samedi 30 août 2025

Boutiques en rubrique.

Napoléon avait traité les Anglais de boutiquiers au moment même où leur commerce anticipait sur l'économie des autres pays d'Europe.

Or ici, vu d'ici, quoi ? qu'en est-il de nous ? pas un jour sans qu'on nous parle des recettes en berne des commerçants et en particulier des hôteliers et restaurateurs, comme apparemment seuls commerces dignes d'attention de notre (pas si) pauvre et beau pays déjà pas mal dégonflé industriellement et massacré par le tourisme, presque autant que d'autres, Espagne, Italie, c'est en train d'arriver. Et comme si dans la vie de notre nation, au-delà des progrès des dealers dans les quartiers, des rodéos urbains, des refus d'obtempérer, des évasions de prison spectaculaires, des arnaques de plus en plus ingénieuses bernant des gogos et autres dépassés par ce monde emballé, il n'y avait plus aucun horizon qu'à la rigueur sportif ou économique . . . pour les riches . . . puisque paraît-il nous collectionnons les milliardaires. 

Mais attention, à une condition, comme s'il n'y avait pas d'autre grandiose tâche, stoppant tout projet, tout progrès, toute visibilité, afin d'avancer ou de reculer que de mettre des sous dans le grand trou créé par nos dépenses et surtout par nos édiles, . . . oui après tout ce sont eux les comptables et donc coupables, les chargés de notre avenir qui savaient, qi avaient fait les projections démographiques de nos besoins et  n'ont rien fait (retraites, sécu, absence d'investissements productifs, de formation adaptée) qu'augmenter en commençant par leurs avantages propres, la gabegie qui est de mise en période de crise prolongée au lieu, par exemple de former (ça coûte très cher) un nombre suffisant de médecins ou de développer l'enseignement en sciences et en mathématiques.

Lamentable, lamentable ! Ô petitesse !

Oui c'est vrai, je le crois, nous sommes en train de sombrer, heureusement quelques chercheurs dans le plus grand incognito et le plus grand silence trouvent des trucs incroyables en astronomie, en biologie, et même, ô surprise ! dans leur vision littéraire ou artistique. Rien de ce monde-là, obscur et caché, inaccessible, étouffé par une couche épaisse de bluff techno et de pseudo'art marchand vendu, commandé, avant d'être formé, ne doit filtrer et apparaître au grand jour et à la vue des citoyens ne portant plus béret mais casquette, n'allant plus chercher leur baguette de pain mais le prix le moins cher du soda dans le fast consuming.

Les plus performants, les plus riches vont-ils poursuivre leur oeuvre et s'enrichir en nous ruinant .

A quand une France comparable à ces nobles dont la littérature  espagnole est pleine, gardant morgue et apparence vestimentaire, ruinés dans leur trésorerie par leurs propres pratiques archaïques et leur incompréhension d'un monde en grand changement ?

vendredi 29 août 2025

Histoire qui n'arrive pas mais qui (L').

 Retour à ces minutes perdues, bloquées qui font, mises bout à bout, une vie.

Oui bien sûr par opposition le HS parle mieux. Ce moment où on (s')'outrepasse(nt) les limites qui figent les genres et les trajectoires répertoriés, ce moment où épuisés nous allons au-delà de ce que nous aurions cru possible pour supporter, tenter, je dis bien tenter, cela se produit très rarement, la minute de vérité, où apparait ce qu'on cherchait sans trop savoir.

Oui si vous voulez . . .  une sorte de rayon vert de la recherche du chercheur, le physicien aussi bien que le chercheur en poème ou le peintre ces fous parmi les fous.

[ Au fait, parenthèse, j'apprends que l'hôtel fameux de Cerbère qui a forme de navire affrontant la tempête et borde, entre route et voie ferrée, la mer et bientôt la frontière et aussi la Retirada, qui fut le réceptacle et la scène de tant d'histoires, tentatives de renaissance et aussi volontaires ou involontaires expérimentations, est de nouveau en difficulté de subsistance.]

Bref, autant que le HS je recherche et bute sur la minute coincée. C'est à dire en clair et c'est de ça qu'est bâti le temps, collier de perles apparemment égales, lisses, discrètes et éclatantes, ce moment figé où rien n'avance et pourtant, immobile, sans qu'on y prenne garde, tout avance.

NOTE immodeste, fragile et auto-référence gonflée (excusez du peu) on peut aller voir dans Wattpad, c'est gratuit,  "l'histoire qui n'arrive pas mais qui", histoire écrite en référence et hommage, référence pour le thème, à un novéliste et poète péruvien que j'ai eu l'honneur de publier dans une petite revue à Lima.

jeudi 28 août 2025

Tant qu'on en est aux bêtes;

 . . . c'était un hôtel gigantesque étiré sur un grand territoire dans les dunes où nous avions l'habitude de nous arrêter quand nous allions nous-mêmes, ou pour accompagner des visiteurs venus de Paris, en allant à Paracas et Nazca voir les site et les musée si extraordinaires de ces civilisations du désert obsédées par l'eau, les dieux de la pluie, les créatures marines. les canaux, les astres, les signes visibles du ciel.

