vendredi 30 octobre 2020

SF.

L'un des plus grands auteurs de SF se voulant réellement scientifique, est, 

au moment où on commence à réfléchir sérieusement aux machines créées depuis l'aube de l'humanité, qui, ayant lentement progressé d'Archimède à de Venci, commencent, avec les horloges, les fontaines et les automates mis à la mode jusque dans les jardins des rois, à faire un singulier bond en avant et à se rapprocher des nôtres,

notre vénéré, rabâché et inconnu René Descartes, 

l'un des inventeurs de la modernité accouchant d'une rêverie transhumaniste. Il imaginait  des arcs-en-ciel artificiels (il était capable de les calculer) et une vie prolongée par science et mécanique.

Il va jusqu'à imaginer un homme ayant vécu "en quelque lieu" (où sinon sur une autre planète, car serait-ce possible sur la nôtre, regorgeant, en son temps encore plus, de toutes formes de vie ?) 

où il n'aurait connu là, en l'absence totale de bêtes, que des hommes et des machines, dans une lettre datée de mars 1638. ( Re-parenthèse encore : bien sûr cette fable SF n'est là que pour défendre la thèse de l'animal-machine si décriée aujourd'hui mais tellement "en avancée" sur une époque où l'on pouvait justifier théologiquement la pendaison d'un animal, chien ou porc jugé démoniaquement coupable.)

Cette missive retrouvée, parfaitement claire mais cependant mystérieuse est adressée à on ne sait trop qui.

Peut être (Ferdinand Alquier, l'auteur du Désir d'Eternité, a ses raisons de le penser) à un certain Alphonse Pollot dit aussi Alfonso Palloti, né dans le Piémont italien, ayant perdu un bras dans une bataille et néanmoins fait une grande carrière militaire au service des Etats néerlandais où s'était réfugiée sa famille protestante et persécutée, grand ami du philosophe, militaire un temps par défi, et qui fut le premier à comprendre l'importance de ses découvertes mathématiques et qui aussi lui fit rencontrer l'une de ses plus fameuses lectrices et admiratrices, la savante princesse palatine Elisabeth de Bohème (grâce à elle nous avons droit maintenant au travers de cette correspondance à de très précieux éclaircissements et autant de véritables leçons particulières du maître).

Aujourd'hui, comment n'aurions-nous pas mille fois imaginé, bientôt 400 ans plus tard, cette planète, Mars ou la Lune ou ces satellites de Jupiter ou tels astéroïdes intermédiaires ou plus lointains, un jour déjà colonisée par l'homme et peuplés seulement, en effet, d'hommes et de machines anthropoïdes ou zoomorphes ?





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