Fuite d'eau dans l'épaisseur du toit. L'eau s'est infiltrée dans une fissure du beau et déjà vieux sous-toit qui fait tout le travail sous les antiques "tuiles romaines" dites aussi "tuiles canal" qui à elles seules de par leur propension à glisser et à se laisser facilement soulever par les oiseaux costauds genre hiboux ou les poussées de plantes et de graines mais surtout par les athlétiques fouines et belettes, n'assureraient qu'imparfaitement l'étanchéité.
Le toit étant au maximum à 4 m 50 de hauteur sur ma maison aplatie au sol pour mieux résister au vent, et muni de trois échelles recueillies dans héritages de mes ancêtres couvreurs, acrobates et bûcherons (souvent les trois à la fois) je n'ai eu jusqu'à présent, après ma quatre-vingt quatrième année de résistance aux intempéries, à assurer le service. Cependant l'eau coule goutte à goutte en supplice sur le fauteuil préféré de ma dulcinée, ça ne peut pas durer et par ailleurs par à peine plus de zéro degrés sur le toit, j'ai des capteurs, il a beau maintenant faire très beau, j'ai appelé un couvreur ayant pignon sur rue à la rescousse.
Après avoir fait un tour à la poste où une brave dame cherchait à comprendre pourquoi son paquet acheminé vers des parents aux Etats-Unis, ne contenant qu'un petit livre, lui était revenu "faute de passage douanier" (et oui, maintenant Trump règne sur le commerce mondial et sans faille sur le passage des frontières de son empire exclusif ) voici ce qui est arrivé :
Le premier couvreur patenté recommandé pourtant par des gens très modestes vient à la suite d'un rendez-vous avec son camion, sa grande échelle, son air sérieux, presque sévère, sa poudre aux yeux, son poids certain et ses chaussures sport qui me font craindre pour le toit et les tuiles surannées, ses deux employés au garde à vous. Ils sont tous trois beaux comme des sous neuf dans leur quasi uniforme blanc et rouge très seyant, . . . . . devis 2.500 € et après négociation un peu longue ramené à 2.000; son assistante prend mon adresse mail. Il viendra quand il pourra, peut-être début février (nous ne sommes pas encore en janvier).
Le second tout aussi recommandé et patenté, accouru seul aussitôt bien qu'appelé depuis peu, monte avec ses gros croquenots de montagne au semelles épaisses de caoutchouc souple, il arrive me dit-il des Alpes, maigre comme un chat de gouttière il monte agile et dansant sur le partage des eaux, seule partie de la toiture où les tuiles sont solidement fixées, et me propose la réparation sans changer une tuile, en les soulevant doucement et en réparant largement le sous-toit sur toute la pente du faîte au bord d'écoulement, immédiatement si je veux. Pour 250 € et même, pour conclure pour 200.
Vous pensez ! Voilà celui que j'ai immédiatement commandité en cette période où il vaut mieux d'habitude ne rien attendre, même pas un colis de Noël ni surtout un passage rapide aux urgences.
Je n'ai rien modifié dans ce compte rendu, ni les portraits ni les chiffres. Voilà où nous en sommes, le grand n'importe quoi ou qui ou pis. Aussi bien à dix fois le prix pour à peine un quart d'heure de travail, échelle en place déjà posée, selon le diagnostic du charlatan pompeux ou du professionnel diligent et honnête.
Mais je suis sans doute d'un autre siècle. Du style à préférer monter moi-même sur le toit si nécessaire plutôt que de me faire rouler dans la farine.
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