Il y avait là quelques cages avec des oiseaux et des animaux dont un bandit malin coati à très longue queue très joueur qui à force de lui parler, de lui tendre la main, ce qui était prohibé, avait fini par nous connaître et poussait du bout de son très long nez flexible de petits cris en nous voyant revenir et lui porter tel ou tel autre fruit de ses préférences, dont les maracujas.

Il y avait aussi hélas un dromadaire que le gardien faisait, devant les touristes, fumer en machouillant son cigarillo et à propos duquel notre action militante auprès du directeur de ces installations, avait fini , au moins en apparence et quand nous étions là, trop rarement, par avoir raison de ces stupides aberrations.

Triste, je sais, je peux passer pour et suis peut-être déjà un vieux fou.

Ce qui me rassure c'est que en cela rien ne change,

car de fait, j'ai toujours été, maladroit, distrait, un peu asperger, peut-être à supposer qu'on sache me dire exactement de quoi il s'agit, tendance voyou, à côté des clous, incapable de retenir dans quel sens s'ouvre une porte, gravement hostile à toute forme d'apprentissage par cœur, intéressé par des trucs qui paraissent bizarres à tout un chacun, sociable et très solitaire, lent et parfois trop rapide, capable cependant de jouer ma partie comme si j'étais parfaitement normal, présent, passionné par l'instant qui file, bref un peu à côté et parfois en retrait ou jeune fou plein d'audace.

En somme, normal, normalisé, banal.

Parler aux bêtes.

 C'est vrai, j'aime parler aux bêtes, surtout aux oiseaux parleurs, mais aussi aux insectes et à toute sorte de vie. Les guêpes par exemple comprennent très bien quand on les rabroue d'un cri d'énervement. Ce matin descendant la poubelle de mon 7e étage, comme Saint AF j'aime habiter haut, au-dessus des toits et au niveau du vol des oiseaux autochtones ou migrateurs, (tiens au Mas dingue j'ai oublié avant de repartir de le dire, j'ai vu passer il y a dix jours les engoulevent) , j'ai rencontré au 3me un jeune gars tout frisé, coiffé en pétard qui descendait son chien pour la sortie message-pipi du matin, un petit basset pâlichon de poil, long museau un peu bâtard aux aguets et après avoir salué son maître j'ai salué en me penchant et le regardant dans les yeux son cabot-mascotte :

 - Bonjour toi, que j'ai juste dit. 

Inattendu ce qui m'a répondu du fond de la gorge, doux, presque étouffé, presque un miaulement, c'était un petit cri presque humain en condensé de politesse.

- Il connait ses civilités ai-je dit au maître qui me répond :

- Pas toujours avec tout le monde.

mercredi 27 août 2025

Pourquoi ?

 . . . . oui, pourquoi continuer à vivre cette vie au jour le jour et à écrire sur elle ?

pour la redoubler voire plus, la multiplier, y penser et la dé-ré-é-crire (c'est la revivre) plusieurs fois, ad libitum sinon reproduite en miroir miroitant son double à l'infini, donc pour sur-vivre et multi-plier. Mais aussi pour la bonne humeur. chaque fois réussir un tour de passe-passe.

Rentrée.

C'est pas colin-maillard, mais les principaux protagonistes avec une grande assurance dansent les yeux bandés, ils ne voient rien, sur ce plan là ils ne trichent pas, bandeaux bien enfoncés, ils ne voient rien  venir et nous poussent à approuver, à avancer, à refuser, à manifester, à rester quoi, à gesticuler, à réfléchir aux conséquences, à ne rien dire que nous pourrions regretter. Croyez-vous que parmi eux quelqu'un pour le moins voit ? voit un tant soit peu ?

Pompiers en mer.

 . . . . . j'ai été parler ce soir, déjà presque dix-huit heures, aux pompiers-sauveteurs de service devant la cabane qui leur est affectée et qui au lieu de plier leurs drapeaux et de préparer leur départ s'attardaient attablés devant l'étroite et longue bande sableuse, devant l'étendue d'eau formant lac tranquille, devant leur clientèle encore nombreuse, ces gens qui n'avaient aucune intention de se noyer, qui ne faisaient rien pou ça d'ailleurs, familles rassemblées, enfants et chateaux, très jeunes joueurs de volley heureux de crier han à chaque coup, retraités somnolents, à profiter des délices de la mer avant la triste rentrée attendue, semblants de débats inutiles, démocratie foulée aux pieds, manifs sempiternelles, impôts, foutoir, partis enjôleurs, trompeurs, hâbleurs, creux comme des outres, sans la moindre idée de salvation que de très vieux refrains mâchonnés, gouvernement prévisible et imprévoyant, immuablement incapable, et ils m'ont donné confirmation, c'est fou, malgré un petit grain qui vient de tomber et un moment de fraîcheur, eau encore à 26 et air à 27 °.

il semble que vous n'aimiez pas ce petit article . . . 

