mardi 22 décembre 2020

Envie d'écrire.

 Météo des méninges et de tout le corps.

Nuages, pluie, ciel vide et bleu, sècheresse. C'est exactement ça. Heureusement le ciel est bleu et donne parfois envie de sortir, d'agir. Sinon, à n'importe quelle heure mais de préférence à quatre heures du matin : deux trois idées se présentent, nuages qui vont par effet de condensation sur des parois froides, alors que le corps est encore chaud du sommeil de la nuit, envoyer des gouttes ou un orage, quelquefois seulement un déplacement d'air, de masses sombres. 

Quand le vent se lève il faut se mettre au diapason, écrire vite, au trot, en bourrasques. Danse gitane, taconero;

et il arrive que le texte s'écoule de source, sans tourbillons en cacades successives, suivant la respiration calme, continue ou plonge entre des rives proches, sous le couvert végétal formant voûte, noisetiers, aulnes, hêtres, entre rocs ronds, s'enfonce dans un gour, un trou où tourne la truite et disparait en profondeur sans qu'on puisse respirer pour le suivre.

Jamais on ne sait ni ne maîtrise rien, sinon ce serait fini d'écrire, par système et sur commande.

Il arrive aussi que la rage domine le plaisir.

On écrit par nécessité de, au-delà de toute propagande, crier.

Il arrive aussi que le discours entre en forge paraisse un bœuf ou un cheval pacifique et se laisse harnacher et ferrer à coup de marteaux sur le fer rougi des sabots brûlants qui sentent si fort la corne, ou même qu'il soit tout entier, métal porté au blanc, malléable et sculptable à la lourde masse, rarement.

Cette frénésie m'arriva en extrême jeunesse. En poèmes forgés au feu.

Ici c'est plutôt en nuages, en bulles, en confidences comme je vous parle.

Mais parfois encore l'étalon court, impétueux, intérieur, fougueux et il faut chevaucher en tenant l'encolure et la course saccadée, violente, du souffle.



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