Il ne peignait pas. C'était l'homme des recherches, déambulations, reproductions en miniatures.
Il était amoureux des huacas, ces vallonnements de sable désertiques parsemées de monticules et de dunes naturelles où se nichent d'immenses cimetières, lieux sacrés et profanés partout, indissociables des étendues naturelles où les morts sont enterrés pour y être dans la sècheresse, l'absence de pluie, conservés, disséqués, momifiés par le temps et l'enrobage minéral leur évitant la putréfaction;
il avait eu cette idée de reproduire de petites portions de ces lieux en miniatures, en maquettes remplissant des sortes d'aquariums transportables, c'était donc là son oeuvre, des huacas simulées et transportables qu'on pouvait examiner au travers des vitres de ces bassins transparents sans la moindre goute d'eau, remplis de grains de sable prenant diverses teintes selon la huaca originale, originaire, imitée, privée de cet échantillon d'elle-même.
Il m'avait offer une de ces huacas portables, un petit aquariums sec sensé transporter dans ses poussières et grains, d'anciens très anciens morts, que je n'ai plus, ces oeuvres portaient bonheur disait-il. Mais fallait-il le croire ou tout au contraire y sentir une de ces menaces contenues dans les grains minéraux, broyeurs et liés au fatidique sablier du destin ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire