dimanche 9 août 2020

R de Robot pour une approche plutôt élogieuse.

Ayant peu fréquenté les robots je les ai cependant appréciés tout au long de ma vie et, je l'espère, vu leur évolution prometteuse, ce n'est pas fini, oui je l'espère bien. 

Peu amateurs de machines, sauf les machines de compétition roulant sur des circuits, depuis mon plus jeune âge, ah . .  l'odeur du carburant brûlé à l'approche du stand de départ, lors du réglage des moteurs  (gamins nous guettions lors des essais l'arrivée des bolides sortant à peine de leurs camions de transports ou parfois, rarement arrivant directement sur pneus neufs à petite allure et grand bruit, les surveillants étaient bourrus mais pouvaient nous laisser approcher surtout quand j'étais avec mon grand cousin qui ensuite est devenu mécano et plus tard a monté et expérimenté un engin de fabrication locale créé par un de nos ingénieurs-inventeurs), j'ai - appréciant peu le bruit aigu, lancinant et désagréable des petits moteurs (tronçonneuses, débroussailleuses, souffleuses de poussière et de feuilles, eu une presque tendresse pour les robots, pour la plupart silencieux ou enclins seulement à des bruits à la musicalité souvent comique quand ils n'imitent pas maladroitement notre voix. Pourtant, malgré un copain prof de robotique, j'ai peu fréquenté, me livrant plutôt aux plaisirs végétaux et champêtres, ces bestioles qui sont l'avenir de l'homme et de la femme dans la mesure où ils n'arrêteront pas de prolonger nos pouvoirs déjà démesurés.

Les robots de cuisine c'est un peu limité mais parfois intéressant si on ne recherche pas les saveurs réellement mitonnées qui exigent des heures et qu'on sache se contenter de fadeurs un peu douceâtres. Et après tout je fais notre pain quotidien depuis presque trente ans avec une sorte de robot simplifié qui mélange, malaxe, pétrit et cuit les ingrédients que je lui proportionne, j'ai dû épuiser une dizaine de machines, soit 3 ou 4.000 pains à mon actif depuis mes débuts en boulangerie robotique, souvent parfaitement ratés, la cuve débordant et menaçant l'électronique de la machine ou inversement le pain tassé et non levé servant au mieux de lourd cale porte, faute de bonnes proportions ou de bonne levure (ah . . . pour trouver de bonnes levures, le mieux n'est pas d'aller les voler en petits cubes en super-marché mais de rendre visite à un vrai boulanger qui vous passe le flambeau et l'ingrédient magique le plus frais).

En fin de compte le plus amusant s'est passé pour moi en Italie où surveillant une maison qu'on me prêtait j'ai eu la charge d'une assez grande piscine de 12 x 6 avec vue au loin, bien loin, sur la ville de Sienne, autant dire un régal.

Le maître de maison qui était un ancien aviateur imitant parfaitement l'accent anglais des aiguilleurs du ciel dans tous les pays du monde, la démonstration pouvait durer un moment, était, comme on s'en doute, très versé en machines bien qu'amateur de calme et de vie retirée, au point que l'Internet arrivait à peine dans sa retraite. Mis à part le fait que nous n'avons jamais pu retrouver l'équivalent du piccolino qu'il avait laissé en réserve, ni jamais assez parcouru Sienne, à cette époque déjà envahie par les visiteurs du monde entier . . . mais la piazza del Campo n'était pas encore devenue la conque de brouhaha qu'elle était aujourd'hui ou du moins avant l'année Covid qui a peut-être un peu rabattu le son.

                     Il fallait donc entretenir cette grande piscine entourée d'arbres après avoir réfléchi aux diverses applications de l'effet Venturi (voitures, avions et piscines).

Sous la piscine il y avait une sorte de tunnel et dans ce tunnel, sur le flanc, deux robots usés, encrassés et foutus, l'un manifestement plus ancien que l'autre. Ces robots, d'un modèle très courant et increvable à peine modifié depuis des années par le fabricant, devaient fonctionner sur une buse de refoulement des eaux et auraient dû être activés normalement par un surpresseur (petite pompe auxiliaire) qui avait en l’occurrence de vieillesse et de rouille rendu l'âme. Je savais qu'un nouveau système était en commande mais dans l'attente j'ai essayé de réanimer ces êtres mécaniques, à mes risques et périls, comme simple apprenti sorcier amateur et dilettante.

Celui qui était le plus jeune avait encore son long appendice ombilical ainsi que son court appendice caudal; sachant que par l'effet dit Venturi du nom du physicien calculateur et inventeur du truc, j'aurais pu, en état de fonctionnement normal, alléger ma lourde tâche . . .


Je ne revendique donc aucun brevet d'invention mais je signale aux amateurs que branché sur un simple tuyau d'arrosage alimentant en eau la piscine, il faut bien la remplir de temps à autre, ces trucs déclassés et gardés seulement comme stock de pièces, ça n'aspire pas forcément bien la poussière mais ça la soulève et permet ainsi de la récupérer soit facilement avec une épuisette pour les plus gros débris de feuilles, soit d’expédier les plus infimes dans le filtre et l'aspiration que crée la pompe de re-circulation. Ainsi, en montant sur un autre tuyau le plus ancien j'avais deux auxiliaires de corvée qu'il me suffisait de surveiller pour éviter qu'ils entrecroisent et nouent leurs appendices en cas de rencontre. Je pouvais même les injurier quand il faisaient les pieds au mur, tentant d'escalader les parois verticales alors qu'ils n'en avaient manifestement plus la force ou lorsqu'ils tentaient tout aussi absurdement de remonter nettoyer l'escalier situé au bout, tâche dont ils se croyaient capables malgré leur âge canonique ou à plus forte raison quand ils se rencontraient présumant du résultat de leur agressivité, en combat d'insecte géant au milieu du bassin.

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