dimanche 5 novembre 2023

AM (Ceux que je n'ai pas pu, voulu, su, choisi d'être) Autres Moi finalement autres que moi.

Oui, ça parait compliqué, ça ne l'est pas.
Et les AM yen a plein, vous verrez, vous en avez aussi, j'suis sûr, en tous cas moi, oui.
A un moment de votre vie et sûrement à plusieurs vous avez eu le choix entre deux chemins, deux ou parfois plusieurs vies possibles, un choix crucial déterminant de tout un avenir que vous imaginiez.
Je ne sais pas ce qui m'a constitué ainsi. 
Au fait, je songe à ce film, pas le meilleur, d'Alain Resnais "La Vie est un Roman" ? ou non . . . , un autre, je ne sais plus lequel . . . où un homme au lieu de vivre la passion de sa vie choisit la petite vie tranquille un peu étroite, déjà bien entamée qu'il a bien mise en route.
Pour ce qui est de mes choix d'orientation professionnelle initiale, aucun problème, à 17/18 ans aucune hésitation : études de philo, aucun autre choix possible, après avoir, avant contact avec les grands textes de Spinoza ou Descartes ou Bergson à l'époque ou Présocratiques, d'abord et sans la même passion, envisagé l'histoire ou, alors que mon père me voyait dans l'agronomie, en architecture, voire en peinture.
Donc vécu la passion de la philosophie, non pas au sens, si lointain, inaccessible, aujourd'hui . . . alors spécialement irréalisable et devenu obsolète, vue de mon point de vue juvénile et enthousiaste,  non pas au sens d'aimer l'amour de la sagesse mais, tout au contraire, de soif, fringale, immense curiosité, folie de chercher à entrevoir, à apercevoir dans quelque illumination subite, tous les points de vues inventés par d'autres . . . sur le monde comme il va, foutraque, insaisissable, mystérieusement compliqué, terriblement structuré et millimétré au quart de micron près, tel qu'il fonctionne mal mais/et tient en équilibre sans arrêt restructuré, au cours de l'histoire humaine en perpétuelle errance, cherchant à se positionner dans celle de l'univers, adoptés par des gens suffisamment libres pour prendre un peu de recul, en équilibre sur leur colonne, roulés dans leur tonneau, assis dans leur chambre surchauffée, bonnet de fourrure sur la tête ou pas, isolés dans leur bureau feutré, sur un champ de bataille ou chevauchant avec la gravelle, heureux dans leur jardin, en marchant, dans les rues d'Athènes, d'Amsterdam ou su les toits de Normale Sup à Paris et y songeant ou s'y consacrant entièrement au point d'y approcher, d'y atteindre parfois la folie.

(Avertissement adressé au lecteur que le temps presse : ça va être long, très long, ce qui commence par un petit paragraphe, étant donnés les parcours et détours de mon aptitude excessive et de ma rage à toujours tenter d'imaginer plus loin ces autres vies avant de choisir à coup sûr la mienne, l'unique, celle qui s'est imposée à force d'évidence à tous ces carrefours que j'ai dû franchir.)

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