C'est que vous n'avez pas vu qu'il fait partie non des tentatives de recherche qualifiées ailleurs de HS, cet épuisement du jusqu'au boutisme qui outrepasse ou tente en allant plus ou trop loin de . . . faire tomber quelques barrières.

Il fait partie de cet état immobile où rien ne se passe et tout se passe.

Arc-en-Sud.

Association mort-née, fondée sur une idée malvenue, déjà intempestive et vouée à devenir chaque jour plus chimérique. Oui j'avais convaincu quelques personnes et même quelques "hautes instances" ou sur le terrain quelques municipalités d'y participer.

Arc En Sud ça devait vouloir signifier Aire de rencontres culturelles et d'échanges Nord-Sud.

Persuadé qu'il y aurait moyen, non de renverser la vapeur, je n'étais pas naif à ce point, mais pour le moins de faire qu'un certain nombre de personnes "de bonne volonté" changent un peu de regard sur les pays du Tiers monde et leur population en proie à des désastres sanitaires, économiques ou autres.

Les concepts de coopération et développement auraient dû aboutir à partir des indépendances des pays autrefois colonisés, au-delà de la notion "d'échanges culturels" aboutissant à quelques déplacements d'expositions, de troupes de théâtre, d'aide à l'édition et à la production de films, à des actions d'envergure soutenues par l'économie des pays jusque là dominants dans les pays dits "périphériques" jusque là dépendants, ayant signé les accord correspondant à tous ces projets, ces plans, ces structures, soutenus par ces agents et fonctionnaires en place, ces crédits mis à disposition. L'importance même de ces actions pilotes, de ces expériences, de ces entités créées de toutes pièces qui auraient dû voir le jour et entraîner un bouleversement de l'agriculture, un renforcement de l'embryon de production industrielle, un renforcement de l'économie toute entière dans ces pays "en développement". Le résultat aurait dû être visible, patent et entraîner par exemplarité et entraînement sinon une croissance exponentielle, du moins  un renforcement des institutions et des organes productifs de ces sociétés dépossédées de moyens et matériaux.

Pourquoi, malgré les résultats inverses constatés, continuation de l'exploitation et du pillage des pays du Tiers Monde, mépris et racisme face aux populations exploitées, ou dans le meilleur de certains cas, aides et secours relevant d'une charité dévalorisante sans effet que ponctuel, et s'y ajoutant, détournements locaux de ces aides et des moyens mis à disposition, etc . . . ?

Tout simplement (voilà juste quelques exemples pris en Afrique), j'avais constaté la richesse, la lucidité, l'originalité de la littérature africaine de Senghor à Mudimbe, l'admiration nouvelle que pouvaient porter certains esprits persuadés de leur supériorité blanche après avoir découvert la sculpture dite "nègre" et la beauté imaginative de certains objets d'usage courant et traditionnel, ou à l'inverse le dessillement de quelques lecteurs persuadés que l'Afrique du Sud  n'était pas sur une si mauvaise voie après avoir lu "Une Saison blanche et sèche" (André Brink 1979).

Bref , voilà l'illusion (ô grands dieux, combien les écarts de valeurs et leur inversion avec cette course aujourd'hui aux purs profits et négociations marchandes, ou au reniement de toute humanité au profit de la force brute , au niveau des principaux chefs d'Etat, se sont-ils accentués, replongeant le monde dans un cycle de massacres et dominations sans états d'âmes) ! 

Heureux contre toute attente.

 La plupart des touristes ont commencé à partir. Retrouvé la plage de Juan après la pluie sous le bruit des longs courriers qui n'arrêtent pas de passer là haut dans le ciel, à quelques mètres des trains, TGV, régionaux, de marchandises, vétustes, et du flot presque continu de cette nationale, autos, motos, scooters, trotinettes, vélos de course et électriques, qui longe la mer, eau à 25 degrés et pas une ride sur la mer. Retrouvé les amis de la Côte, l'unique après, bien après la Brava, la Sauvage de mes amours.

Je ne vois plus au loin la vallée du Loup bouchée par les nuées cotonneuses qui semblent se former là venant des îles.

Peut-être ça me rappelle Rio en beauté bien moindre mais en air saturé d'humidité et en bruit et bordel joyeux. 

Autre livre mais je ne vais pas . . .

 . . .tout vous dévoiler, et. Celui-là est léger et facile a emporter : Trois leçons des ténèbres de Roger Caillois qui entre autres avantages renvoie au Melancolia de Durer.

Livres préférés.

 Parmi les livres de chevet que je fais suivre de-ci de-là, ce grand classique de Ponge "Le Parti pris des choses", écrit de 34 à 39, tellement juste, cosmique et précisément modeste qu'il me tient lieu portatif et actualisé du fondamental "De Natura rerum" de Lucrèce mon dieu.

mardi 26 août 2025

Cet autre Peintre.

