mercredi 21 avril 2021

Chats hirsutes et poules qui louchent.

 J'emprunte cette expression à Clarissa Pinkola Estés ethno-psychologue, psychanalyste jungienne née au Mexique et élevée - fracture et ouverture ? - par des Nord-Américains . . . avec laquelle je suis rarement d'accord quand elle se lance dans ses contes bien pensants sauf s'ils lui permettent d'aborder des zones réputées extra-universitaires voire interdites par le rationalisme d'une saisie scientifique classique ou plus récemment formalisante.

Attentive aux mythologies populaires amérindiennes aussi bien qu'à la magie des contes centre ou nord-européens elle s'empare vaillamment de matériaux soujaçants à notre mode de vie supposé rationnel, en définitive tellement édulcoré. Elle qualifie ces forces, ces comportements, ces pratiques, de "sauvages". 

Et donc, mise à part cette approche ethnologique empreinte de religiosité missionnaire (ah . . . cette approche n'a rien de la fascination froide et freudienne qu'on aurait pu souhaiter à la place !) qui justement lui permet de saisir sans crainte et à bras le corps les formes et les forces qui parcourent ce territoire ignoré ou méprisé par les chercheurs . . .  je suis d'accord avec elle. 

Il y a là une prodigieuse puissance du vivant et de l'humanité "primitive" ou "première" ou "sauvage" qui ne se réduit à aucune scénographie de musée ni pas davantage aux superbes schémas logiques dans lesquels de très brillants et savants ethnographes l'ont enfermée. 

Chats hirsutes et poules qui louchent nous font signe.

Laissons-nous, de temps à autres, fasciner par eux.

Ils appartiennent à un monde bien plus passionnant et révélateur que nos tentatives de classifications, d'arrangements topologiques, de cartographies virtuelles et de mise en équation scientiste.    

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