mardi 16 septembre 2025

H & S soit : HONG KONG et SINGAPOUR (un salut aux lecteurs de / expats ou autochtones).

 Aux 661 lecteurs de Singapour (à quand les 666 ? *) et aux 364 de Hong Kong à ce jour.

Mais pourquoi ? pourquoi ?

Bien sûr on m'explique que avec 8OO entreprises dépendant de la France de part et d'autre, ça fait du monde, dont 15. 000 Français de Singapour et 25.000 Français de Hong Kong, et de plus . . . . dont à Singapour pas mal de blogueurs rassemblés . . .  de surcroit (effet de démultiplication et prolifération compacte) en un club "La communauté des blogueurs francophones de Singapour" consulté par l'Ambassade de France, s'il vous plait (pas étonnant l'ambassade a toujours un temps de retard), pour prendre la température du moral de la petite colonie française, (au passage en coup de vent, un salut spécial à ce blog "une Lyonnaise à Siigapour" et à la blogueuse elle-même qui en est l'auteure, blog d'où je tire l'information.

Bien sûr tout ça c'est grand, en pointe de Net et ultra-ramifié-connecté.

OUI, OUI.

Mais qu'ont-ils/elles . . .en fait . . . à coller leur regard sur les billevesées volantes / par référence aux feuilles


/ et calembredaines éculées d'un vieillard ni cacochyme ni maussade ? mais qui ne connait de l'Orient que nib de nib ?

Effet indirect, distorsions multiples, grande confraternité en surface ou en points précis d'attention, d'expérience, de sensibilité, etc . . . des curieux aux aguets communicants voyageurs. 
Dans le temps, quand j'ai commencé à lancer de multiples feuilletons pour envahir la Toile, j'appelais ça "les chercheurs nomades" ce qui m'avait permis de rentrer en contact avec une biologiste suisse travaillant au Costa Rica sur la faune locale des forêts humides et plus encore - il trouvait que j'avais un humour digne des Belges d'antan - avec un navigateur à la voile parcourant, en chapelet de coutumes locales bien différenciées, en particulier, je m'en souviens précisément, pour fêter Pâques, les multiples îles grecques.

*  Ce soir ils ont largement dépassé le chiffre fatidique.


Ministre (premier)

 Qu'en est-il ?

Est-ce possible ?

Moi si sérieux, si sérieusement épris de politique, ils ont réussi à non pas me dégoûter mais à me rendre indifférent.

Un nouveau Premier ? Et alors ? Quelle que soit sa tête des mauvais jours. Même sa grimace de bonne volonté est très insuffisante pour affronter le chaos qui nous a tous mis un peu KO.


Notre très riche et florissant pays est endetté jusqu'aux lèvres avec risque de noyade ? Je ne dirai pas que je m'en tappe mais comme tous mes compatriotes je dirai alors qu'avez vous fait pour nous mener là, dirigeants incapables, inconséquents, imbus de leurs seul statut du moment ?

Et tout ça dans un monde qui a infiniment plus gravement que notre dette de privilégiés  artificiellement entretenue et cultivée, basculé cul par dessus tête où les leaders élus rêvent et réussissent à devenir dictateurs au petit pied et où les dictateurs se prennent pour de nouveaux chefs d'empires disposés à être couronnés et où la seule énorme urgence, celle du climat qui va nous balayer, nous griller, nous noyer, nous transformer en simple couche sédimentaire passée au rang des préoccupations d'une minorité sans voix après qu'aie été mise en route l'extinction des masses défavorisées ou n'ayant pas eu accès aux conditions minimales de survie.

Plage de fin septembre.

 Tous ces vieux me renvoient dans l'eau transparente encore tiède mon image de claudiquant, tremblotant, aux corps ici exposé sans faux semblants, visiblement déformés, hésitant a fouler le sable éblouissant de blancheur encore et ramené du Var en début de saison. Beaucoup d'amochés graves et parfois tristes. La plupart devenus trop gras ou trop maigres, fatalité du corps sénescent.

