vendredi 30 octobre 2020

SF (paradoxe de l'ethnologie)

 Dans la position où je me trouve je ne peux retrouver dans ma seule mémoire de citation de ce livre dont, par ailleurs, je me souviens parfaitement et aussi y compris de l'effet qu'il a fait sur moi et sur d'autres longtemps après sa parution.

Quand Margareth Mead écrit l'étude traduite en français sous le titre Trois Sociétés primitives de Nouvelle Guinée, en 1935 - le titre original parle de sexualité et de tempérament, nous, nous parlerions aujourd'hui de genre - elle étonne, fait scandale, est amplement contestée . . . et suivie dans des controverses qui débordant de loin le terrain de l'ethnologie, deviennent philosophiques et politiques.



C'est que son observation des familles et enfants d'Océanie repose sur trois exemple de groupes humains aux noms et caractères qui pouvaient sembler relever de la fantaisie fictionnelle : Arapesh qui ne sont que douceur et sensibilité quel que soit le sexe, Mundugumor agressifs et combatifs, femmes aussi bien que hommes, indifféremment et enfin Chambuli qui établissent entre les sexes une différence pratiquement "renversante" et inversée par rapport aux mœurs occidentales, les femmes ayant le pouvoir économique et les hommes étant voués à la décoration et au divertissement. Ses descriptions suspectes de parti pris pour le public de l'époque, se sont révélées matrices de réflexions qui sont maintenant les nôtres et de la plus brûlante actualité. 

Aux yeux de certains de ses collègues et surtout au regard des plus traditionnalistes des penseurs, elle pouvait apparaître, et encore aujourd'hui, comme un auteur ayant plié ses collectes scientifiques supposées descriptives, objectives, dans le sens de ses options de femme engagée.

Était-elle, celle que son père appelait la petite "Punk", descendante en troisième génération de femmes remarquables au caractère affirmé  auteur de science ou de fiction ?

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