 Il ne peignait pas. C'était l'homme des recherches, déambulations, reproductions en miniatures.

Il était amoureux des huacas, ces vallonnements de sable désertiques parsemées de monticules et de dunes naturelles où se nichent d'immenses cimetières, lieux sacrés et profanés partout, indissociables des étendues naturelles où les morts sont enterrés pour y être dans la sècheresse, l'absence de pluie, conservés, disséqués, momifiés par le temps et l'enrobage minéral leur évitant la putréfaction;

il avait eu cette idée de reproduire de petites portions de ces lieux en miniatures, en maquettes remplissant des sortes d'aquariums transportables, c'était donc là son oeuvre, des huacas simulées et transportables qu'on pouvait examiner au travers des vitres de ces bassins transparents sans la moindre goute d'eau, remplis de grains de sable prenant diverses teintes selon la huaca originale, originaire, imitée, privée de cet échantillon d'elle-même.

Il m'avait offer une de ces huacas portables, un petit aquariums sec sensé transporter dans ses poussières et grains, d'anciens très anciens morts, que je n'ai plus, ces oeuvres portaient bonheur disait-il. Mais fallait-il le croire ou tout au contraire y sentir une de ces menaces contenues dans les grains minéraux, broyeurs et liés au fatidique sablier du destin ?

Le gros chat est mort.

Nos amis de Valencia, père, l'homme des écureux, fils qui lui succèdent, ont vécu une belle partie de leur vie avec le chat tigre qui poussait par moments des cris incompréhensibles, qui apparemment allait mieux, nous ont averti, nous participons au deuil, le gros chat tigre est mort.

lundi 25 août 2025

Temps moite, temps lourd.

J'ai connu ce temps sous les tropiques. C'était quotidien, cela signifiait flou, lois non respectées, exaltation des sens, vision critique, humoristique, esprit un peu brouillé, impossibilité d'accomplir les tâches dans les critères de clarté parfaite et de rigueur, donc approximation et parfois solution expéditive avant épuisement inutile;

de retour au climat "tempéré" voilà que je retrouve ces mêmes conditions qui m'emplissaient de curiosité, de désir de recherche, de tentatives d'adaptation à un autre monde échappant aux critères d'intelligibilité géométrique, mais impression que ce monde que j'ai connu plus dur, plus étroit, plus "rationnel" en apparence, est en train de se défaire, de renoncer à ses vertus de clarté, de sombrer dans l'incongruité et le chaos sans appel.

Nouvelle liste.

Intempestif ou opportun ?

La découverte des hypothèses de Ferenczi.

Distance. Comment les lieux modifient les opinions au moins autant (au temps) que le passage du temps.

Reprendre l'héritage "immatériel" de mes ancêtres.

Cette impression d'être toujours "à côté", inadéquat et pourtant de voir le centre de la cible, ce sur quoi il faudrait pouvoir agir. La vie est souvent un cauchemar, il faudrait pouvoir se réveiller du rêve du rêve.

L'énorme imbécilité des flux statistiques. Pas de quoi plaider pour la démocratie. 

Cette impression que l'hyper-tourisme n'est que la crête de cette plaie beaucoup plus profonde : l'hyper-population. 



Seuls les fous m'intéressent.

 . . . .et il faut être fou déjà pour consacrer sa vie à l'art, sommet de l'illusion, du semblant, du trompe l'œil et trompe les sens, créateur de mondes inexistants, fiction dénuée de science mais pleine de pouvoirs.

Cet homme qui. . . peignait en roulant dans les vagues. Elégie critique.


Vif et brillant, plein d'humour, il n'avait pourtant rien de suicidaire, cet obsédé bon vivant, à l'époque, obsédé de la trace, de l'empreinte, de la peinture performance du corps, peignant par ses mouvements directement la toile non tendue . . . depuis si longtemps, depuis la préhistoire de l'humanité, mains au pochoir des grottes, visage ou corps, vera icon, ou  ichtyogrammes japonais .

Son projet réalisé dans une crique déserte supposait plus qu'il ne semblait dérision de soi, situé dans la trajectoire retournée et auto-appliquée d'un Yves Klein ne reportant plus sur la toile l'empreinte extérieure d'autres corps, ceux de "modèles" peinturlurés, mais lui, reporté et enveloppé d'un drap enroulé sur lui-même en personne, nu et exposé, face au plus puissant élément amniotique de la nature : la mer accouchant (aussi bien dans l'imagination scientifique ou mythologique) d'êtres terrestres avait pris, dans le plus grand secret / seule sa compagne pouvait le suivre et l'aider dans cette expérimentation solitaire en plein air / rejoignant par un acte individuel de land-art romantique,  un magnifique et symbolique tour à la Sandor Ferenczi, le disciple de Freud qui allait plus loin que Freud, l'homme de la Thalassa qui avait fait coïncider l'histoire des êtres vivants et celle des individus, en raccourci fantastique.

