Le serveur n'a aucun mal à expliquer ce qu'est la blanquette de veau à des Anglais curieux et même intrigués par le nom. Plus de crème fraîche et de jaune d'œuf que de jus de citron, de carottes et de jus de champignons de Paris. Onctueuse dit-il. car creamy ne suffit pas.
une affaire (tentative tardive) de mise en ordre décousue des occasions saisies ou perdues à mille entrées (va y avoir du boulot pour vous et pour moi)
mardi 30 septembre 2025
M de Comment qualifier la Mer méditerranée ?
Difficile.
Sa beauté est évidente, époustouflante, outrageusement choquante par endroits où elle prend des risques et ne devrait pas et même outrecuidante tellement elle étale impudiquement ses transparences et nuances de bleu du ciel à l'outremer et au bleu ardoise opaque ou indigo Vasco de Gamma, cobalt minéral, nuit profonde et violine d'orage .
Film (tout petit).
Je regrette de ne pas l'avoir filmé : assis sur un banc de pierre déjà tout maculé de diverses coulées, un jeune type immense, costaud, géant, un colosse, sûrement descendant de bûcheron norvégien, mange un truc avec du pain et rempli de sauce et en donne à son chien encore plus grand, un de ces molosses bicolores aux oreilles pointues qui non seulement empêcherait trop facilement un commando armé d'avancer dans le couloir mais qui pourrait aisément garder à lui seul un parking de 3.000 voitures électriques invendues. Le chien est assis à côté du maître sur le banc et le maître lui donne de petits bouts de cette nourriture non identifiée. Le chien est heureux ça se voit, il lèche de temps en temps ses babines et, bien à sa hauteur, aussi le visage du maître dont les lèvres débordent peut-être un peu de cette sauce mystérieuse.
Au dernier coup de langue énorme le maître est un peu surpris et je prends le risque, téméraire, d'éclater de rire en passant, le maître rit en me voyant rire et le chien jappe gentiment.
dimanche 21 septembre 2025
Place Maubert.
Comment s'intitule ce poème où Francis Ponge évoque trois boutiques de la place Maubert à Paris, métro Maubert-Mutualité, où se vendent des éléments rendant compte déjà de la diversité de ce monde matériel si nécessaire aux humains ? bijoux faits de métaux et de pierres précieuses, rares, viande "pantelante", je me souviens qu'il met ce qualificatif en avant et arbres en morceaux de "bois et charbons" (le fameux commerce alimentant autrefois les foyers au sens propre, soit cheminées et cuisinières, qui ne risque plus d'exister aujourd'hui sur cette place où même l'immeuble de la Mutualité a été repris par un groupe d'investissements "événementiels" qui se targue de promouvoir dans cette salle de spectacle qui a vu Brel ou Chaplin, dans cette immense salle de banquets aux plafonds hauts, les nouvelles normes environnementales du siècle (faute de respecter l'antique destination du lieu, de plus en plus bannie des sociétés modernes et modèles, cet esprit mutualiste qui a tant bâti en oeuvres de solidarité au siècle précédent) ?
et bien justement, il s'intitule "trois boutiques".
Nostalgie particulière de cette place où sans doute je ne mettrai plus les pieds, marquée de la mémoire de Ponge [ nom singulier : ce piqueur à vif des traditions poétiques éculées, retrouvant ou créant un ou le classicisme ironique de poème en prose du quotidien] attendait tous les matins le bus qui le conduisait au travail et où ont pignon toujours des commerces de bouche et un marché aux vivres. Place par où je plongeais quant à moi aux escaliers du métro Maubert-Mutualité, le nom reste, pour rejoindre ces rendez-vous de ministères qui m'ont longtemps conduit à faire le lien entre ces parties du monde misérable et déshérité où se situait mon lointain travail et ce lieu illustre ou ses voisins du quartier, où invité par des amis de l'époque, je goutais aux délices de la capitale encore lumière du monde.
mardi 16 septembre 2025
H & S soit : HONG KONG et SINGAPOUR (un salut aux lecteurs de / expats ou autochtones).
Aux 661 lecteurs de Singapour (à quand les 666 ? *) et aux 364 de Hong Kong à ce jour.
Mais pourquoi ? pourquoi ?
