mardi 12 décembre 2023

W de Wallace (lequel?) et cette affaire de ligne (de partage).

Tout le monde connait ou devrait connaître Wallace et Gromit

Gromit c'est le chien et Wallace c'est l'astucieux inventeur dont on peut se demander s'il ne l'est pas moins que son chien malin et parfois mieux inspiré, tous deux en pâte à modeler et tous deux pure invention et créatures de Nick Park, petit génie lapidaire, bricoleur poético-sarcastique, à juste titre placé en posture de vedette du studio d'animation de courts ou moyens métrages Aardman.

Ici la question serait : mais où donc passe la ligne entre l'homme et son chien, entre l'être humain et la bête ? 

Par l'amitié sans doute, zone où elle devient perméable.

Cependant, ce n'est pas seulement de ce Wallace-là, l'imaginaire, que je voudrais vous dire un mot, c'est aussi d'un autre, bien réel mais un peu occulté, bien antérieur et inventeur beaucoup plus sérieux, celui de la ligne qui depuis a été baptisée en son honneur de son nom, une ligne imaginaire traversant l'Indonésie, notamment entre Bornéo et les Célèbes, et coupant l'Asie de l'Australie, ligne dont il parla dés 1859. Paraîtra bientôt en cette période bouillonnante, le livre majeur de Darwin le grand et contesté naturaliste qu'il admire, dont il a lu les articles, dont il soutiendra les idées.




C'est qu'en effet bien que certaines explications manquent, et à ce jour encore, il avait cru découvrir une chose bien étrange, 
ce Wallace-là, explorateur contemporain de Darwin, naturaliste en partie autodidacte et taxidermiste (les deux voyageurs pour cette raison se rencontrèrent et eurent quelques échanges épistolaires),  
une chose due au climat ou à la profondeur de l'océan ou à la séparation des terres émergées constituant le continent primordial,
division territoriale induisant l'évolution des êtres vivants dépendant clairement du milieu et de leur position géographique.

Ainsi, si on ne trouve ni rhinocéros ni tigre en Australie et dans la portion Est de l'Indonésie et inversement ni Kangourous ni Koalas ni en Asie, ni dans la partie Est de l'Indonésie, ce qu'on savait déjà, 
la ligne découverte par cet explorateur darwiniste cisèle beaucoup plus dans le détail aussi bien pour la faune que pour la flore, découpant sous-espèces, variations, évolutions divergentes, apparition de caractères nouveaux.

Ainsi peut-on aller jusqu'à se se demander si la subite divulgation des travaux méticuleux, prudents, systématiques, très étendus, longs, "scientifiques", du savant de poids qu'était Darwin qui ne se décidait pas à terminer et à publier son livre majeur L'Origine des Espèces, n'a pas été précipitée par l'intuition subite de Wallace avec lequel Darwin était entré en contact notamment pour lui acheter des specimens d'oiseaux indonésiens, et ne tient pas à cet article que Wallace avait hâtivement rédigé sous l'influence d'une fièvre paludique et adressé, pour avis, à Darwin. Il semble qu'il ait vivement conforté Darwin dans ses théories encore prudentes et qu'il l'ait poussé, encouragé par ses amis proches à publier sans tarder.

Ainsi, mais inversement, la ligne qui sépare un savant d'envergure et un chercheur issu de milieux moins autorisés pourrait se trouver abolie ou estompée. 




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