De fait, à bout de souffle, éreinté, refroidi, trempé, quasi étouffé, à deux doigts de la noyade, le ciel étant devenu gris, le vent s'étant levé, la mer subitement rageuse, son assistante-compagne affolée, ayant peur pour la vie de l'expérimentateur, il avait été amené sur un brancard à l'hôpital et sauvé par les pompiers qui avaient un peu de mal à comprendre ce que cherchait et voulait faire cet Olybrius tout nu et maculé de peinture bleue enroulé dans une toile comme pour mourir plutôt que naître.

Nous en eûmes ensuite du même auteur, car hélas . . .  aucun autre témoignage direct, son assistante restant muette, des récits qui n'avaient rien d'épique, croyez-le, tellement dérisoires ! auto-dévaluatifs, tellement pleins de détails navrants et rigolos, tel ce crabe bleu lui aussi, resté attaché au tissu de la toile maculée et la crevette transparente prisonnière des poils de son torse .

La peinture comme land art auto-punitif, en somme. 

Ou alors, non, disons, "erreur de jeunesse". Il avait peint par la suite un modeste paysage où apparaissait en crayonné son corps martyrisé allongé dans l'onde cruelle dont le titre était tel.


mercredi 13 août 2025

Abeilles.

C'est un souvenir cuisant que j'ai déjà évoqué je crois, au moins ailleurs.

Nous visitions le campus d'une université agronomique. Les dirigeants qui nous accompagnaient avaient absolument voulu nous conduire aux ruches de la section apiculture, après que nous ayons parcouru pas mal de locaux fermés, salles de cours, réfectoire ou bibliothèque. Quand advint ce qui devait advenir, quelques unes d'entre elles, face à des inconnus, les abeilles sont évidemment physionomistes et avisées, nous piquèrent, moi deux fois au crâne, entre front et début de calvitie et mon chef de l'époque, au bras, une méchant avertissement.

Nos introducteurs accompagnateurs, par ailleurs charmants et accueillants autant qu'on pouvait l'être, eurent pour tort de sourire, ou du moins quelques uns d'entre eux, quand mon chef eut lui le mauvais goût de se plaindre assez amèrement de sa piqure et de la tournure de cette visite qui devenait punitive alors que nous venions pratiquer la coopération et l'aide.

Comme de mon côté malgré l'intensité des deux douleurs cuisantes à mon front, j'eus le stoïcisme discret de ne pas me plaindre et de sourire à mon tour, cela me valut la définitive hostilité de ce chef d'alors.

Moralité : rien ne sert de bien se tenir.

Conférence.


 Où étai-ce ?

J'étais convié à une de ces conférences-hommages comme il en existe. C'était en Amérique du Sud

La scène aurait pu être n'importe où. En Equateur, au Pérou, en Colombie ou même en Argentine ou au Brésil. Il s'agissait de rendre gloire à un poète qui était aussi un peintre et qui était bien que très connu localement resté modeste et caché. D'ailleurs on l'attendait tout au long de la conférence après l'avoir attendu longtemps avant de commencer. L'ambiance était très particulière. Assez ridicule pour tout dire. Les discours successifs qui ressemblaient à de pâles nécrologies, sauf un ou deux qui avaient eu la bonne idée de contenir des précisions et de meubler d'anecdotes les louanges banales, s'adressant à un homme absent de l'estrade - au fait, pourquoi l'intéressé était-il absent ? - qui aurait dû subir sans sourciller et sans rougir ces tresses et ces couronnes de lauriers, un peu comme s'il était déjà mort.

Avait-il eu l'intuition de ce désastre ? Se méfiait-il à ce point de ses amis ? Les connaissait-il suffisamment pour éviter le piège ? Etait-il absent pour une toute autre cause ? Pour raisons d'un réel empêchement ?

Pour le spectateur que j'étais c'était extrêmement gênant. Ces discours devant un grand absent comme s'il était déjà mort ou mécontent ou indifferent aux compliments. Il y avait là quelque chose de bizarre, d'inquiétant qui mettait en cause la notion même d'admirateur et de public. D'autant que la séance s'enfonçant dans l'absurde se poursuivait, allant à son terme : le départ du public totalement frustré et assailli d'interrogations sur l'intéressé principal, sur ses thuriféraires, su la notion même de lecteur-spectateur-admirateur.

On s'attendait ou a apprendre sa mort ou à le voir apparaître bien vivant et ricanant devant l'entrée de la salle où on avait tenu ces discours rendus creux par son absence.


Camus.

L'unique et grand Albert. L'ami proche de René Char. Un totem. Un fantôme des époques de gloire où il a vécu lui, Résistant. Sur fond de Guerre d'Algérie, drame et point de partage pour les Français. Lui, coupable seulement d'avoir écrit Misère de la Kabylie, mis au banc de la gauche par les marxistes purs et durs.