Bien sûr on m'explique que avec 8OO entreprises dépendant de la France de part et d'autre, ça fait du monde, dont 15. 000 Français de Singapour et 25.000 Français de Hong Kong, et de plus . . . . dont à Singapour pas mal de blogueurs rassemblés . . . de surcroit (effet de démultiplication et prolifération compacte) en un club "La communauté des blogueurs francophones de Singapour" consulté par l'Ambassade de France, s'il vous plait (pas étonnant l'ambassade a toujours un temps de retard), pour prendre la température du moral de la petite colonie française, (au passage en coup de vent, un salut spécial à ce blog "une Lyonnaise à Siigapour" et à la blogueuse elle-même qui en est l'auteure, blog d'où je tire l'information.
Bien sûr tout ça c'est grand, en pointe de Net et ultra-ramifié-connecté.
OUI, OUI.
Mais qu'ont-ils/elles . . .en fait . . . à coller leur regard sur les billevesées volantes / par référence aux feuilles
/ et calembredaines éculées d'un vieillard ni cacochyme ni maussade ? mais qui ne connait de l'Orient que nib de nib ?
Ministre (premier)
Qu'en est-il ?
Est-ce possible ?
Moi si sérieux, si sérieusement épris de politique, ils ont réussi à non pas me dégoûter mais à me rendre indifférent.
Un nouveau Premier ? Et alors ? Quelle que soit sa tête des mauvais jours. Même sa grimace de bonne volonté est très insuffisante pour affronter le chaos prévisible qui nous a chamboulé et surpris et tous mis un peu KO.
Notre très riche et florissant pays, écoutilles ouvertes à tout vent est endetté jusqu'aux lèvres, jusqu'aux narines, avec risque de noyade ? Je ne dirai pas que je m'en tape mais comme tous mes compatriotes je dirai alors qu'avez vous fait pour nous mener là, dirigeants incapables, inconséquents, imbus de votre seul statut du moment ?
Et tout ça dans un monde qui a infiniment plus gravement que notre dette de privilégiés artificiellement entretenue et cultivée, basculé cul par dessus tête où les leaders élus rêvent et réussissent à devenir dictateurs au petit pied et où les dictateurs se prennent pour de nouveaux chefs d'empires disposés à être couronnés et où la seule énorme urgence, autres comptes à rebours, celle du climat qui va nous balayer, nous griller, nous noyer, nous transformer en simples vestiges, nous stratifier comme dans les contes en couche sédimentaire . . . passée au rang des préoccupations d'une minorité sans voix qu'on trouve en haut lieu, cependant, bruyante et incongrue, après qu'aie été mise en route l'extinction des masses spoliées, laminées qui n'étaient que "défavorisées" et la disparition de peuples entiers n'ayant pas eu depuis leur asservissement accès aux conditions minimales de survie.
Plage de fin septembre.
Tous ces vieux me renvoient dans l'eau transparente encore tiède mon image de claudiquant, tremblotant, aux corps ici exposé sans faux semblants, visiblement déformés, hésitant a fouler le sable éblouissant de blancheur encore et ramené du Var en début de saison. Beaucoup d'amochés graves et parfois tristes. La plupart devenus trop gras ou trop maigres, fatalité du corps sénescent.
Mais courage, il faut marcher tête haute, nager à fond en étirant bien le corps, cette année j'ai cru que je ne rattraperais pas mon corps d'été, c'est ma faute au lieu de continuer à nager dans l'eau salée je suis revenu au mas dingue en pleine canicule, celui qui se renouvelle en chrysalide dénudée en bougeant dans l'eau, il était temps, je l'ai eu ce matin au fil de l'eau, tardivement rattrapé, au-dessus des muges et poissons tigres qui broutent les racines des algues à peine poussées avec tant d'enthousiasme et de vouloir vivre, en dépassant la digue et fierté le voilà, dans l'eau en tout cas, revenu, naissance rééditée à chaque fois . . pour l'heure et l'instant.
Et ceci le jour où nous abandonnaient à nos responsabilités propres les pompiers sauveteurs après la date fatidique du 15 septembre, pour eux fin de mission de plagistes sauveteurs.
Fiez pas (ne vous y).
Avis aux étrangers qui veulent apprendre notre belle langue :
Ne vous fiez ni à mon lexique ni à mes tournures, archaïsants et entachés de régionalismes, hispanismes, occitanismes, lusitanismes, argot des cours d'écoles tarnaises ou cariocas. Un peu flottants et incorporant des inventions verbales de ma fille à cinq ans, telles cervelle pour serviette, passez moi la cervelle disait-elle ou compone pour compote ou bonjour-pas quand elle refusait la civilité, sans parler de la manie latine des phrases interminables et disloquées à plaisir au grès des idées foisonnantes qui se présentent, se pressent ou se font espérer après un saut périlleux ou non ou de l'éternel jargon qui nous fait dire toldo pour store ou employer au milieu d'une tirade en français combuca ou sur la route à contamao.
lundi 8 septembre 2025
Dévot Christ et quelques malentendus (suite).
