Association mort-née, fondée sur une idée malvenue, déjà intempestive et vouée à devenir chaque jour plus chimérique. Oui j'avais convaincu quelques personnes et même quelques "hautes instances" ou sur le terrain quelques municipalités d'y participer.
Arc En Sud ça devait vouloir signifier Aire de rencontres culturelles et d'échanges Nord-Sud.
Persuadé qu'il y aurait moyen, non de renverser la vapeur, je n'étais pas naif à ce point, mais pour le moins de faire qu'un certain nombre de personnes "de bonne volonté" changent un peu de regard sur les pays du Tiers monde et leur population en proie à des désastres sanitaires, économiques ou autres.
Les concepts de coopération et développement auraient dû aboutir à partir des indépendances des pays autrefois colonisés, au-delà de la notion "d'échanges culturels" aboutissant à quelques déplacements d'expositions, de troupes de théâtre, d'aide à l'édition et à la production de films, à des actions d'envergure soutenues par l'économie des pays jusque là dominants dans les pays dits "périphériques" jusque là dépendants, ayant signé les accord correspondant à tous ces projets, ces plans, ces structures, soutenus par ces agents et fonctionnaires en place, ces crédits mis à disposition. L'importance même de ces actions pilotes, de ces expériences, de ces entités créées de toutes pièces qui auraient dû voir le jour et entraîner un bouleversement de l'agriculture, un renforcement de l'embryon de production industrielle, un renforcement de l'économie toute entière dans ces pays "en développement". Le résultat aurait dû être visible, patent et entraîner par exemplarité et entraînement sinon une croissance exponentielle, du moins un renforcement des institutions et des organes productifs de ces sociétés dépossédées de moyens et matériaux.
Pourquoi, malgré les résultats inverses constatés, continuation de l'exploitation et du pillage des pays du Tiers Monde, mépris et racisme face aux populations exploitées, ou dans le meilleur de certains cas, aides et secours relevant d'une charité dévalorisante sans effet que ponctuel, et s'y ajoutant, détournements locaux de ces aides et des moyens mis à disposition, etc . . . ?
Tout simplement (voilà juste quelques exemples pris en Afrique), j'avais constaté la richesse, la lucidité, l'originalité de la littérature africaine de Senghor à Mudimbe, l'admiration nouvelle que pouvaient porter certains esprits persuadés de leur supériorité blanche après avoir découvert la sculpture dite "nègre" et la beauté imaginative de certains objets d'usage courant et traditionnel, ou à l'inverse le dessillement de quelques lecteurs persuadés que l'Afrique du Sud n'était pas sur une si mauvaise voie après avoir lu "Une Saison blanche et sèche" (André Brink 1979).
Bref , voilà l'illusion (ô grands dieux, combien les écarts de valeurs et leur inversion avec cette course aujourd'hui aux purs profits et négociations marchandes, ou au reniement de toute humanité au profit de la force brute , au niveau des principaux chefs d'Etat, se sont-ils accentués, replongeant le monde dans un cycle de massacres et dominations sans états d'âmes) !
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