Difficile de lui échapper dans ma jeunesse tellement il éclairait ce monde encore obscur d'après-guerre dont nous sortions à peine. J'ai été longtemps abonné au journal Combat, résurgence de son esprit, en souvenir de lui. Bien sûr j'avais opté plutôt pour Héraclite, Epicure, Montaigne, Descartes, Spinoza, Husserl, Merleau-Ponty pour échapper à cette sienne vision, l'Eté, Noces, Retour à Tipasa, approche illuminée-illuminante mais aveuglément littéraire.

Son meilleur livre disait Sartre, d'après ce qu'en rapporte Jean Daniel, est La Chute. Bien d'accord, j'en ai fait l'expérience de plusieurs années d'études. Qui n'a pas lu La Chute à l'autre bout, envers et fin de l'Etranger ne peut percevoir le cycle et le procès du héros solaire dans cette oeuvre (c'est ainsi que j'essayais de la saisir et de la caractériser dans ce travail que j'avais envoyé à Roland Barthes). C'est à dire au travers d'une rhétorique embrassant la tragédie humaine comme un cycle naturel, appartenant essentiellement aux rivages de la Méditerranée et à son exclusive lumière productrice de lucidité depuis les Grecs.

Aujourd'hui encore ces lieux où il a vécu, ses formules, son regard, assaillent ma mémoire.

Il n'y a plus de déserts. Il n'y plus d'îles.

Capilotade.

Ce matin, dixième jour du, de la deuxième saucée de COVID, tête en capilotade, bouillie, charpie, compote,

après avoir toussé des jours et des jours et expurgé et fumigé ou dans le meilleur des cas expulsé, expectoré (presque) toute mon acrimonie me voilà vraiment presque remis mais tellement éreinté et spongieux/vaseux que je tombe, une fois séché, en poudre et en lamelles.

Maudits Chinois ! Maudit Wuhan laboratoire ou marché aux bêtes !

Maudit voisin qui est venu frapper à ma porte alors qu'il n'avait rien à me dire, juste porteur du truc immonde, je l'avais entendu tousser grave de l'autre côté de la terrasse quelques minutes avant cette visite inutile et criminelle, une toux irrépressible et chargée, covidée à fond de toute bienfaisance et bienséance, une toux agressive, insortable, quel salaud ! 

La capilotade est un plat d'origine espagnole cuit et recuit en morceaux disparates me dit-on et j'ai connu ce genre de pot-au-feu merveilleux et la charpie est un drôle de rassemblement et nœuds de fils extraits d'une toile usée qui servait à panser les blessures saignant abondamment du temps où Pasteur et l'industrie du coton n'avaient pas encore réformé tout ça . . . 

Tout ça, tout ça, la toux en prime, autant dire que je me sens un peu diminué bien qu'aimant toutes sortes de ragouts à condition qu'ils ne soient pas faits avec la chair et les humeurs de ma pomme.

dimanche 10 août 2025

Bataille de chats. Eduardo Mendoza.

 Riñas de gatos.

En effet, griffures, bluffs, beaucoup de cinéma comme chez les chats qui parfois s'agressent avant des combats plus durs, en mise en scène théâtralisée.

Cinéma ? Oui ce livre écrit en 2010 et qui a pour thème le passage à Madrid d'un expert anglais en peinture espagnole spécialiste de Velasquez en 1936 à la veille de la Guerre civile a été écrit on le sent bien pour qu'y apparaissent quelques scènes comiques, burlesques, saugrenues, caricaturales, donnant une vision bien grotesque et réjouissante de l'opposition du tempérament placide supposé aux Anglais face aux agitations et inconséquences fanatiques attribuées aux Espagnols. Manifestement l'auteur respecté et quelquefois mieux inspiré s'amuse et le contraste de cette visite impromptue d'un homme perdu au milieu des intrigues d'une société où ont déjà eu lieu des ravages et des massacres présageant d'un avenir déchirant, sanglant, aurait pu être "divertissant" et très puissant à la fois. Et certes quelques analyses de la situation sociale de l'époque sont claires et édifiantes.

Mais je ne sais pourquoi j'avais laissé ce livre de côté, malgré la traduction de François Maspero et les nombreux prix obtenus ainsi que son accueil très favorable en France, je crois comprendre maintenant ma déception.

Dommage d'avoir convoqué un tel thème et aussi le grand Velasquez (panneaux d'affichage alléchants) pour ce résultat si peu policier, mi instantané historique, finalement fait d'érudition et de longueurs étouffant un peu (mélange détonnant et difficile) humour dérisoire et tragique destin d'un peuple.

Blogs du Nouvel Obs.

 Je me souviens, ça remonte à quand ? Plus de vingt ans.

A ce moment-là l'hebdo de ma jeunesse (les années 60) paraissait pour ma retraite ou pré-retraite en numérique. Il avait bien changé. De grandes voix qui y avaient publié occasionnellement ou non s'étaient tues, où y publiaient encore, Cournot, Barthes, Foucault, Martinet, Karol,  . . . Jean Daniel y restait encore présent et éditorialiste.