Le "Dévot Christ" polychrome, à peine remanié au fil des siècles (on a cependant il y a belle lurette changé en croix latine la croix en forme de fourche où il était primitivement crucifié), récemment restauré, en tant qu'oeuvre humaine de représentation du sacré, incarné et taillée dans le bois (comme l'indique par un déplacement d'épithète bien naïf son appellation populaire de Dévot Christ : . . . ) . . . . est effectivement vénéré et adoré, mystérieux et riche objet de dévotion depuis des siècles. A tel point que pour épargner sa valeur sacrée, ce n'est qu'une réplique sans la même valeur ni marchande, ni artistique pour aussi parfaite soit-elle, ni iconique, de ce trésor que portent les pénitents lors de diverses manifestations religieuses dont la ville à partir de sa cathédrale ou de nombreux couvents qu'elle abrite, est le foyer.
Durant la dernière guerre, afin de le faire échapper aux pillages commis par les occupants, ici, en l'occurrence, lointains compatriotes de l'artiste créateur de ce chef d'oeuvre, le Christ souffrant ( alors considéré comme d'origine espagnole) fut caché dans les caves du fort de Salses mentionné dés le XIe siècle et marquant, situé un peu avant Perpignan en venant de Montpellier, d'où on a les premières vues lointaines du Canigou à l'entrée du Roussillon. Cet ancien gardien de la Catalogne, forteresse tapie et enfoncée dans le sol, un peu remanié par l'illustre Vauban qui dans un premier temps voulut le démolir comme "inutile" ne semble pas avoir intéressé l'armée allemande, sauf peut-être lors de sa fuite et son repli vers la vallée du Rhône après le débarquement.
On peut aussi replacer le Dévot Christ dans le contexte d'ensemble des sculptures gothiques rhénanes, expatriées au-delà de leur région d'origine vers le sud de l'Europe, dont, frères ou cousins en style doloriste et sanglant, les Christ ayant rejoint l'Italie et la côte dalmate, à Luchera, Sulmona, Tolentino, Fabriano, Palerme, Split, Kotor, Piran ou souligner sa parenté lointaine, avec le fameux et beaucoup plus tardif Christ peint par Zurbaran, homme du siècle d'Or, ni oublier sa proximité avec celui de Grünewald; mais tout cela n'explique rien et l'expression unique de son visage, l'attitude terrible du corps supplicié n'en font pas pour autant une oeuvre de série.
Il renverrait plutôt, par son tragique dolorisme daté mais transcendant les époques, au très contemporains témoignages qui s'expriment, cette année encore / au travers des âges, de pestes en persécutions et massacres /, au très contemporain et même très actuel photojournalisme des images de la guerre au Soudan et à Gaza.
Exposition à aller voir éparpillée dans divers lieux dont notamment le couvent des Minimes, tant que dure le festivals Visa pour l'Image, créé en 1989, l'une des manifestations phares de Perpignan, après l'obsolète présence résiduelle et ayant fait long feu de la gare immortalisée par Dali au moins depuis 1964 (Journal d'un Génie), en porte à faux avec - et n'en déplaise à - l'actuel maire de Perpignan.
vendredi 5 septembre 2025
Dévot Christ.
Au cœur de Perpignan, un chef d'oeuvre peut-être venu de la lointaine Allemagne,
lundi 1 septembre 2025
Dilemme (mon).
Maintenant que je n'ai plus le choix d'aller à droite ou à gauche, en haut ou en bas du grand monde, j'ai nettement choisi mon côté ou du moins les circonstances ont fait que n'ayant pu obtenir ni l'Inde ni le Vietnam, rêvés un temps, j'ai pu voir un peu en détail le monde mais surtout du côté Afriques et Amériques ou îles de l'océan indien ou du Pacifique et plutôt l'Antarctique que l'Arctique . . .
. . . . je peux toujours cependant aller à droite ou à gauche du petit arc méditerranéen qui est ma terre d'élection et de repli.
Mais me voilà déchiré, certes je peux encore parcourir la petite distance qui sépare Nîmes . . . . ,
ville centrale de ce mini arc, ses arènes, sa tour Magne et surtout sa maison Carrée, si petite et de présence si forte, nouveau centre du monde depuis qu'elle est enfin UNESCO-reconnue comme merveille
(il était temps, depuis Auguste et Antonin les maîtres de ce centre de l'univers antique)
. . . . de cette partie Ouest de mon horizon où se trouve la Catalogne de mes choix et de mes amours, d'une part, et d'autre part de cette partie Est où se trouvent le cinéma et son cirque tapageur, le discret musée du Suquet, riche en merveilles d'art antique et premier et les hypergraphiques, sur fond d'Alpes enneigées, remparts d'Antibes, mais jusques-à quand ?
