jeudi 27 août 2020

Enfilades, télescopages, trous de gruyère, fontes de glaciers, sauce et noyade. Inclassable, trop de lettres.

 Tout ça, tout ça;

commençons par la fin, je m'y noie dans la grande sauce de mes souvenirs fondus en raclette et parfois vacherin fribourgeois ou même camembert (s'il n'est pas trop vieux, ça vaut mieux), en partie et n'ayant laissé, portés à chaud, devenus grands glaciers dilapidés, réutilisés en récits courtois, bourgeois, sortables, plus tard, bien plus tard, n'ayant laissé que moraines grises sur le sol sec qui encombrent le passage avec des murs encore pleins de trous (bien durs à décrire et raconter), des constructions de résidus et des crevasses reproduites plus bas dans le lacis de torrents rocailleux (paroles perdues, musiques sourdes, chansons lancinantes et cris gelés) que je remonte à pied, il y faut de bonne chaussures, car bientôt tout se télescope et se mêle en blocs et galets, gravier humide et rarement se range au hasard et seul, en enfilades alignées, sages rangées, casiers empilés, piles bien dressées, ordre. Au contraire, même si j'ai bonne mémoire, fidèle je ne sais, chargée et engraissée, tout est méconnaissable, tellement enchevêtré et désordonné.

Comment remontent-ils eux, les souvenirs si j'arrête de marcher et de les reconnaître en marchant vers eux ?

Ludions, ballons mais aussi coups portés au corps, mini-explosions intérieures, douleurs, crampes, tendons pourris et vibrations rageuses, faux écran bouché, parentèle inexplicable, nous avons eux et nous, eux et moi, les mêmes gênes sans raison apparente, trop de circonstances y sont passées, ont tout concassé, réaggloméré, fondues en émois.

Je crois cependant, ça c'est clair, sans équivoque ou confusion, que les souvenirs rebondissent sur la mort, sorte de pelote basque ou parfois plus rapide, squash en salle close, sur un mur lointain ou prochain, à plus ou moins grande vitesse et ce sont eux qui un coup dans le crâne ou l'œil ou la nuque ou dans le sternum ou en plein bide, auront notre peau.


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