Pour nous, piétaille, il y avait un recoin à la fin du journal, il fallait bien chercher, où pouvaient publier librement les lecteurs. Il n'y avait pas foule, malgré cette liberté, les gens préféraient peut-être en général commenter directement les articles des journalistes plutôt que de se lancer dans leurs propres mini-publications. Le fait est que nous étions un très petit groupe à nous connaître, à nous répondre, à dialoguer, à nous quereller ou à nous ignorer.

Très vite, bien qu'intervenant dans les commentaires des articles de journalistes patentés, de préférence les articles politiques, j'avais choisi dans les blogs de lecteurs de raconter des histoires en une sorte d'auto-fiction composée de récits courts et baroques. Très vite cette auto-fiction recouvrant parfois des expériences réelles transposées en récits plus ou moins oniriques avait eu l'heur de capter quelques lecteurs qui devaient, blogueurs eux-mêmes dans les mêmes colones, devenir des amis, parmi eux le juif Abou à l'humour horriblement triste et délicieusement juif, à la plume si drôle, qui devient vite et reste un extraordinaire et vénéré ami, ou l'étrange, aujourd'hui disparue, Aquatinte, qui racontait tantôt son quotidien, tantôt ses souvenirs de Constantine en Algérie, entre appartenance aux colonisés intégrés et petits blancs colonisateurs. 

Quant à moi, avec mon style répétitif, accumulatif, visionnaire et quasi ampoulé mes lecteurs ne sachant si je jouais les lourds archaïsants emportés dans le délire d'une langue illisible ou presque ou si j'étais un vrai poète antillais s'autoparodiant dans les excès lyriques du verbe.

En tout cas c'est de cet atelier qu'est partie ma recherche improvisée, une sorte de café-théâtre de l'écriture (déjà expérimentée dans d'autres textes beaucoup plus écrits) d'une mise en place de textes arrachés au quotidien et au banal de la vie : de nos tribulations avec un ami parisien pendant cette féria de Nîmes ou nous avions volé la plaque en cuivre d'un médecin psychanalyste trop surréaliste pour être vraie ou bien vu tomber comme dans une légende romaine, narration de mosaïque, un héros inattendu, jusqu'aux aventures d'un ami boxeur marocain dans les canaux et des ruelles de Sète jusqu'aux angoisses et aux ridicules de la salle de consultation d'une maison de santé cardiaque fameuse. 

C'est là aussi que quelques amis et moi avions été, dans une discussion homérique, traités, déjà, par des sionistes forcenés, d' "idiots utiles" après une passe d'arme à propos de Palestiniens déjà  plus que mal traités et humiliés par le gouvernement officiel d'Israël.


vendredi 8 août 2025

U comme soleil couchant des Utopies.

 . . . . bien sûr il y avait de la . . , ou quelque . . .  naïveté,  sans doute, de fait, une HéNAURME dose,  à croire qu'on pourrait sinon créer un homme nouveau, du moins créer les conditions de nouveaux rapports de développement égalitaires dans tous ces socialismes du XIXe siècle qui ont propulsé le désir de révolution de l'anarcho-syndicalisme au matérialisme historique en bifurquant vers la panoplie des terrorismes existentiels, quasi métaphysiques ou érigés en doctrine d'embryon d'Etat. . . .

. . . .cependant,  . .  ne plus voir là ou à leur suite . . . . que dystopie, l'horrible dystopie qui s'en prend comme un virus à tous les plans de progrès et de changements, ce n'est pas sombrer dans un sommeil de cauchemar, c'est hélas s'en prendre au fonctionnement bien réel du monde humain, peu avare d'hécatombes, de catastrophes prévisibles, de plans quinquennaux provoquant la morbidité, l'aliénation, la déshumanisation. . . . . est-ce pour autant le fin mot de l'histoire ?

Avons-nous seulement gagné en lucidité, en praticité, en pragmatisme, en utilitarisme . . . .

ou seulement en court cynisme dévastateur ?

[Voici donc ma 666ème chronique atteinte après avoir renoncé à garder présents sur FB, 666 amis, comptés au plus près.]

jeudi 7 août 2025

Supréma-tisme et -cisme, glissement brutal d'une époque.

 Effondrement, retour au pire. 

Incroyable cheminement depuis 1915 en Russie. Le mot suprémaTisme / et maintenant je l'entends malgré moi sous tous les appels au suprémaCisme . . . / désignait une nouvelle forme de recherche artistique, volonté de continuer le cubisme en ramenant formes et couleurs a de purs éléments, le blanc, le noir et des couleurs élémentaires, des formes géométriques vraiment simples, le carré, la ligne droite. Malevitch était comme Tolstoï un illuminé de Dieu concevant la peinture comme un évangile destiné à ramener l'humanité déjà bien profondément engagée dans la première guerre mondiale à une cure de désintoxication radicale, passant par les formes les plus pures. 

Il ya là, dans ce rêve, dans ce manifeste, une violente nouveauté, un appel à découvrir d'autres mondes et un appel à la paix.