Mais courage, il faut marcher tête haute, nager à fond en étirant bien le corps, cette année j'ai cru que je ne rattraperais pas mon corps d'été, c'est ma faute au lieu de continuer à nager dans l'eau salée je suis revenu au mas dingue en pleine canicule, celui qui se renouvelle en chrysalide dénudée en bougeant dans l'eau, il était temps, je l'ai eu ce matin au fil de l'eau, tardivement rattrapé, au-dessus des muges et poissons tigres qui broutent les racines des algues à peine poussées avec tant d'enthousiasme et de vouloir vivre, en dépassant la digue et fierté le voilà, dans l'eau en tout cas, revenu, naissance rééditée à chaque fois . . pour l'heure et l'instant. 

Et ceci le jour où nous abandonnaient à nos responsabilités propres les pompiers sauveteurs après la date fatidique du 15 septembre, pour eux fin de mission de plagistes sauveteurs.

Fiez pas (ne vous y).

 Avis aux étrangers qui veulent apprendre notre belle langue :

Ne vous fiez ni à mon lexique ni à mes tournures, archaïsants et entachés de régionalismes, hispanismes, occitanismes, lusitanismes, argot des cours d'écoles tarnaises ou cariocas. Un peu flottants et incorporant des inventions verbales de ma fille à cinq ans, telles cervelle pour serviette, passez moi la cervelle disait-elle ou compone pour compote ou bonjour-pas quand elle refusait la civilité, sans parler de la manie latine des phrases interminables et disloquées à plaisir au grès des idées foisonnantes qui se présentent, se pressent ou se font espérer après un saut périlleux ou non ou de l'éternel jargon qui nous fait dire toldo pour  store ou employer au milieu d'une tirade en français combuca ou sur la route à contamao.

lundi 8 septembre 2025

Dévot Christ et quelques malentendus (suite).



Le "Dévot Christ" polychrome, à peine remanié au fil des siècles (on a cependant il y a belle lurette changé en croix latine la croix en forme de fourche où il était primitivement crucifié), récemment restauré, en tant qu'oeuvre humaine de représentation du sacré, incarné et taillée dans le bois (comme l'indique par un déplacement d'épithète bien naïf son appellation populaire de Dévot Christ : . . . ) . . . . est effectivement vénéré et adoré, mystérieux et riche objet de dévotion depuis des siècles. A tel point que pour épargner sa valeur sacrée, ce n'est qu'une réplique sans la même valeur ni marchande, ni artistique pour aussi parfaite soit-elle, ni iconique, de ce trésor que portent les pénitents lors de diverses manifestations religieuses dont la ville à partir de sa cathédrale ou de nombreux couvents qu'elle abrite, est le foyer.

Durant la dernière guerre, afin de le faire échapper aux pillages commis par les occupants, ici, en l'occurrence, lointains compatriotes de l'artiste créateur de ce chef d'oeuvre,  le Christ souffrant ( alors considéré comme d'origine espagnole) fut caché dans les caves du fort de Salses mentionné dés le XIe siècle et marquant, situé un peu avant Perpignan en venant de Montpellier, d'où on a les premières vues lointaines du Canigou à l'entrée du Roussillon. Cet ancien gardien de la Catalogne, forteresse tapie et enfoncée dans le sol, un peu remanié par l'illustre Vauban qui dans un premier temps voulut le démolir comme "inutile" ne semble pas avoir intéressé l'armée allemande, sauf peut-être lors de sa fuite et son repli vers la vallée du Rhône après le débarquement.

On peut aussi replacer le Dévot Christ dans le contexte d'ensemble des sculptures gothiques rhénanes, expatriées au-delà de leur région d'origine vers le sud de l'Europe, dont, frères ou cousins en style doloriste et sanglant, les Christ ayant rejoint l'Italie et la côte dalmate, à Luchera, Sulmona, Tolentino, Fabriano, Palerme, Split, Kotor, Piran ou souligner sa parenté lointaine,  avec le fameux et beaucoup plus tardif Christ peint par Zurbaran, homme du siècle d'Or, ni oublier sa proximité avec celui de Grünewald; mais tout cela n'explique rien et l'expression unique de son visage, l'attitude terrible du corps supplicié n'en font pas pour autant une oeuvre de série.