Vous me direz ce choix est moins dramatique, si je dois un jour me contenter, ingambe petit rouleur, privé peut-être de mon vieux permis rose de conduire obtenu à 18 ans, unique visa pour voyager, encore valable malgré les menaces qui pèsent sur nous, vieillards ostracisés, boomeurs et soit-disant bénéficiaires des Trente Glorieuses (si mal nommées, je me souviens de l'eau gelée dans les lavabos des dortoirs non chauffés, des douches généreusement offertes une fois par semaine au pensionnat de l'école publique, de ma chambre d'étudiant sans annexe avec pour seul luxe un évier, et malgré mes concours et peaux d'ânes durement gagnés, de mon premier téléphone à presque 30 ans en arrivant au Brésil, expatrié pour sortir un peu, non de la misère, mais de la pure frugalité, etc . . . . )
de résider d'un seul côté de ce petit arc géographique,
moins dramatiques que ce choix que nous laisse et nous impose la situation économico-dispendieuse et -politicienne un peu désespérante pour la jeunesse sans aucun doute, de notre beau pays, à savoir et après inévitable bout de route sans pilote, véhicule fou : conserver l'actuel gouvernement très insatisfaisant depuis longtemps ou en réclamer et en élire un autre apparaissant dés à présent comme peut-être pire ou au moins aussi ou donc plus encore après tergiversations, insuffisant.
Jour tranquille.
Après la foule d'hier sur la promenade et sur la plage, queue à tous les petits kiosques vendant sandwiches, glaces et boissons, agglutinements de groupes en farniente sur le sable, c'était le dernier jour de vacances pour beaucoup, un beau jour encore ensoleillé, même l'eau était surpeuplée de joueurs trempant les pieds, de discutailleurs en cercle et de sportifs épuisés en trois brasses, puis en fin de soirée et durant la nuit nombreuses petites ondées rafraichissantes.
Aujourd'hui nombreuses affaires à régler, rentrée pour moi aussi, contacts, calculs, décisions, signatures, transactions, mises en route, etc . . . puis vers 17 heures, détente, baignade sur la plage étirée en longueur face aux îles.
J'ai nagé un moment . . . seul, un seul crawleur professionnel, un champion à l'entraînement aux mouvements hyperefficaces et parfaitement synchronisés est passé au loin, au large, a disparu derrière la jetée et ensuite j'ai été seul, vieux et lent crawleur amateur, prenant plus de plaisir que de chalenge à glisser en souplesse dans l'élément liquide et hautement porteur et salé, et à respirer toujours du même côté pour cause de crawl simplifié, sans trop de rotation de nuque mais les pieds en claquement régulier, les bras bien balancés et pagayant ferme.
Incroyable mais vrai il y avait, cependant, donc, encore, pour moi seul ! HUIT pompiers à cette heure là, quatre à gauche devant leur cabane en dur et leur table de bois, séparés par cinq ou six-cents mètres de plage et d'eau vides de quatre autres à droite un peu en avancée sur le sable, profitant du ciel gris et de l'absence de soleil pour se rapprocher de l'eau au lieu de s'abriter sous leur parasol géant des jours de canicule.
Mer grise immobile, au loin en horizon une lumière incroyablement immobile et répandue en faisceaux se rejoignant sous les nuages. Vu juste un poisson long solitaire, s'attardant, gros muge à lèvres rosées sans doute, autant que j'ai pu voir sans masque à l'œil nu.
La Grande classe.
Ce matin 1er Septembre vers huit heures et quelques, jour de rentrée . . .
. . . en descendant de mon 7ème, rencontré au 3ème, dans l'ascenseur, une mère et son très jeune bambin blondin qui m'apostrophe sans rire, sans doute parce que je porte moi aussi un sac avec mes affaires :
- Tu va dans la Grande Ecole toi aussi ?
La mère un peu timide et un peu gênée et interloquée me regarde, vieillard pas très bien rasé et rides bien accentuées par la lumière crue, prête à dire un mot mais c'est moi qui dis :
- Oui tu vois, j'ai préparé mon sac, je vais à la très grande Ecole, il en faut pour tous les âges.
Fou-rire général.