Sa force abstraite, envoutante, rend à l'art sa valeur sacrée. Son aspect terriblement raide, tranchant, apparemment peu ouvert aux nuances et richesses de l'humanisme peut, a pu, effrayer, cependant, cette démarche radicale, brutale, s'est avérée nécessaire pour ouvrir par une déchirure révolutionnaire la possibilité de la peinture abstraite et son règne terriblement fécond. Une vision du monde où nous sommes plongés dans une toute nouvelle dimension. Notre regard depuis n'est plus le même. La petitesse du monde a explosé, comme sous l'effet d'un télescope géant ouvrant le champ pictural a réflexion sur la matière, 
donnant naissance à d'autres univers.

Mais regardez inversement aujourd'hui ce qui surgit et porte le nom de suprémaCISME,  le Suprémacisme blanc, juif, ou je ne sais quoi d'autre aujourd'hui.

Au lieu de nous présenter une nouvelle vision du monde à laquelle il est toujours possible de ne pas adhérer, une vision prétendant échapper aux calamités bellicistes, comme le font Malevitch et ses disciples, on affirme à nouveau et on tente d'imposer par la force brutale, hors débat, hors décision démocratique, sans le moindre recours à l'esprit critique, les vieilles doctrines coloniales, racistes, déviantes infondées et bannies, outrageusement rétrogrades et anti-scientifiques ouvrant de nouveau l'humanité aux luttes sans fin aboutissant à des dominations et exploitations  infâmes. Les théories qu'on aurait pu croire interdites par la plus douloureuse expérience de l'histoire osent s'afirmer comme des solutions logiques, inévitables, uniques.

mardi 5 août 2025

Inclinaison des axes de la terre.

 . . . ça m'étonne, on n'en parle pas . . . .

. . . pourtant, avant un inévitable renversement des pôles géographiques à la suite de la fonte des masses de banquise océanique, au Nord, et la réémergence du continent terrestre que constitue sous la glace le pôle Sud, les inversions ou déplacements des pôles magnétiques plus courantes se produisent, . . .

et alors qu'en est-il de ce déjà très sensible glissement des saisons en fonction de l'inclinaison des pôles géographiques, précisément ?

tout le monde a pu constater déjà en Europe si intelligente, si avancée mais si décidément enkystée dans ses traditions qu'elle fait comme si elle n'avait rien remarqué, . . .  depuis quelques années le glissement suivant :

le printemps devient le plein été et l'été, malgré quelques résurgences de chaleur plus tardives en "étés indiens" parfois beaucoup plus tard, ressemble à l'automne, ciels bleus ou voilés mais fraîcheur déjà.

Si bien que je m'étonne qu'on n'ait pas encore songé à déplacer les vacances prises par la majorité des aoûtiens . . . . en juillet ou même en juin caniculaires, la reprise à plein des grandes entreprises et fabriques pourrait ainsi avoir lieu dés le 1er août. 

D'ailleurs les fameux orages du 15 août ont maintenant lieu en juin ou juillet.

De même, dans un autre genre de dénégation la vieille Europe dénaturée et déjà surpeuplée se surpasse, je m'étonne qu'on se réjouisse de l'augmentation exponentielle des animaux "de compagnie" ou "domestiques" prenant la place d'enfants désirés, traités comme tels, qui signifie non pas amour, douceur, bien-être assuré et retour à la nature mais désarroi, perte d'humanité, replis sur soi, détournement d'instincts naturels et reconnaissance de la seule domestication, oubli à la fois des valeurs propres à la race humaine et de la valeur rare et irremplaçable de la nature sauvage; mais c'est là une autre histoire de non-dit bien propre aux peuples décadents.

[ainsi parlait un confus complotiste de ma connaissance]

samedi 2 août 2025

Jumeaux.

 Les derniers jumeaux que j'ai rencontrés étaient des clones du père, même façon de marcher, de nager, de manger. C'était fascinant de voir leur masse familiale de largement plus de 300 kg avancer d'un même pas tranquille, inexorable, pour se plonger dans l'eau avec la même lenteur et détermination individuelle et collective. Surtout de les voir nager un crawl efficace, la tête hors de l'eau avec la puissance de leurs bras massifs, sortes de sumos presque debout dans les vagues.

Nouvelles du chat centenaire.

 Il est encore beau avec son pelage beige moiré de gris et de blanc toujours brillant, le tigre qui poussait des cris sauvages il y a peu, bien qu'il paraisse un peu gonflé, boursoufflé comme ses maîtres, effet de la vieillesse, de l'usure des organes digestifs et éliminateurs de graisse, effet de la sédentarité, de la trop abondante nourriture obtenue sans aucun effort, de la privation des aventures possibles sur les toits et dans les souterrains des immeubles.

Il s'est calmé le chat qui poussait des hurlements pour se faire entendre sans se faire comprendre. Nous ne savons pas pourquoi. Il est doux comme un agneau et tranquille depuis sa dernière visite au vétérinaire qui le trouve en parfait état.