Il renverrait plutôt, par son tragique dolorisme daté mais transcendant les époques, au  très contemporains témoignages qui s'expriment, cette année encore / au travers des âges, de pestes en persécutions et massacres /, au très contemporain et même très actuel photojournalisme des images de la guerre au Soudan et à Gaza.

Exposition à aller voir  éparpillée dans divers lieux dont notamment le couvent des Minimes, tant que dure le festivals Visa pour l'Image, créé en 1989, l'une des manifestations phares de Perpignan, après l'obsolète présence résiduelle et ayant fait long feu de la gare immortalisée par Dali au moins depuis 1964 (Journal d'un Génie), en porte à faux avec - et n'en déplaise à - l'actuel maire de Perpignan.


vendredi 5 septembre 2025

Dévot Christ.

 Au cœur de Perpignan, un chef d'oeuvre peut-être venu de la lointaine Allemagne,

longtemps considéré comme d'origine espagnole, son bois de fabrication, essentiellement le tilleul, la date de son arrivée (de son "importation") elle-même peut-être légendaire, 1528, alors que sa date de naissance, 1307, bien antérieure semble authentifiée par un document contenu dans une cavité pratiquée dans son dos, sous forme de sachet reliquaire le rendent malgré les incertitudes parent des Christs sculptés à et autour de Cologne en Rhénanie.
1528 c'était pourtant une belle date si on se souvient que Llivia la fameuse petite enclave espagnole en France reçut à cette date, après un assez long voyage de Charles Quint en Espagne et Aragon, sur les nouvelles terres dont il venait d'hériter, terres qui le rendaient maître de l'Empire où le soleil ne se couche jamais, du Pérou aux Philippines, venait d'être récompensée du titre de VILLE à part entière et non de village, ce qui lui évitera plus tard d'être annexée par la France parmi les 33 villages qui lui furent accordés au Traîté des Pyrénées. Le mystère demeure :
Comment et pourquoi ce peut-être cadeau (pourquoi ne pas le supposer en cette période de malheurs des peuples et de peste noire où les représentations des saints et des membres de la sainte famille furent si vénérés comme talismans) cadeau de Charles Quint ou de son entourage, à une époque aussi où le monarque le plus puissant d'Occident réorganisait l'administration de son empire, est-il arrivé à Perpignan la catalane ?
(A suivre . . . )

lundi 1 septembre 2025

Dilemme (mon).

 

Maintenant que je n'ai plus le choix d'aller à droite ou à gauche, en haut ou en bas du grand monde, j'ai nettement choisi mon côté ou du moins les circonstances ont fait que n'ayant pu obtenir ni l'Inde ni le Vietnam, rêvés un temps, j'ai pu voir un peu en détail le monde mais surtout du côté Afriques et Amériques ou îles de l'océan indien ou du Pacifique et plutôt l'Antarctique que l'Arctique . . .

. . . . je peux toujours cependant aller à droite ou à gauche du petit arc méditerranéen qui est ma terre d'élection et de repli.

Mais me voilà déchiré, certes je peux encore parcourir la petite distance qui sépare Nîmes . . . . ,

ville centrale de ce mini arc, ses arènes, sa tour Magne et surtout sa maison Carrée, si petite et de présence si forte, nouveau centre du monde depuis qu'elle est enfin UNESCO-reconnue comme merveille 

(il était temps, depuis Auguste et Antonin les maîtres de ce centre de l'univers antique) 

. . . . de cette partie Ouest de mon horizon où se trouve la Catalogne de mes choix et de mes amours, d'une part, et d'autre part de cette partie Est où se trouvent le cinéma et son cirque tapageur, le discret musée du Suquet, riche en merveilles d'art antique et premier et les hypergraphiques, sur fond d'Alpes enneigées, remparts d'Antibes, mais jusques-à quand ? 

