lundi 5 avril 2021

Lamelles.

 . . . . je me rends compte à quel point j'aime morceler, découper, structurer en labyrinthe

lamelles, fragments, éclats, bribes . . . 


si je n'y prends garde bientôt on va se perdre dans mon jardin avec toutes ces haies naturelles que je laisse pousser, que j'encourage dés que je vois un arbuste persistant sortir de la terre, un oiseau qui s'y niche en vitesse et disparaît; oui ne rien imposer à la terre au bout d'un an ou deux ou trois, elle rejette ce qui ne lui plait pas, qui a fleuri magnifiquement mais bientôt s'épuise, ici, en ce lieu de passage brutal  des orages monstres à la sècheresse, à la canicule, où on apprécie d'autant plus d'avoir des arbres et arbustes qui ne perdent pas leurs feuilles ou du moins les renouvellent sans cesse même en hiver malgré le sol si ingrat où les racines sont acculées à courir sur les cailloux et les dalles de pierre en se faisant la guerre, et ici dans cet hiver bleu, ébloui de soleil sous les branches, mais froid, venté, l'air propulsé glisse partout et gonfle les frondaisons, les voilures, les habits en montgolfière, besoin de cette végétation un peu naine, pas de grands arbres comme dans le Limousin, petits arbres tordus, capricieux, noueux,  fragile mais utile barrière du semper virens feuillage verni

et dans le texte c'est pareil, haies, tranches, échantillons coupés, fragments du temps qui change et friture des bulles, souvenirs hachurés, lacis, coupes grossies, éclairées, lamellisées, rendues transparentes sous l'œil microscope, expérimenter, fendre, creuser, ouvrir le reflet du ce qui fut qui fuit, ces moirures, ces boursoufflures, ces engelures, ses bubons, ses phagocytoses, ses grumeaux, . . . ces excroissances, ces aventures et tavelures 

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