d'Animal, avec déjà comme dans Wiki le synopsis adéquat.

Je ne suis pas allé le chercher bien loin pendant ma longue quasi-absence de la Toile. C'est [en fait] du pur quotidien.

L'histoire est celle d'une réapparition. celle de Hulk, Manimal et Superdog, trois héros dont vous verrez que non seulement ils tiennent la route depuis leur lointaine naissance, des années 60 ou 70 ou 80, pour certains épisodes et changements depuis leur apparition, mais (je crois qu'on peut dire qu') ils sont en passe de devenir pionniers, préfigurateurs, voire prémonitoires de notre collectif quotidien en devenir.

Hulk d'abord. 

C'est très simple pour moi mais très difficile à expliquer. Rien de grave, j'ai [juste] des sensations bizarres, qui ont commencé du côté de ma jambe critique, la jambe gauche, celle qui a des "impatiences", ces mouvements involontaires et intempestifs qui depuis longtemps perturbent mes séances de visionnement quand le film ou le doc ou la série ne retient pas suffisamment mon attention, avec un pied dont j'avais l'impression que la peau au niveau des orteils et de l'avant pied était devenue trop étroite et qui maintenant a pris par fragments détachés des couleurs violacées qui lui donnent l'apparence d'une vieille peau de serpent ou du nez couperosé - multiplié par les cinq doigts - d'un vigneron bourguignon. La première fois que j'ai dû expliquer ça, non pas l'apparence, ça se voyait suffisamment, mais la sensation interne de rétrécissement  de la peau et d'éclatement de la chair, à un professionnel de santé, c'était une pharmacienne, elle était un peu perdue et je n'ai évidemment pas pu évoquer le cas de Hulk qui aurait pu l'éclairer si elle avait fait partie de la génération exposée à ces délires premiers des séries américaines. 

Mais si je vous en parle c'est que cette ridicule, absurde et invraisemblable parenté avec Hulk (je ne suis ni aussi savant ni aussi fort que lui, loin s'en faut !), étant et restant un peu mince et devenant chaque jour plus rabougri malgré cette impression d'éclatement de ma carapace ratatinée qui c'est depuis peu terriblement accentuée.

Pour Manimal c'est plus facile à expliquer et beaucoup plus naturel car j'ai moi aussi, comme le héros de la série culte, fréquenté avec assiduité et passion des animaux divers à  carapace, à piquants, à plumes et à poils, dans des coins perdus d'Amazonie ou des forêts humides du Congo, et donc, bref, je me sens tout à fait et de plus en plus capable de dialoguer avec eux dans leur langue ou presque et surtout, capable de me mettre à leur place par empathie et résurgence de mes impressions et ins

tincts primitifs.

Enfin, pour ce qui est du Superdog venu d'une autre planète, chien héros aux "aboiements glacés", il me suffit maintenant d'observer tous ces chiens bichonnés, grands, géants, super-toilettés et revêtus de chemisiers, foulards, capes et harnais ou micro-fabriqués, minuscules faiseurs de crottes tirés à quatre épingles, munis de bonnets et de bottes, pour comprendre qu'ils sont décidément tombés d'ailleurs et méritent par leur bravoure et dévouement sans borne un culte tout spécial.