Vous me direz ce choix est moins dramatique, si je dois un jour me contenter, ingambe petit rouleur, privé peut-être de mon vieux permis rose de conduire obtenu à 18 ans, unique visa pour voyager, encore valable malgré les menaces qui pèsent sur nous, vieillards ostracisés, boomeurs et soit-disant bénéficiaires des Trente Glorieuses (si mal nommées, je me souviens de l'eau gelée dans les lavabos des dortoirs non chauffés, des douches généreusement offertes une fois par semaine au pensionnat de l'école publique, de ma chambre d'étudiant sans annexe avec pour seul luxe un évier, et malgré mes concours et peaux d'ânes durement gagnés, de mon premier téléphone à presque 30 ans en arrivant au Brésil, expatrié pour sortir un peu, non de la misère, mais de la pure frugalité, etc . . . . ) 

de résider d'un seul côté de ce petit arc géographique, 

moins dramatiques que ce choix que nous laisse et nous impose la situation économico-dispendieuse et -politicienne un peu désespérante pour la jeunesse sans aucun doute, de notre beau pays, à savoir et après inévitable bout de route sans pilote, véhicule fou : conserver l'actuel gouvernement très insatisfaisant depuis longtemps ou en réclamer et en élire un autre apparaissant dés à présent comme peut-être pire ou au moins aussi ou donc plus encore après tergiversations, insuffisant.

Jour tranquille.

Après la foule d'hier sur la promenade et sur la plage, queue à tous les petits kiosques vendant sandwiches, glaces et boissons, agglutinements de groupes en farniente sur le sable, c'était le dernier jour de vacances pour beaucoup, un beau jour encore ensoleillé, même l'eau était surpeuplée de joueurs trempant les pieds, de discutailleurs en cercle et de sportifs épuisés en trois brasses, puis en fin de soirée et durant la nuit nombreuses petites ondées rafraichissantes.

Aujourd'hui nombreuses affaires à régler, rentrée pour moi aussi, contacts, calculs, décisions, signatures, transactions, mises en route, etc . . . puis vers 17 heures, détente, baignade sur la plage étirée en longueur face aux îles.

J'ai nagé un moment . . . seul, un seul crawleur professionnel, un champion à l'entraînement aux mouvements hyperefficaces et parfaitement synchronisés est passé au loin, au large, a disparu derrière la jetée et ensuite j'ai été seul, vieux et lent crawleur amateur, prenant plus de plaisir que de chalenge à glisser en souplesse dans l'élément liquide et hautement porteur et salé, et à respirer toujours du même côté pour cause de crawl simplifié, sans trop de rotation de nuque mais les pieds en claquement régulier, les bras bien balancés et pagayant ferme

Incroyable mais vrai il y avait, cependant, donc, encore, pour moi seul ! HUIT pompiers à cette heure là, quatre à gauche devant leur cabane en dur et leur table de bois, séparés par cinq ou six-cents mètres de plage et d'eau vides de quatre autres à droite un peu en avancée sur le sable, profitant du ciel gris et de l'absence de soleil pour se rapprocher de l'eau au lieu de s'abriter sous leur parasol géant des jours de canicule.

Mer grise immobile, au loin en horizon une lumière incroyablement immobile et répandue en faisceaux se rejoignant sous les nuages. Vu juste un poisson long solitaire, s'attardant, gros muge à lèvres rosées sans doute, autant que j'ai pu voir sans masque à l'œil nu.

La Grande classe.

Ce matin 1er Septembre vers huit heures et quelques, jour de rentrée . . . 

. . .  en descendant de mon 7ème, rencontré au 3ème, dans l'ascenseur, une mère et son très jeune bambin blondin qui m'apostrophe sans rire, sans doute parce que je porte moi aussi un sac avec mes affaires : 

- Tu va dans la Grande Ecole toi aussi ?

La mère un peu timide et un peu gênée et interloquée me regarde, vieillard pas très bien rasé et rides bien accentuées par la lumière crue, prête à dire un mot mais c'est moi qui dis :

- Oui tu vois,  j'ai préparé mon sac, je vais à la très grande Ecole, il en faut pour tous les âges.

Fou-rire général.