Maintenant que je n'ai plus le choix d'aller à droite ou à gauche, en haut ou en bas du grand monde, j'ai nettement choisi mon côté ou du moins les circonstances ont fait que n'ayant pu obtenir ni l'Inde ni le Vietnam, rêvés un temps, j'ai pu voir un peu en détail le monde mais surtout du côté Afriques et Amériques ou îles de l'océan indien ou du Pacifique et plutôt l'Antarctique que l'Arctique . . .
. . . . je peux toujours cependant aller à droite ou à gauche du petit arc méditerranéen qui est ma terre d'élection et de repli.
Mais me voilà déchiré, certes je peux encore parcourir la petite distance qui sépare Nîmes . . . . ,
ville centrale de ce mini arc, ses arènes, sa tour Magne et surtout sa maison Carrée, si petite et de présence si forte, nouveau centre du monde depuis qu'elle est enfin UNESCO-reconnue comme merveille
(il était temps, depuis Auguste et Antonin les maîtres de ce centre de l'univers antique)
. . . . de cette partie Ouest de mon horizon où se trouve la Catalogne de mes choix et de mes amours, d'une part, et d'autre part de cette partie Est où se trouvent le cinéma et son cirque tapageur, le discret musée du Suquet, riche en merveilles d'art antique et premier et les hypergraphiques, sur fond d'Alpes enneigées, remparts d'Antibes, mais jusques-à quand ?
Vous me direz ce choix est moins dramatique, si je dois un jour me contenter, ingambe petit rouleur, privé peut-être de mon vieux permis rose de conduire obtenu à 18 ans, unique visa pour voyager, encore valable malgré les menaces qui pèsent sur nous, vieillards ostracisés, boomeurs et soit-disant bénéficiaires des Trente Glorieuses (si mal nommées, je me souviens de l'eau gelée dans les lavabos des dortoirs non chauffés, des douches généreusement offertes une fois par semaine au pensionnat de l'école publique, de ma chambre d'étudiant sans annexe avec pour seul luxe un évier, et malgré mes concours et peaux d'ânes durement gagnés, de mon premier téléphone à presque 30 ans en arrivant au Brésil, expatrié pour sortir un peu, non de la misère, mais de la pure frugalité, etc . . . . )
de résider d'un seul côté de ce petit arc géographique,
moins dramatiques que ce choix que nous laisse et nous impose la situation économico-dispendieuse et -politicienne un peu désespérante pour la jeunesse sans aucun doute, de notre beau pays, à savoir et après inévitable bout de route sans pilote, véhicule fou : conserver l'actuel gouvernement très insatisfaisant depuis longtemps ou en réclamer et en élire un autre apparaissant dés à présent comme peut-être pire ou au moins aussi ou donc plus encore après tergiversations, insuffisant.