mercredi 14 avril 2021

Jardin (nième) qui fut un paradis.

 Il y a des fois je me demande.

Je me demande si je vais garder un jardin ou partir en appart en haut d'une tour.

A quoi bon ce territoire, cet entourage de haies, cette végétation si résistante à toutes les pierrailles et intempéries, si résillante à tous les labeurs, envahissant mon espace de paix et tranquillité, de ronces, salses pareilles, babous non domestiqués, repousses non désirées, pullulement de broussailles et envahissement de pucerons, de fourmis, de chenilles (Ô papillons trompeurs !), force épuisante de la pour le coup vraiment marâtre nature !.

Tant de travail à sarcler, piocher, ratisser, tondre et de tours de reins, tant de sueur à scier, tant de pierres à empiler en clapas et futurs murs, tant de bestioles qui profitant de l'exubérance des pousses veulent se bourrer, se baffrer, se goinfrer, se goberger de ces si vert tendres feuillages, tiges fragiles nouvelles, rares fruits à peine débourgeonnés au futur indéfini, fleurs pâles pas encore écloses ni éclatées ni formées, troncs et écorces renouvelés à percer et coloniser . . . d'autant que vous le savez . . . j'évite à tout prix le bruit des machines, faisant tout à la force de mon maigre corps déjà rabougri et tout ratatiné, entretenu à l'eau, à l'air, à l'huile d'olive, aux figues sèches . . . tout ça pour entendre pendant ma sieste la souffleuse de feuilles du voisin de gauche, un orage fait moins de bruit, la tondeuse thermique à moteur poussé du voisin de droite, un tracteur serait plus discret, la tronçonneuse de celui du fond de mon lopin, là c'est du lourd de bûcheron canadien tant qu'à faire, ils ne savent plus rien faire à la main, et au loin la bétonneuse, la soudeuse, la platreuse, la projeteuse d'enduit et la scieuse de carreaux pétarradent et crient, après le marteau piqueur et le bulldozer afférant à la construction nouvelle au loin, au loin, mais si fort, si virulentes machines, 

c'est le printemps !

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