Comment s'intitule ce poème où Francis Ponge évoque trois boutiques de la place Maubert à Paris, métro Maubert-Mutualité, où se vendent des éléments rendant compte déjà de la diversité de ce monde matériel si nécessaire aux humains ? bijoux faits de métaux et de pierres précieuses, rares, viande "pantelante", je me souviens qu'il met ce qualificatif en avant et arbres en morceaux de "bois et charbons" (le fameux commerce alimentant autrefois les foyers au sens propre, soit cheminées et cuisinières, qui ne risque plus d'exister aujourd'hui sur cette place où même l'immeuble de la Mutualité a été repris par un groupe d'investissements "événementiels" qui se targue de promouvoir dans cette salle de spectacle qui a vu Brel ou Chaplin, dans cette immense salle de banquets aux plafonds hauts, les nouvelles normes environnementales du siècle (faute de respecter l'antique destination du lieu, de plus en plus bannie des sociétés modernes et modèles, cet esprit mutualiste qui a tant bâti en oeuvres de solidarité au siècle précédent) ?
et bien justement, il s'intitule "trois boutiques".
Nostalgie particulière de cette place où sans doute je ne mettrai plus les pieds, marquée de la mémoire de Ponge [ nom singulier : ce piqueur à vif des traditions poétiques éculées, retrouvant ou créant un ou le classicisme ironique de poème en prose du quotidien] attendait tous les matins le bus qui le conduisait au travail et où ont pignon toujours des commerces de bouche et un marché aux vivres. Place par où je plongeais quant à moi aux escaliers du métro Maubert-Mutualité, le nom reste, pour rejoindre ces rendez-vous de ministères qui m'ont longtemps conduit à faire le lien entre ces parties du monde misérable et déshérité où se situait mon lointain travail et ce lieu illustre ou ses voisins du quartier, où invité par des amis de l'époque, je goutais aux délices de la capitale encore lumière du monde.
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