lundi 30 mai 2022

Pouce passé sur les lèvres.

 Un pouce passé sur la lèvre ? Serait-ce une influence du cinéma ?

De même que j'ai commencé à fumer vers 16 ou 17 ans sans doute plus par l'influence du film noir français que par celle du fameux cowboy américain et continué jusqu'à l'âge de 50 ans passés, hélas, par habitude, pose, voile de timidité, imitation je crois de Sartre, Camus et Malraux aussi et sans doute au fond de moi, finalement sentiment de supériorité sur les proprets et sages petits bourgeois disciplinés, adeptes de l'hygiène de vie, que beaucoup d'autres comme moi, reprenant les gestes hypnotiques projetés sur grand écran sont ou ont été sensibles aux influences du cinéma, de l'image exposée de la littérature, de l'air du temps.

Je me souviens même du jour où mon père m'a dit : "ah tu te coupes le fond des pattes dans l'autre sens maintenant". C'était un essai sans doute programmé par l'influence imitation superficielle et insidieuse du sens de la coupe, non plus vers l'arrière mais vers l'avant, de la jonction cheveux/barbe rasée chez Belmondo dans A Bout de Souffle de Godard. Quel ridicule de surface dont nous (moi en tout cas) sommes faits !

Je me souviens aussi de ce pouce (côté ongle) passé sur les lèvres utilisé par plusieurs acteurs sensuels et virils qui marqua certains sub/in/infra/conscients vers la même époque.

Quel mal y a-t-il à cela, sûrement aucun.

Mais pour sûr nous sommes faits de tout cela, ces accumulations de surface et de riens, si profondément ancrés dans nos rites et mythes qu'ils sont une partie de nous non négligeable et qui sûrement influe aussi ou révèle nos profondeurs.


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